21/07/2025 reseauinternational.net  5min #284802

 Regime change in Brazil

Brésil : En soutenant Bolsonaro, Trump a fait une erreur qui a uni tout le pays

par Ricardo Romero

La fanfaronnade du président nord-américain Donald Trump d'imposer des droits de douane aux importations brésiliennes comme moyen de pression pour obtenir une amnistie pour l'ancien président Jair Bolsonaro sur le point d'être condamné pour sa tentative de coup d'État de 2003 a provoqué une claire réaction dans le spectre politique du pays : elle a provoqué en réalignement des soutiens qui s'éloignent du politicien d'extrême droite et se recentrent sur la défense des intérêts nationaux. Dans ce cadre, Tiempo Argentino a pu parler avec Adão Villaverde, représentant du parti des travailleurs, ancien député national et fervent promoteur de la production de semi-conducteurs, un projet de développement stratégique global pour le Brésil, qui contribue à une économie puissante et qui permet au président Luiz Inácio Lula da Silva de se présenter en toute souveraineté face aux ingérences étrangères.

Villaverde dit : «Pour moi, la proposition de Trump et son attitude d'imposer au Brésil 50% de droits de douane sur tout ce qu'il exporte aux États-Unis a été une énorme erreur. Il a confondu les questions politiques avec les questions commerciales. Les questions politiques divisent souvent les camps mais la question commerciale est un problème de la nation, de l'intérêt du Brésil face à son commerce, à sa production, à ses produits, qui fait partie des affaires et des ventes du Brésil qui vont représenter les ressources du pays pour le développement et l'amélioration de la vie pour la population, pour plus d'emplois et de richesse. Tout cela est une question nationale, d'intérêt de l'État».

Il confond les intérêts du gouvernement et les intérêts de l'État

Oui, il se trompe sur le rôle de chef de l'État. Ce qui s'est passé, en fin de compte, c'est que la menace de Trump révèle un schéma dans lequel il prend position sur une affaire qui est un problème politique du Brésil, sur une enquête en cours sur un ancien président qui a adopté une conduite antidémocratique et putschiste le 8 janvier 2023. Tout le pays le sait. Une chose que même ceux qui soutiennent Bolsonaro ne nient pas. C'est ce qu'a proposé Trump : imposer une mesure autoritaire, de coercition et de pression, une espèce «d'épée de Damoclès» sur la tête de Lula pour qu'il intervienne, et qu'il amnistie Bolsonaro alors qu'en réalité, il la met sur tout le Brésil, ce qui a provoqué la réaction de divers secteurs qui se sont alignés sur la défense des intérêts du pays.

Et il a renforcé la position de Lula

Lula lui a répondu par deux grandes questions. Premièrement, le Brésil est un pays souverain, ce qui ne coïncide pas avec le fait de taxer nos produits de 50%. Lula a souligné ses relations avec les BRICS, ce qui effraie un peu Trump et lui fait ajouter des erreurs dans sa politique. Cela implique des relations avec la Chine et avec d'autres pays comme le Canada. À son tour, Lula a répondu qui ne peut intervenir dans le pouvoir judiciaire du Brésil, il n'est pas d'accord, c'est un pouvoir indépendant et l'affaire de Bolsonaro et des autres putschistes implique une bande qui fait honte à tout le pays. Trump s'est mis contre tout le Brésil.

Même les bolsonaristes

Oui, maintenant, personne ne soutient plus Bolsonaro, beaucoup de bolsonaristes pensent qu'il devrait déjà rentrer chez lui. Et que la meilleure façon sera que le pouvoir judiciaire prenne la décision de le mettre en prison. Et l'attitude de Lula le repositionne. Les journaux et les chaînes de streaming des médias traditionnels qui sont toujours contre Lula, contre le PT ou contre le gouvernement, ont pris position pour la souveraineté. Comme le journal Estado de San Pablo du groupe Mezquita, l'un des plus conservateurs du Brésil, représentant les agro-industries ; ou la Folha de San Pablo, représentant les banques. La réponse de Lula qui a été prudente, calme mais ferme, centrée sur la réciprocité, a provoqué un soutien populaire marqué, parce qu'on ne peut pas laisser passer, c'est inacceptable pour le pays.

Pourrait-il y avoir une réorganisation du centre politique brésilien ?

Il y a une phrase qui dit qu'il y a «des jours qui valent des semaines et des semaines qui valent des années». Avec la boutade de Trump s'accélère la catalyse d'un processus qui provoque la réduction de cet espace. Par exemple, le gouverneur de San Pablo, Tarcisio de Freitas qui, ces derniers temps, a fait plusieurs manifestations publiques avec la casquette trumpiste MAGA (Make American Great Again ; rendre à nouveau l'Amérique grande) qui fut aussi la marque de Bolsonaro, et qui maintenant, est en train de tout retirer de ses réseaux sociaux.

Mais l'opposition reste forte et la bataille la plus aiguë est la bataille contre la droite

Le centre est très petit, avec peu de chance d'avoir une possibilité. Au moins le Centre classique que nous avons l'habitude d'appeler le vieux mouvement démocratique brésilien. Aujourd'hui, ils n'ont aucune chance. En effet, ce centre se coordonne avec la participation de Geraldo Alckmin au gouvernement. Il joue un rôle fondamental. Il coordonné des projets et des équipes de travail, même auquel G participé, pour une nouvelle politique industrielle du pays. Comme le problème des semi-conducteurs : c'est dans les huit axes de la politique industrielle, brésilienne, qui est considérée comme l'actif économique global le plus important de l'époque que nous vivons et va renforcer l'indépendance scientifique et technologique du pays.

Le développement autonome du Brésil peut-il se renforcer et jouer à l'échelle mondiale ? Pour que le Brésil cesse définitivement d'être un pays en développement pour être un pays développé, pour qu'il joue en tant que puissance. C'est d'être un pays qui, au moment d'une crise, ne peut que revenir vers une économie primaire est tombé dans l'extractivisme ou l'exportation de matières premières. Le Brésil doit ajouter de la valeur à ses produits et à des matières premières extraordinaires. Il a une projection et peut faire partie de la chaîne mondiale central, surtout à l'époque que nous vivons. Sur cela, la ministre de la Planification, Simone Tebet, a une très bonne position et un bon dialogue avec les secteurs agroalimentaires. Elle a adapté sa position envers le spectre des partis politiques du centre en faisant une proposition d'intérêt national.

source :  Resumen Latinoamericano via  Bolivar Infos

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