28/04/2025 francais.rt.com  3min #276301

Élections au Canada : un scrutin crucial sous la menace américaine

Source: Gettyimages.ru

Pierre Poilievre s'adresse à ses partisans lors d'une manifestation à la ferme Olde Maple Lane de Stanley, dans sa circonscription, le 27 avril 2025 à Ottawa, Canada.

Les Canadiens votent aujourd'hui dans un contexte tendu, dominé par les menaces commerciales et les provocations de Donald Trump. Alors que le Parti conservateur espérait une victoire facile, la dynamique s'est inversée en faveur des libéraux de Mark Carney, portés par un sentiment de patriotisme exacerbé.

Les élections fédérales canadiennes du 28 avril se déroulent dans un climat inédit. Il y a quelques mois encore, Pierre Poilievre, leader du Parti conservateur du Canada, bénéficiait d'une avance de plus de 20 points sur les libéraux. Cependant, les attaques de Donald Trump,  évoquant l'annexion du Canada comme 51ᵉ État américain, ont profondément bouleversé la campagne.

Selon Reuters, Trump a ravivé le nationalisme canadien en menaçant d'imposer des droits de douane punitifs sur les produits canadiens, favorisant  ainsi Mark Carney, nouvellement élu à la tête du Parti libéral. Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre, a su capitaliser sur son image d'homme sérieux face aux défis économiques posés par Washington.

Comme l'indique CBC, les libéraux sont désormais en tête dans les provinces stratégiques de l'Ontario et du Québec, deux bastions électoraux essentiels. En Alberta, traditionnel fief conservateur, le vote reste cependant disputé. À Calgary notamment, une percée libérale serait historique.

Le poids de la souveraineté face à la crise économique

La stratégie de Mark Carney repose sur la promesse de défendre l'indépendance économique du pays. « Trump essaie de nous briser pour nous posséder. Cela n'arrivera jamais » a-t-il affirmé lors d'un meeting, rapporté par NBC. De son côté, Pierre Poilievre a tenté de recentrer le débat sur l'économie nationale, dénonçant « dix ans de chaos libéral », mais ses liens idéologiques avec Trump ont fini par l'handicaper.

La dernière semaine de campagne a été marquée par une tragédie : un homme a foncé sur une foule lors d'un festival philippin à Vancouver, faisant onze morts. Cet événement a contraint tous les partis à suspendre momentanément leur campagne.

D'après The Financial Times, même si les libéraux partent favoris, une majorité absolue n'est pas garantie. Ils pourraient être contraints de s'appuyer sur des partis secondaires, notamment le NPD, qui, comme le Bloc Québécois, souffrent de l'actuelle polarisation entre libéraux et conservateurs.

Une campagne dominée par l'influence américaine

À noter que selon Politico, une partie de l'électorat, notamment en Alberta et en Saskatchewan, exprime désormais des velléités indépendantistes, face à ce qu'ils perçoivent comme une marginalisation de l'Ouest canadien par Ottawa.

L'impact de Trump sur ces élections est indéniable. Comme l'écrivait le Washington Post, jamais un scrutin canadien n'avait été autant influencé par un président étranger. Le comportement de Trump a uni des électeurs de toutes tendances autour d'un objectif : défendre la souveraineté canadienne.

En conclusion, l'élection de ce 28 avril ne détermine pas seulement qui dirigera Ottawa. Elle pose une question existentielle : quel type de Canada les Canadiens souhaitent-ils préserver face à un frère états-unien devenu imprévisible ?

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