Washington affirme que le Hamas "respecte l'accord" & presse Israël de renoncer à la restitution des corps
Par la rédaction de The Cradle, le 16 octobre 2025
Le Hamas s'efforce de restituer les corps des prisonniers israéliens tués lors des bombardements et ensevelis sous les décombres à Gaza.
Suivi de : Le 4è corps remis à Israël par le Hamas s'avère être celui d'un Palestinien de Cisjordanie utilisé comme bouclier humain
Les médiateurs demandent aux États-Unis de faire pression sur Israël pour qu'il renonce à exiger la restitution de tous les corps des prisonniers israéliens morts, et passe à la prochaine étape des négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza, a rapporté la chaîne d'information qatarie Al-Arabi le 16 octobre.
Le correspondant basé au Caire, Tamer Abu Rob, rapporte, sans citer ses sources, que les médiateurs ont assuré que des équipes égyptiennes s'efforcent déjà de localiser les otages et que l'aide turque va bientôt commencer à opérer à Gaza dans le même but.
Selon le rapport, les médiateurs ont déclaré aux responsables américains que le Hamas partage toutes les informations dont il dispose sur la question.
Dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur la semaine dernière, le mouvement de résistance palestinien était tenu de restituer les 20 otages vivants ainsi que les corps des 28 otages décédés dans un délai de 72 heures.
Le Hamas a réussi à libérer les otages vivants, mais n'a pas été en mesure de restituer les corps de tous les otages morts, car beaucoup ont été tués par des frappes aériennes israéliennes et ensevelis sous les décombres des bâtiments détruits. Neuf corps ont été restitués jusqu'à présent.
Les responsables israéliens ont donc aussitôt conclu que le Hamas viole le cessez-le-feu.
Mais un conseiller principal du président américain Donald Trump a réfuté cette affirmation israélienne.
"Nous entendons beaucoup de gens dire que 'Le Hamas a violé l'accord, car tous les corps n'ont pas été restitués'. L'accord que nous avons conclu avec eux prévoyait la libération de tous les otages vivants, ce qu'ils ont respecté",
a déclaré le conseiller lors d'un point presse avec les journalistes mercredi.
Un deuxième conseiller de Trump a déclaré mercredi lors d'un point presse qu'il ne sera possible pour le Hamas de commencer à récupérer les corps qu'une fois le cessez-le-feu entré en vigueur et les bombardements israéliens complètement terminés.
"Sous tous ces gravats se trouvent de nombreuses munitions non explosées, et on peut supposer que sous celles-ci... se trouvent de nombreux corps", a déclaré le conseiller.
De nombreux prisonniers israéliens détenus par le Hamas ont été tués par les mêmes bombes israéliennes qui ont tué au moins 67 000 Palestiniens, dont près d'un tiers avaient moins de 18 ans depuis le début de la guerre, Israël ayant donné la priorité à la destruction de Gaza plutôt qu'au retour en toute sécurité de ses citoyens et soldats.
"Il aurait été presque impossible pour le Hamas, même s'il savait où se trouvaient les 28 corps, de se mobiliser et tous les récupérer", a expliqué le conseiller.
Il a également félicité le Hamas pour avoir réussi à libérer les prisonniers vivants.
"Le Hamas a fait ce qu'il fallait en libérant les 20 otages vivants en une fois. Ce fut un moment très important".
Traduit par Spirit of Free Speech
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(Crédit photo © Eyad Baba / AFP)
Le 4e corps remis à Israël par le Hamas s'avère être celui d'un Palestinien de Cisjordanie utilisé comme bouclier humain
Par la rédaction de RThe Cradle, le 16 octobre 2025
L'homme était vêtu d'un uniforme militaire israélien lorsqu'il a été tué par la résistance à Jabalia en mai 2024.
Le corps d'un prisonnier libéré par le Hamas, dont Israël a déclaré qu'il ne s'agit pas d'un de ses ressortissants, était celui d'un Palestinien de Cisjordanie occupée utilisé par l'armée israélienne comme bouclier humain lors des combats avec la résistance à Gaza l'année dernière.
