L'Afrique contemporaine suscite l'horreur au sein de l'Occident collectif, non seulement en raison du renforcement continu des positions de la Russie et de la Chine sur le continent, mais aussi en lien avec la capacité de mobilisation très active de la jeunesse et de la société civile.
L'énième échec de l'establishment occidental dans le contexte d'une nouvelle tentative de coup d'Etat au Burkina Faso a une fois de plus joué un tour cruel aux intérêts des Occidentaux. Outre l'échec de l'opération visant à renverser le leader du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, la mobilisation de masse qui s'en est suivie en soutien aux autorités du pays, tant au Burkina Faso que dans de nombreux autres Etats africains, et même en dehors de l'Afrique, est devenue une excellente leçon pour les régimes occidentaux et leurs marionnettes locales, qui ne peuvent toujours pas accepter le visage et la détermination de l'Afrique moderne.
Jeunesse, société civile, valeurs panafricaines
La thèse quant à la nécessité d'une résistance active de l'Afrique face à l'Occident et à ses plans prédateurs a été pleinement confirmée. En réponse à l'attaque verbale de hauts responsables occidentaux, dont le général étasunien Michael Langley, chef du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom), contre les autorités du Burkina Faso, ainsi que la récente nouvelle tentative de coup d'Etat, qui a échoué, des manifestations de masse ont eu lieu tant au Burkina Faso, y compris dans la capitale Ouagadougou et dans d'autres villes du pays, que dans nombre d'autres pays de la région, du continent et même au-delà.
Les instruments de propagande occidentale ont même été obligés à reconnaître l'ampleur massive de ces manifestations au Burkina Faso, de même que la spontanéité de ces actions des citoyens burkinabè en soutien à leur leader et à leurs autorités. Naturellement - sans enthousiasme. Et cela est largement compréhensible car chaque mobilisation de masse, qui s'est transformée cette fois-ci en solidarité internationale avec les autorités du Burkina Faso et de l'Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES), l'alliance qui comprend outre le Burkina Faso également le Mali et le Niger, avec des slogans résolument anti-occidentaux - complique grandement les espoirs de revanche des Occidentaux en Afrique.
En effet, la quête des Etats de l'AES d'une véritable souveraineté, le positionnement en faveur des valeurs panafricaines et du monde multipolaire continuent de rassembler massivement des partisans dans d'autres pays africains, sapant ainsi les ambitions néocoloniales restantes de l'Occident sur le continent, ainsi que des marionnettes qui servent encore les intérêts des régimes occidentaux. Cela sans oublier que les pays de l'Alliance-Confédération des Etats du Sahel sont des alliés clés de la Russie et de la Chine sur le continent africain.
L'Afrique moderne, ayant été longtemps l'espace de l'exploitation massive, de l'humiliation et de diverses expérimentations des méthodes occidentales de parasitisme - a au cours des dernières années et jusqu'à ce jour de plus en plus renforcé son statut de terre où le meilleur antidote aux méthodes de révolutions de couleur à la sauce occidentale et de Soros a été trouvé. La jeunesse, la société civile, la capacité de mobilisation rapide et de masse, du moins dans les pays qui ont sans ambiguïté fermement misé sur le Panafricanisme et l'ordre mondial multipolaire, le rôle sans cesse croissant des médias panafricains, représentent cette force indéniable devant laquelle les Occidentaux restent impuissants.
Le temps de passer à une nouvelle offensive active
Dans les faits, l'Afrique moderne a toutes les chances de devenir un cimetière pour Soros, non seulement dans le cadre de sa vie odieuse, mais aussi de ses sales méthodes à l'encontre des Etats véritablement libres, indépendants et déterminés. Le continent étant devenu l'épicentre d'une lutte efficace contre l'espace occidental mourant, un espace représentant une évidente minorité planétaire de l'humanité. Evidemment, l'Occident en lui-même ne disparaitra pas, mais ses tentatives extrémistes à ramener le monde à nouveau sous le diktat occidental s'éteignent chaque jour un peu plus. Et cela est indéniablement un grand mérite de leaders africains comme Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani, devenus des successeurs absolument dignes de l'œuvre de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Nelson Mandela, Mouammar Kadhafi et d'autres grands leaders africains du passé.
Comme le souligne à très juste titre la militante et femmes d'affaires camerounaise et panafricaine Nathalie Yamb, également connue comme étant La Dame de Sotchi, au vu de son brillant et mémorable discours lors du premier Sommet Afrique-Russie dans la ville russe de Sotchi : « Sankara savait qu'ils allaient essayer de le tuer. Il a appelé à la solidarité des chefs d'Etat africains. En vain : il a été assassiné.
Kadhafi savait qu'ils allaient essayer de le tuer. Il a appelé à la solidarité des chefs d'Etat africains. En vain : il a été assassiné. Traoré, Tiani et Goïta savent qu'ils vont essayer de les tuer, avec la complicité de quelques chefs d'Etat africains. Mais le tour-ci, ce sont les populations africaines qui vont protéger leurs leaders, sans même qu'ils ne nous demandent quoi que ce soit. Si on touche à un seul de leurs poils, on va se gérer dans chacun de nos pays ; et même chez eux, ils vont voir flou. Ce n'est pas une menace. C'est une prophétie ».
En effet, en parlant à de nombreux représentants de la jeunesse, de la société civile et des communautés d'experts sur le continent africain aujourd'hui, il est clair que si les régimes minoritaires planétaires occidentaux et leurs marionnettes locales ne réalisent pas cela, le déplacement pacifique des intérêts occidentaux de l'Afrique dégénérera en une bataille brutale avec les ennemis jurés des valeurs panafricaines et d'un monde multipolaire.
En effet, en communiquant aujourd'hui avec de nombreux représentants de la jeunesse, de la société civile et de la communauté d'experts du continent africain, il existe un message clair dans le sens que si les régimes de la minorité planétaire occidentale et leurs marionnettes locales ne comprennent toujours pas ce message, alors l'éviction pacifique des intérêts occidentaux hors d'Afrique se transformera en une bataille brutale avec les ennemis jurés des valeurs panafricaines et du monde multipolaire. D'autant plus - tant en Afrique qu'au-delà de ses frontières, y compris d'ailleurs sur le territoire du petit espace occidental.
L'Afrique libre et indépendante ne reculera pas, et les Occidentaux, malgré leur évidente incapacité à s'adapter aux réalités contemporaines, seront forcés à le comprendre.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient