13/09/2025 francais.rt.com  3min #290390

Rompant avec l'héritage colonial, les hommes sud-africains autorisés à adopter le nom de leur épouse

© Klaus Vedfelt Source: Gettyimages.ru

Cérémonie de mariage [Photo d'illustration]

Après la plainte déposée par deux couples, la Cour constitutionnelle du pays a accordé aux hommes le droit de prendre le nom de famille de leur épouse lors du mariage, une pratique des plus communes dans plusieurs pays africains.

Les hommes sud-africains ont désormais le droit légal d'adopter le nom de famille de leur épouse - un droit auparavant refusé par les lois sur l'état civil - a déclaré la Cour constitutionnelle du pays, dans un arrêt qualifié d'« historique » par les médias locaux.

Dans sa décision rendue le 11 septembre, la juge Leona Theron a estimé que le cadre juridique en vigueur imposait des valeurs coloniales dépassées et renforçait les présupposés patriarcaux.

« Importation coloniale ancrée dans des normes patriarcales »

Selon le quotidien Citizen, la juge a déclaré que la tradition voulant que les femmes prennent le nom de famille de leur mari découle d'une « importation coloniale ancrée dans des normes patriarcales où les femmes étaient considérées comme juridiquement inférieures à leurs maris et devaient assumer leur identité ».

Dans sa décision, Leona Theron a souligné que l'absence de ce droit pour les hommes constituait une discrimination injuste fondée sur le sexe. La Cour a suspendu la déclaration pour 24 mois, accordant au Parlement le temps de modifier la législation ou d'introduire un nouveau cadre juridique.

Le jugement du tribunal survient après une contestation judiciaire déposée plus tôt cette année par deux couples sud-africains : Jana Jordaan et Henry Van Der Merwe, ainsi que Jess Donnelly-Bornman et Andreas Nicolas Bornman.

Selon le site d'actualité News24, le plaignant Henry Van Der Merwe s'était vu interdire de prendre le nom de famille de son épouse, Jana Jordaan, malgré un accord mutuel avant leur mariage. Dans une affaire similaire, le ministère de l'Intérieur a refusé à Andreas Bornman l'autorisation de joindre un trait d'union à son nom de famille pour inclure celui de son épouse, Jess Donnelly.

Une pratique commune en Afrique

Il n'existe généralement aucune interdiction empêchant les maris de prendre le nom de famille de leur épouse en Afrique. Par exemple, au Kenya, la loi autorise tout adulte à changer de nom, quelle qu'en soit la raison, par le biais d'une procédure non-sexiste ou neutre impliquant un acte unilatéral. Au Nigeria, les changements de nom se font également par acte unilatéral. Au Zimbabwe, un acte notarié de changement de nom et une publication au journal officiel sont requis. L'Afrique du Nord fait exception, des pays comme la Tunisie, le Maroc et l'Égypte ne prévoient aucun changement de nom de famille par mariage ; les époux doivent conserver leur nom de naissance et toute modification nécessite une procédure judiciaire ou administrative distincte.

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