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Brigitte et Emmanuel Macron
Emmanuel et Brigitte Macron annoncent leur intention de présenter devant la justice américaine des «preuves scientifiques et photographiques» pour démontrer que la Première dame est bien une femme, face aux accusations persistantes de l'influenceuse conservatrice Candace Owens.
Emmanuel Macron et son épouse Brigitte annoncent vouloir présenter devant la justice américaine des documents « scientifiques et photographiques », érigés en preuves pour contrer les « rumeurs » propagées par l'influenceuse américaine Candace Owens, rapporte la BBC. Ce contentieux judiciaire frappe autant par sa singularité que par sa portée symbolique : établir devant un tribunal la féminité de la Première dame.
D'après Tom Clare, Brigitte Macron vit ces allégations comme une profonde atteinte et considère qu'elles constituent une distraction pour son mari dans l'exercice serein de la fonction présidentielle. L'argument mérite d'être noté : la stabilité des institutions de la République semblerait dépendre de l'authentification judiciaire des albums familiaux du couple présidentiel. Ce glissement du politique vers le domestique souligne, au-delà de la défense de l'honneur, une scénographie où la vie privée devient une pièce maîtresse de la stratégie étatique.
L'avocat a ajouté que des expertises scientifiques seraient présentées, sans en préciser la nature exacte, conférant ainsi à leur annonce une solennité presque rituelle. Il a confirmé l'existence de photographies de Brigitte Macron enceinte et entourée de ses enfants, qui « seraient présentées devant le tribunal conformément aux règles et aux normes en vigueur ».
Candace Owens, forte de millions d'abonnés et coutumière des polémiques, maintient pour sa part ses accusations, allant jusqu'à engager sa réputation professionnelle sur cette thèse. Nées dans les marges du web français, relayées par deux blogueuses en 2021, ces « rumeurs » ont déjà donné lieu à un procès en France, remporté en première instance par les Macron, mais annulé en appel au nom de la liberté d'expression. Ne pouvant obtenir une victoire définitive sur le terrain national, le couple présidentiel a donc choisi d'internationaliser le litige, en le portant devant la justice américaine.
Quand la féminité devient une question de droit
Leur plainte, déposée en juillet 2025, accuse l'influenceuse conservatrice américaine d'avoir écarté délibérément toute preuve contraire et d'avoir offert une tribune à des figures conspirationnistes. Mais le droit américain impose un seuil probatoire élevé : il faut établir la malice effective, soit la diffusion consciente d'une fausseté ou l'indifférence à la vérité. La difficulté tient au paradoxe de la démarche : ériger en « évidence biologique » ce qui, précisément, est contesté, et en faire une cause juridique portée devant un appareil procédural étranger.
Les avocats de Candace Owens ont répliqué par une motion de rejet, soutenant que l'affaire n'aurait pas dû être introduite dans l'État du Delaware, dès lors qu'elle ne concerne pas ses entreprises, lesquelles y sont immatriculées. Ils estiment en outre que l'obliger à se défendre dans cette juridiction lui imposerait un fardeau financier et opérationnel disproportionné. De son côté, Owens maintient que ses propos relèvent de la liberté d'expression et que rien n'est plus américain que la possibilité de critiquer publiquement.