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Élisabeth Borne
Élisabeth Borne a recadré Philippe Baptiste pour avoir nié l'existence de l'«islamo-gauchisme», affirmant que ce courant, porté selon elle par LFI, gangrène les universités. Elle lie ce phénomène à l'antisémitisme, tandis que la droite critique le déni de Baptiste. Le débat ravive les tensions de 2021 sur ce terme controversé.
En France, la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a publiquement recadré son collègue de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, après ses déclarations niant l'existence de l'« islamo-gauchisme » dans les universités.
Interrogé le 7 juillet sur LCP, Philippe Baptiste avait affirmé que ce terme « n'existe pas en tant que concept académique » et est « mal défini », estimant que l'idée d'un mouvement islamo-gauchiste cherchant à contrôler les universités « ne correspond pas à la réalité ». Il a reconnu des « dérives », mais pas une mouvance organisée.
Sur Radio J, Élisabeth Borne a répliqué : « Ce courant existe dans la société, et donc forcément à l'université. » Elle a défini l'islamo-gauchisme comme désignant « des personnes d'extrême gauche qui considèrent les musulmans comme une force électorale et cherchent à les séduire en encourageant le communautarisme et en tolérant l'islam radical ».
Une attaque contre LFI
Elle a accusé La France insoumise (LFI) de porter ce courant, affirmant que ses membres « sillonnent les universités pour propager cette idéologie ». Elle a également établi un lien entre l'islamo-gauchisme et la hausse de l'antisémitisme en France depuis le 7 octobre 2023, qualifiant l'antisionisme de « nouveau visage de l'antisémitisme ».
Les propos de Philippe Baptiste ont suscité une vive réaction à droite. Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains (LR), a dénoncé un « déni qui joue en faveur de l'entrisme ». L'ancien ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a comparé le rejet de ce concept à « dire que la Terre n'est pas ronde ».
Ce débat ravive les tensions initiées en 2021 par l'ex-ministre Frédérique Vidal, qui avait demandé une enquête sur l'islamo-gauchisme dans les universités, provoquant un tollé académique. Les critiques de gauche, dont LFI, dénoncent une instrumentalisation du terme pour stigmatiser les musulmans et les mouvements progressistes, tandis que la droite y voit une menace pour la laïcité.