Dans le cadre des récents échanges qui ont jusqu'à présent permis la libération de neuf Israéliens morts, le Hamas a remis quatre corps en début de semaine.
Trois ont été identifiés, mais Israël a officiellement déclaré que le quatrième n'était pas l'un de ses prisonniers, sans donner plus de détails.
"Le corps dont l'ennemi prétend qu'il n'est pas être israélien est celui d'un combattant capturé lors d'une opération de la résistance",
a déclaré une source de la direction de la résistance palestinienne à Al Jazeera le 15 octobre.
"La capture du soldat et le transfert de son corps dans un tunnel ont été opérés par les Brigades Qassam lors d'une opération menée dans le camp de Jabalia en mai 2024", a ajouté la source.
À l'époque, les Brigades Qassam du Hamas ont annoncé une opération ayant eu lieu lors de violents combats contre l'armée israélienne dans la ville de Jabalia, au nord de Gaza, au cours de laquelle elles disent avoir capturé plusieurs soldats israéliens.
Une vidéo diffusée par les Brigades Qassam fin mai dernier montre les uniformes et les fusils des soldats capturés. Dans cette vidéo, on voit le corps remis par le Hamas cette semaine être emmené dans un tunnel par des combattants de la résistance, ensanglanté et vêtu d'un uniforme militaire israélien.
L'homme palestinien a été identifié comme étant Khalil Dawwas, un résident affilié au Fatah du camp d'Aqabat Jabr, dans la ville occupée de Jéricho, en Cisjordanie, qui a collaboré avec l'armée israélienne dans ses opérations de recherche de tunnels à Gaza.
On ne sait pas si Dawwas a accepté de son plein gré de collaborer avec les troupes israéliennes, ou s'il a été contraint ou enlevé en Cisjordanie occupée. Sa famille a publié une déclaration dans laquelle elle nie toute collaboration avec Israël.
Dawwas a été tué par la résistance lors de l'opération menée en mai.
L'armée israélienne a nié l'ensemble de l'incident malgré les images diffusées par le Hamas.
"L'armée israélienne précise qu'il n'y a eu aucun enlèvement de soldat".
Les informations récentes mettent en lumière la pratique de l'armée israélienne consistant à utiliser des Palestiniens comme boucliers humains afin d'éviter des pertes israéliennes lors des opérations de recherche.
Un soldat israélien a révélé dans un éditorial de mars 2025 dans le journal Haaretz que la pratique de l'armée consistant à utiliser des Palestiniens comme boucliers humains à Gaza est bien plus courante qu'oIsraël ne veut bien le dire.
Il a ajouté que la prétendue enquête de l'armée sur cette question n'est là que pour diffuser la fausse impression que de tels incidents sont rares.
"J'ai vu que six enquêtes ont été ouvertes par la police militaire concernant l'utilisation de Palestiniens comme boucliers humains, et je suis resté sans voix. J'ai déjà vu des affaires étouffées dans ma vie, mais là, c'est un nouveau coup bas", a déclaré le soldat. "À Gaza, l'armée israélienne a recours aux boucliers humains au moins six fois par jour".
Un rapport publié l'année dernière par Haaretz indique que certains des boucliers humains palestiniens utilisés par Israël à Gaza sont des hommes âgés ou des adolescents.
Haaretz s'est entretenu avec plusieurs soldats israéliens ayant combattu à Gaza pour confirmer que les troupes israéliennes ont bien enlevé des civils palestiniens afin de les utiliser comme boucliers humains, avec la pleine connaissance des hauts responsables de l'armée, y compris l'ancien chef d'état-major Herzi Halevi.
Les Palestiniens, appelés par les soldats et les officiers "shawishes", sont contraints de porter des uniformes militaires, tandis que "leurs mains sont menottées dans le dos et leurs visages expriment la peur", écrit Haaretz.
"Ils ont dit que nos vies étaient plus importantes que les leurs », ont déclaré plusieurs soldats israéliens, ajoutant « qu'au final, il valait mieux que nos soldats soient en vie et que [les Palestiniens] sautent avec un engin explosif".
Les forces israéliennes utilisent également des tactiques similaires en Cisjordanie occupée.
Traduit par Spirit of Free Speech