17/10/2025 europalestine.com  4min #293632

Les tortures infligées à Greta Thunberg par Israël, occultées par le gouvernement suédois

Greta Thunberg n'aime pas parler d'elle. Elle souligne toujours que le sort des Palestiniens est bien pire, et que les récits personnels des militants occidentaux kidnappés sur la Flottille ne doivent pas faire oublier ce qu'il se passe en Palestine et notamment à Gaza.

Mais son entretien avec le journal suédois Aftonbladet a dû ouvrir les yeux à certains lecteurs sur les méthodes israéliennes. En voici quelques extraits traduits en Français:

« Ils m'attrapent, me jettent au sol et drapent un drapeau israélien sur moi. »

« Ils m'ont traînée de l'autre côté, là où les autres n'étaient pas assis, et j'avais le drapeau autour de moi tout le temps. Ils m'ont frappée et donné des coups de pied. »

« Ils m'ont déplacée très brutalement dans un coin où j'étais tournée. 'Un endroit spécial pour une dame spéciale', ont-ils dit. Et puis ils avaient appris 'Lilla hora' (Petite pute) et 'Hora Greta' (Pute Greta) en suédois, qu'ils répétaient sans cesse. »

Dans le coin où Greta était assise, la police a placé un drapeau.

« Le drapeau était disposé de manière à me toucher. Quand il flottait et me frôlait, ils criaient 'Ne touche pas le drapeau' et me donnaient des coups de pied sur le côté. Après un moment, mes mains ont été attachées avec des serre-câbles, très fort. Un groupe de gardes s'est aligné pour prendre des selfies avec moi pendant que j'étais assise comme ça. »

« Ils étaient jetés au sol et battus. Mais je ne pouvais le voir que du coin de l'œil, car chaque fois que je levais la tête du sol, j'étais frappée par le garde qui se tenait à côté de moi. »

Greta a ensuite été emmenée dans un bâtiment pour être fouillée et déshabillée. « Les gardes n'ont aucune empathie ni humanité, et ils continuent de prendre des selfies avec moi. Il y a beaucoup de choses dont je ne me souviens pas. Tant de choses se passent en même temps. On est en état de choc. On a mal, mais on entre dans un état où l'on essaie de rester calme. »

Dehors, elle a été forcée de se déshabiller à nouveau, dit-elle. « C'était de la moquerie, un traitement brutal, et tout était filmé. Tout ce qu'ils font est extrêmement violent. »

« Il faisait tellement chaud, environ 40 degrés. Nous suppliions tout le temps : Pouvons-nous avoir de l'eau ? Pouvons-nous avoir de l'eau ? À la fin, nous criions. Les gardes passaient devant les barreaux tout le temps, riant et tenant leurs bouteilles d'eau. Ils jetaient les bouteilles d'eau dans les poubelles devant nous. »

« Quand des gens s'évanouissaient, nous frappions sur les cages et demandions un médecin. Alors les gardes venaient et disaient : 'Nous allons vous gazer.' C'était courant pour eux de dire ça. »

« Cela montre que si Israël, sous les yeux du monde entier, peut traiter une personne blanche bien connue avec un passeport suédois de cette manière, imaginez ce qu'ils font aux Palestiniens à huis clos. »

Thunberg dit que le gouvernement suédois a largement minimisé les abus qu'elle et ses camarades activistes de la flottille Sumud ont subis, et n'a même pas voulu leur apporter de l'eau.

« Nous étions ensemble et leur avons parlé du traitement que nous avions reçu. Du manque de nourriture, d'eau, des abus. De la torture. Nous leur avons montré les blessures physiques que nous avions - des bleus et des éraflures. Nous leur avons donné tous nos contacts - j'ai donné le numéro de mon père et le numéro de notre contact dans l'organisation. Nous étions clairs : tout ce que nous disons maintenant doit être transmis aux médias. »

« Ils n'ont rien fait, ils ont juste dit : 'Notre travail est de vous écouter. Nous sommes là et vous avez droit à un soutien consulaire.' »

« Nous disions encore et encore : nous avons besoin d'eau. Et ils voyaient que les gardes avaient des bouteilles d'eau. Le personnel de l'ambassade disait : 'Nous allons le noter.' L'un de nous, Vincent, a dit : 'La prochaine fois que nous vous verrons, vous devez apporter de l'eau.'

Ensuite, il a fallu deux jours avant que le personnel de l'ambassade ne revienne.

« Ils n'ont pas apporté d'eau, sauf une petite bouteille à eux qui était à moitié vide. Vincent, qui était dans le pire état, a pu la boire. Nous continuions à demander aux gardes : 'Pouvons-nous avoir de l'eau ?', mais ils se contentaient de marcher avec leurs bouteilles d'eau et ne répondaient pas. »

« J'ai dit : 'Allez-vous nous laisser comme ça ? Si vous partez maintenant, ils vont nous battre.' Mais ils ont juste continué à marcher. »

Quand Aftonbladet compare les courriels envoyés par le ministère des Affaires étrangères aux proches, avec ce que les captifs décrivent avoir dit au personnel de l'ambassade, il devient clair que la gravité de la situation a été minimisée.

Le ministère des Affaires étrangères décrit la scène au port, où Greta Thunberg a été battue pendant des heures, comme suit : « Elle nous a parlé d'un traitement dur et du fait qu'elle était assise sur une surface dure pendant longtemps.«

Aftenbladet a parlé à trois autres membres de la flottille qui confirment en grande partie ce que dit Greta Thunberg et qui ont tous subi divers types d'abus et d'humiliations. Nous avons également parlé à des proches. Tous critiquent vivement la manière dont le personnel de l'ambassade suédoise a agi.

Merci pour la traduction !

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