Par Philip Giraldi, le 26 avril 2025
On se demande comment un groupe représentant à peine plus de 3 % de la population américaine a réussi à prendre le contrôle de la politique étrangère du pays, de ses pouvoirs législatif et exécutif, de ses médias, de son industrie du divertissement, de ses institutions financières et de ses universités prestigieuses, tout en soumettant les États-Unis aux volontés d'un petit État monstrueux situé à 11 000 km composé de ses coreligionnaires. Évidemment, avoir beaucoup d'argent pour corrompre les systèmes politiques et économiques existants aide beaucoup, mais ce n'est pas nécessairement la bonne approche, car on pourrait être accusé de recourir au cliché très prisé des antisémites lorsqu'ils parlent des juifs sionistes, le groupe dont nous parlons ici. Une autre approche, plus indirecte, consisterait peut-être à observer comment les sionistes ultra-privilégiés et protégés en question s'enrichissent en vivant aux États-Unis tout en restant fidèles à l'apartheid israélien, une position généralement considérée comme intenable, voire à la limite de la trahison.
Des rapports récents suggèrent qu'on peut compter plus de 23 000 Américains servant dans l'armée israélienne (IDF), dont la plupart sont vraisemblablement des doubles ressortissants avec la citoyenneté israélienne. En vertu des lois en vigueur, ils devraient tous renoncer à leur citoyenneté américaine, mais cela ne se produira pas, car le Congrès et la Maison Blanche ont été achetés. En effet, le Congrès américain leur offre même une prime de départ grâce à un nouveau projet de loi actuellement à l'examen qui étendrait certains avantages militaires américains aux citoyens américains sur le papier qui participent actuellement au génocide de Gaza en tant que membres de l'armée israélienne. L'un de ces clowns, le député Brian Mast, qui a servi dans l'armée israélienne, se pavane même au Congrès dans son uniforme militaire israélien sans que personne n'y trouve rien à redire.
Au-delà des Américains qui servent dans l'armée israélienne, on peut citer plusieurs cas de nominations douteuses à des postes élevés de la bureaucratie civile américaine, notamment la récente nomination d'une ancienne collaboratrice du ministère israélien de la Défense et de l'ambassade d'Israël à l'ONU, dont le mari travaille toujours à l'ambassade, à un poste haut placé du Conseil national de sécurité. Merav Ceren sera chargée de développer les relations entre Israël, l'Iran et les États-Unis. Le poste étant très sensible, on ne peut que spéculer sur la manière dont elle a obtenu son habilitation, même si l'on présume qu'elle a la double nationalité, ce qui en soi aurait dû tirer la sonnette d'alarme. Sa nomination procure à Israël un avantage inhabituel dans les débats politiques internes, alors que le gouvernement israélien vient de lancer une nouvelle campagne pour pousser le gouvernement américain à entrer en guerre avec l'Iran plutôt que de poursuivre les négociations en vue d'un accord sur le nucléaire. Mme Ceren a précédemment travaillé au bureau du sénateur Ted Cruz à Washington, ce qui peut avoir été un tremplin vers son poste actuel, car la loyauté de M. Cruz envers Israël et tout ce qui s'y rapporte est incontestable et il a reçu des millions de dollars de "dons" politiques pro-israéliens. Elle a également travaillé pour la Fondation pour la défense des démocraties, une organisation néoconservatrice qui hait l'Iran. Rien que la façon dont elle a été nommée à son poste actuel devrait être considérée comme une énorme faille de sécurité, une parmi tant d'autres déjà constatées au cours des cent premiers jours du mandat de Trump, où la loyauté envers Israël prime sur tout le reste, de fait.
Le parcours de Meyav Ceren rappelle celui d'une autre femme israélienne ayant la double nationalité qui s'est vraiment distinguée par son dévouement aux intérêts israéliens au sein du gouvernement américain. Sigal Pearl Mandelker mérite sans doute le surnom de "reine des sanctions", dans son rôle de sous-secrétaire au terrorisme et au renseignement financier (OTFI) au département du Trésor sous la première administration Trump. Elle a infligé des sanctions et aggravé les difficultés économiques de pays comme l'Iran, le Venezuela, Cuba et la Russie durant son mandat, de juin 2017 à octobre 2019, date à laquelle elle a finalement démissionné sous la pression de personnes comme moi.
