26/06/2025 ssofidelis.substack.com  4min #282357

 L'Iran gèle sa coopération avec l'Aiea tant que la sécurité de ses sites nucléaires n'est pas garantie

La Russie met en garde contre les risques de fuites sensibles si l'Aiea inspecte à nouveau l'Iran

(Photo © ministère russe des Affaires étrangères/document fourni par REUTERS)

Par la rédaction de The Cradle, le 25 juin 2025

Le ministre russe des Affaires étrangères affirme que les gouvernements occidentaux ont "privatisé" les institutions internationales, compromettant ainsi leur neutralité et leur crédibilité.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti le 24 juin que toute nouvelle inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les sites nucléaires iraniens pourrait entraîner des fuites d'informations confidentielles, ajoutant que l'agence opère actuellement sans aucune garantie de confidentialité.

S'exprimant lors du forum Primakov Readings à Moscou, M. Lavrov a critiqué le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, pour avoir fait pression sur l'Iran afin qu'il autorise à nouveau l'accès à ses installations nucléaires.

"Il insiste désormais pour que l'Iran accorde un accès immédiat à l'agence... mais où sont les garanties que ces informations ne seront pas divulguées ? Je ne vois aucune garantie de ce type", a déclaré M. Lavrov.

Il a ajouté que les organismes internationaux sont de plus en plus soumis à la manipulation des puissances occidentales :

"L'Occident exerce une influence considérable sur les secrétariats d'organisations internationales. Dans certains cas, on dirait qu'elles ont été véritablement privatisées".

Les remarques de M. Lavrov interviennent la veille de l' approbation formelle par le Parlement iranien d'un projet de loi visant à suspendre la coopération avec l'AIEA, après une campagne israélienne d' attaques aériennes de 12 jours qui, selon Téhéran, n'aurait pas été possible sans les renseignements fournis par L'AIEA à Tel-Aviv.

"L'AIEA, qui a refusé de condamner, même de manière symbolique, l'attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a vendu au plus offrant sa crédibilité internationale",

a déclaré le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, durant le vote du 25 juin.

Les informations concernant l'étendue des dégâts causés aux installations nucléaires iraniennes sont contradictoires.

Dans un premier temps, plusieurs responsables iraniens ont affirmé que les installations n'ont été que très peu affectées.

Cependant, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (AEOI) a confirmé que ses installations de Fordow, Natanz et Ispahan ont été fortement endommagées par les frappes aériennes israéliennes et américaines depuis le début de la guerre, notamment par des bombardements américains de type B-2 utilisant des bombes GBU-57 capables de percer les bunkers. Tout l'uranium enrichi aurait été évacué de ces sites avant les frappes.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a également déclaré à Al Jazeera que les frappes aériennes israéliennes et américaines ont causé des dégâts importants aux installations nucléaires iraniennes.

"Nos installations nucléaires ont été gravement endommagées, cela ne fait aucun doute, car elles ont été la cible d'attaques répétées de la part des agresseurs israéliens et américains".

Par ailleurs, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth,  a annoncé que le FBI enquête sur une fuite d'informations  divulguées par les services de renseignement indiquant que les installations nucléaires iraniennes n'ont pas été "complètement détruites" lors de la récente attaque de Washington, contrairement à ce qu'a affirmé le président américain Donald Trump.

De plus, des sources israéliennes ayant parlé à  ABC News ont déclaré que "ça n'augure vraiment rien de bon".

Pourtant, Trump a réitéré ses affirmations, soulignant que les installations nucléaires iraniennes ont bien été "détruites".

Cette offensive israélienne a débuté un jour après que le conseil d'administration de l'AIEA a accusé l'Iran de ne pas respecter le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Téhéran a depuis accusé Grossi d'avoir transmis des données sensibles sur le programme nucléaire iranien à Israël et a déclaré qu'il allait engager des poursuites judiciaires à son encontre.

L'envoyé russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré la semaine dernière au Conseil de sécurité que les rapports de l'agence ne contiennent

"aucune preuve indiquant le développement d'armes nucléaires par l'Iran", qualifiant les accusations occidentales de "prétexte à l'attaque".

Il a ajouté

qu'"il n'est mentionné nulle part dans les rapports de l'AIEA que l'Iran convertit ses stocks nucléaires à des fins non déclarées ou militaires".

Traduit par  Spirit of Free Speech

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