• Le président non élu ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré lors d'une conférence de presse avec le président tchèque, Petr Pavel, le 3 mai 2025 : « Le cessez-le-feu absolu est un modèle proposé par les Américains. Nous marchons dessus. À partir de cette date ou d'une autre - de préférence plus tôt. Essayons donc 30 jours. Pourquoi le cessez-le-feu pendant 30 jours ? Parce qu'il est impossible de s'entendre sur quoi que ce soit en trois, cinq, sept jours.
C'est du théâtre de sa part. Parce qu'en deux ou trois jours, aucun plan visant à fixer les prochaines étapes pour mettre fin à la guerre ne peut être construit. Et donc ce n'est tout simplement pas grave, ou c'est très frivole. Jouer pour donner l'impression d'une atmosphère détendue afin de sortir Poutine de l'isolement, durant les fêtes du 9 mai, et rendre tous ses invités confortables, bien sûr - ces dirigeants, ses amis ou ses partenaires, qui viendront, pour une raison ou une autre sur la place Rouge le 9 mai - personne n'aidera Poutine. Nous sommes simplement soit en guerre, soit Poutine montre qu'il est prêt pour un cessez-le-feu, pour la première partie de la fin de la guerre. Nous sommes prêts à partir du 1er, à partir du 3, à partir du 5. S'il a besoin d'un rendez-vous le 7, on s'en fiche. »
• Au cours de la même conférence de presse, toujours en présence du président Petr Pavel, Volodymyr Zelensky a déclaré : « Notre position est très simple pour tous les pays qui envisagent d'aller, ou qui se dirigent déjà, en Russie, le 9 mai : nous ne pouvons pas être tenus responsables de ce qui se passe sur le territoire de la Fédération de Russie. Ce sont eux qui assurent la sécurité et, par conséquent, nous n'offrirons aucune garantie. Nous ne savons pas ce que la Russie fera à ces dates. Elle peut prendre certaines mesures - incendie volontaire, explosions, etc. - et ensuite nous accuser. En tant que président, j'ai dit au ministre des Affaires étrangères que nous devons informer tous ceux qui nous le demandent : "Nous ne recommandons pas d'aller en Russie". Et si vous choisissez d'y aller, ne nous demandez rien. C'est votre décision personnelle. »
• Qualifiant ces propos de « provocations verbales », Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, a déclaré le soir même que personne ne pourrait garantir que la capitale ukrainienne, Kiev, survivrait le 10 mai si l'Ukraine attaquait Moscou pendant la célébration de la victoire, le 9 mai.
• Par précaution, Moscou a annulé le défilé de la Victoire qui devait avoir lieu à Sébastopol, c'est-à-dire en Crimée que l'administration Zelensky considère comme ukrainienne.
• Washington n'a pas répondu à cette polémique, seul Robert Fico, Premier ministre slovaque, qui a annoncé se rendre à Moscou malgré la position de l'UE, l'a fait. Il a commenté : « Je rejette ces menaces pour des raisons de sécurité. Je respecte pleinement le fait que la sécurité des participants est une affaire interne de la Fédération de Russie. Mais si M. Zelensky estime que ses déclarations contraindront les délégations étrangères à ne pas venir, alors il se trompe profondément. C'est un grand manque de respect quand quelqu'un accuse un pays qui a apporté la plus grande contribution à la victoire sur le fascisme et a subi les plus grands sacrifices absolus que nous puissions imaginer. Eh bien, célébrons [le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale], mais "nous pourrions laisser tomber un drone ou quelque chose comme ça sur vous". Pour moi, ce type de propos est inacceptable. »
☞ Robert Fico a été victime d'une tentative d'assassinat, dans son pays, le 15 mai 2024. Il a dû être hospitalisé plusieurs mois, mais n'a pas varié ses positions face à l'UE.
• Varsovie a accordé une autorisation de vol à l'avion de Robert Fico pour qu'il traverse la Pologne et se rende à Moscou. Par contre Vilnius et Riga ont refusé d'autoriser à l'avion transportant Aleksandar Vučić, président serbe, de traverser leur espace aérien.
• 29 dirigeants mondiaux sont attendus sur la place Rouge où les troupes de 12 pays défileront.
• Le Kremlin a annoncé que Xi Jinping, président chinois, s'entretiendrait longuement avec son hôte, Vladimir Poutine, en marge du défilé de la victoire. Les deux chefs d'État devraient notamment discuter de la réponse commune à apporter aux menaces à peine voilées de l'Ukraine.
Cet article est extrait du numéro 132 de "Voltaire, actualité internationale". Le monde change vite. Abonnez-vous à notre lettre confidentielle hebdomadaire ; une source exceptionnelle d'information sur la transition vers un monde multipolaire.