Le site web de l'OFTI déclare que son rôle est de
"préserver le système financier contre toute utilisation illicite et de lutter contre les États voyous, les facilitateurs du terrorisme, les proliférateurs d'armes de destruction massive (ADM), les blanchisseurs d'argent, les barons de la drogue et autres menaces pour la sécurité nationale",
mais depuis sa création, il s'est en réalité consacré à la protection des intérêts supposés d'Israël. Grant Smith note que
"ce bureau secret ferme les yeux sur les principales sources du terrorisme, telles que le blanchiment d'argent provenant des États-Unis et destiné aux colonies israéliennes illégales, le financement de la prolifération et la contrebande de technologies militaires vers le complexe nucléaire clandestin d'Israël".
Il est certain que la plupart des Juifs avec lesquels je suis en contact sont consternés par l'activisme des Mandelker et autres Cerens, et encore plus par ce qui se passe à Gaza, en Syrie et au Liban pour le compte du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de ses partisans extrémistes, mais ce dont nous parlons ici, c'est de la communauté juive institutionnelle et ethnique qui, dans son ensemble, est désignée sous le nom de "lobby israélien", que de plus en plus d'observateurs en sont venus à considérer comme une sorte de gouvernement tout-puissant et non officiel des États-Unis dans de nombreux secteurs clefs.
Le récent article de Ron Unz intitulé "Trump vs. Harvard in a Political Wrestling Match" [Trump contre Harvard : un combat politique] examine la question de la suprématie juive et identifie, entre autres facteurs, les mécanismes utilisés par les Juifs pour accroître le nombre d'inscriptions dans les meilleures universités. Il mentionne en passant comment Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, a été admis à Harvard sans avoir le niveau scolaire normalement requis. Cette admission a probablement été obtenue grâce à un "prix Harvard" institutionnalisé, un don occulte de plusieurs millions de dollars versé par la riche famille Kushner. Je me souviens personnellement avoir fréquenté une université prestigieuse dans les années 1960 et avoir entendu des camarades juifs se vanter que "les leurs" constituaient 40 % des étudiants de première année. Un de mes amis à Yale m'a rapporté des vantardises similaires parmi les "fils d'Eli". Une participation de 40 % pour 3 % de la population est certainement un taux de réussite étonnant.
Ron Unz s'appuie sur les bases de données disponibles dans le domaine de l'éducation pour démontrer que cette disparité n'est pas due à des capacités intellectuelles ou à des résultats scolaires supérieurs chez les candidats juifs. Il conclut que
"d'après ces chiffres, les étudiants juifs ont environ 1 000 % plus de chances d'être admis à Harvard et dans les autres universités de l'Ivy League que les Blancs non juifs aux capacités similaires. Ces résultats sont tout à fait stupéfiants, sachant que les tribunaux considèrent souvent une sous-représentation de l'ordre de 20 % ou 30 % comme une preuve prima facie solide de discrimination raciale".
D'après mes propres contacts avec des Juifs du monde universitaire et du gouvernement, je préfère décrire la réussite des Juifs dans les universités comme le résultat d'une manipulation du système, c'est-à-dire de la mise en place d'incitations externes au monde universitaire qui rendent les candidats plus attractifs. Que ces manœuvres puissent être qualifiées de corruption du processus dépend largement de la position de chacun vis-à-vis du système, mais le fait est qu'il est beaucoup plus facile pour un diplômé juif du secondaire d'entrer dans une université d'élite que pour un chrétien blanc avec un niveau d'éducation et une intelligence comparables. Et si l'on ajoute à cela tous les autres groupes de candidats "minoritaires" bénéficiant d'un traitement préférentiel, les hommes blancs non juifs se retrouvent définitivement en bas de la liste au moment de l'admission.
Au-delà des incitations financières, on peut également conclure que les Juifs sont exceptionnellement doués pour l'autopromotion et pour transformer leur victimisation collective, largement fictive, en un vote de sympathie leur conférant un avantage considérable tout au long de leurs études et de leur prestigieuse carrière. Or, cette autopromotion agressive ne s'arrête pas à l'enrichissement personnel et ouvre la voie à une ingérence à grande échelle dans les politiques étrangères et intérieures, fortement contraires aux intérêts de la plupart des Américains. Je fais bien sûr allusion à des groupes tels que l'American Israel Political Action Committee (AIPAC) et l'Anti-Defamation League (ADL), qui font office de lobbies et de structures de soutien à l'État juif d'apartheid qu'est Israël, lequel commet actuellement un génocide à Gaza, sans avoir à rendre de comptes ni à assumer les conséquences de ses actes, comme l'exige la législation américaine en vigueur en vertu du Foreign Agents Registration Act de 1938 (FARA). Le président John F. Kennedy tentait de contraindre ces groupes à se faire enregistrer lorsqu'il a été assassiné en 1963.
D'autres organismes nationaux juifs soutiennent également Israël, tout comme de nombreux sionistes chrétiens, qui considèrent comme insignifiant le massacre de dizaines de milliers de personnes au Moyen-Orient, à condition que les Juifs israéliens soient une fois de plus présentés comme les victimes. Les États-Unis sont complices de l'armement d'Israël et des massacres, et ils les tolèrent même si la majorité des électeurs américains ne soutiennent pas l'État juif. De même, la presse et autres médias contrôlés par les Juifs ferment les yeux sur le massacre qui se poursuit, et qui se poursuivrasans doute, et on peut s'attendre à ce que plus de 2 millions de Palestiniens soient finalement déportés vers n'importe quel trou à rats prêt à les accepter sous la pression des États-Unis. À défaut, la "justice" préconisée par le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, actuellement en "visite" aux États-Unis, sera probablement appliquée, c'est-à-dire une balle dans la nuque des Palestiniens.
Puis vient la question du "crime" d'antisémitisme, unique sujet que le ministère de la Justice semble juger digne d'être traité, au point que ceux qui n'ont rien fait d'autre que d'exprimer leur inquiétude face à ce qui se passe au Moyen-Orient sont arrêtés sans aucune charge et détenus en attendant leur expulsion. Le secrétaire d'État Marco Rubio a annoncé publiquement avoir autorisé l'arrestation et l'expulsion de 300 étudiants pour avoir critiqué Israël. La Chambre des représentants des États-Unis a docilement adopté une mesure assimilant la critique de l'idéologie raciste et suprémaciste juive du sionisme à ce qu'elle qualifie de crime de haine " antisémitisme". Pendant ce temps, le lobby israélien et sa chapelle politique instrumentalisent sans relâche les médias sous contrôle juif pour raconter que les élèves hébreux ont peur d'aller en cours en raison de la présence de tous ces "antisémites".
Il s'agit bien sûr en grande partie d'une fiction opportuniste largement propagée par les médias, alors que ce sont plutôt les juifs qui ont tabassé des manifestants pacifiques. Ce sont des groupes extrémistes financés par les juifs qui attisent les tensions, s'en prenant à quiconque est perçu comme anti-israélien. L'un de ces groupes, Canary Mission, mène depuis des années une vaste opération de désinformation, publiant les noms et les photos de milliers de militants pro-palestiniens présumés, tandis qu'un autre groupe, le Betar, encourage ouvertement le ciblage des étudiants militants et se vante d'avoir "fourni les noms de centaines de soutiens au terrorisme" à l'administration Trump. Ross Glick, le chef de la branche américaine du Betar, estime que
"les étudiants étrangers titulaires d'un visa aux États-Unis ne devraient pas avoir droit à la liberté d'expression".
Les juifs, en revanche, sont autorisés à se comporter comme bon leur semble, y compris en commettant des assassinats, des crimes de guerre et des violations des droits humains à l'encontre de ceux qu'ils considèrent comme leurs adversaires.
Il est certain que protester contre l'une des abominations commises par Israël est considéré comme un symptôme d'"antisémitisme", lui-même considéré ipso facto comme un crime capital, même si cet antisémitisme est largement généré en Amérique par l'impunité et la barbarie dont Israël fait preuve envers le reste du monde. Et les paramètres de ce qui peut constituer la recherche légitime d'"antisémites" ne cessent de s'étendre. Le département d'État américain exigera désormais des étrangers souhaitant se rendre aux États-Unis de fournir des informations sur leurs comptes de réseaux sociaux. Ces sites seront examinés à la recherche de contenus anti-Israël et les visas pourront être refusés. Il s'agit d'une extension des politiques anti-boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) actuellement en vigueur dans 38 États américains, où un emploi ou des services seront refusés aux citoyens qui ne signeront pas un engagement ou une promesse de ne pas soutenir le mouvement visant à boycotter ou punir Israël. La situation est encore pire pour les étrangers dont la demande de résidence permanente aux États-Unis est en cours d'examen, car leur seule opinion d'Israël pourra facilement déterminer qui sera autorisé à devenir citoyen américain, et qui ne le sera pas.
En effet, la protection des Juifs est une activité à plein temps de l'administration Trump, et plus encore sous le règne de "Genocide Joe" Biden. L'antisémitisme est présent dans tous les discours et 90 % des subventions discrétionnaires de l'Agence de sécurité intérieure sont déjà accordées à des groupes ou à des bâtiments juifs, pour un montant total de plus de 400 millions de dollars. Fait intéressant, le gouvernement semble également être en train de constituer une base de données sur les Juifs afin de mieux les protéger. Lundi soir dernier, les téléphones portables personnels de dizaines d'employés actuels et anciens du Barnard College ont reçu un SMS provenant prétendument de la Commission pour l'égalité des chances dans l'emploi, s'inscrivant dans le cadre d'un contrôle des pratiques de recrutement du Barnard. Un lien renvoyait vers un questionnaire demandant aux personnes interrogées si elles sont juives ou israéliennes, et si elles ont été victimes de harcèlement.
La destruction interne des universités par les exigences du gouvernement à protéger les Juifs n'est pas la seule atteinte à la liberté d'expression en Amérique liée à Israël. Il faut également dénoncer le rôle traditionnel des instituts de recherche, qui permettent d'engager des débats en vue d'actions conjointes et de partages d'informations avec n'importe quel pays ou entité gouvernementale dans le monde. Mais les chercheurs et les employés universitaires qui participent à certaines manifestations non violentes ou à la libre expression politique sur la situation des droits de l'homme en Israël et à Gaza risquent désormais de perdre leur emploi et de se voir infliger diverses sanctions civiles et pénales, selon une nouvelle politique dévoilée par les National Institutes of Health le 21 avril. Cette agence, le plus grand bailleur de fonds public de la recherche biomédicale dans le monde, touche pratiquement tous les domaines de la communauté scientifique, mais va désormais faire silence sur ce qui se passe à Gaza, où tous les hôpitaux ont été détruits par les bombes israélo-américaines.
Voilà, vous savez tout. Cessons de trouver des excuses aux agissement d'Israël, qui dépeint les Juifs comme d'éternelles victimes tout en cherchant à qualifier abusivement les adversaires d'Israël de criminels de guerre et de racistes. Laissons à Israël le soin de s'attribuer ces étiquettes. Mieux encore, l'archi-sioniste Donald Trump devrait décrocher le téléphone du Bureau ovale et appeler le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour lui dire que l'Amérique en a marre et que la partie est terminée, qu'elle ne sacrifiera plus ses propres intérêts au profit d'un génocide et ne paiera plus la note ni ne fournira les armes nécessaires à ce massacre. "Goodbye Bibi ! Et referme bien la porte en partant !"
Traduit par Spirit of Free Speech
Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative qui milite pour une politique étrangère américaine au Moyen-Orient fondée sur les intérêts. Le site web est councilforthenationalinterest.org, l'adresse électronique est informcnionline.org.