05/04/2025 ssofidelis.substack.com  5min #273983

 Israël a exécuté des urgentistes portés disparus à Rafah et détruit leurs ambulances

Leurs phares étaient allumés

Le massacre des ambulanciers de Rafah et l'effondrement de la crédibilité

Par Marginalia Subversiva, le 5 avril 2025

"Véhicules suspects". "Pas de feux de détresse". "Approche non concertée".

Telle était la version officielle. Diffusée par le régime d'occupation israélien, répétée comme un perroquet par la BBC et honteusement reprise à l'ONU par le délégué américain. Un circuit de propagande sans faille, blanchissant un crime de guerre dans des termes administratifs.

Mais maintenant nous savons que tout cela n'était que mensonge.

Une vidéo récupérée sur le téléphone d'un ambulancier palestinien assassiné montre des ambulances et des camions de pompiers clairement identifiés avec leurs feux de détresse clignotants, quelques instants avant que les forces israéliennes n'ouvrent le feu. Les véhicules n'étaient pas banalisés. Ils ne s'approchaient pas subrepticement. Ils exécutaient une mission soutenue par l'ONU pour récupérer les blessés.

Ils suivaient le protocole.

Et ils ont quand même été pris pour cible.

Ce n'était pas un échange de tirs. C'était une exécution.

Le 23 mars 2025, quinze secouristes palestiniens, dont des médecins du Croissant-Rouge palestinien, des membres de la Protection civile et un membre du personnel de l'ONU, ont été pris en embuscade alors qu'ils tentaient de porter secours à des blessés à Rafah. Leurs corps ont été retrouvés dans une fosse commune, certains menottés, leurs gants et leurs fournitures médicales éparpillés dans le sable.

Leurs ambulances ont été bombardées.

Leurs uniformes ne les ont pas protégés.

Leurs lumières n'ont pas compté.

Ils ont été exécutés. Il s'agit d'un iatrocide, c'est-à-dire l'anéantissement ciblé des infrastructures et du personnel médicaux en tant que tactique génocidaire. Comme je l'ai écrit dans  Iatrocide  open.substack.com  The Weaponization of Medicine as a Strategy of Genocidal,

"Bombarder un hôpital, ce n'est pas seulement tuer. C'est déclarer que certaines vies ne valent pas la peine d'être sauvées, et qu'elles ne le seront jamais".

Ce n'était pas le chaos.

Pas des dommages collatéraux.

Pas de brouillard de guerre.

C'était une décision politique.

Le mensonge s'effondre en temps réel

Le régime d'occupation israélien a affirmé que les véhicules se sont approchés "de manière suspecte et sans phares". Ce mensonge a été repris dans une déclaration honteuse des États-Unis à l'ONU, où les délégués américains ont repris mot pour mot les termes "véhicules non autorisés" et "perception d'une menace".

Mais maintenant, cette histoire vole en éclats.

Le New York Times, après avoir vérifié les images obtenues par un haut diplomate de l'ONU, a confirmé la vérité :

Les véhicules avaient les phares allumés.

Ils étaient clairement identifiés.

Ils effectuaient un sauvetage autorisé.

Israël a admis par la suite avoir tiré sur le convoi, mais avec la cruauté désinvolte de l'impunité, sans présenter d'excuses, sans reconnaître ses torts, sans rendre de comptes.

Ce que prouvent les images

  • Les phares étaient allumés.
  • Les véhicules étaient identifiés.
  • Les secouristes portaient un uniforme.
  • Des corps ont été retrouvés menottés.
  • Il s'agissait d'une exécution, et non d'un engagement.

Cela correspond au schéma documenté dans  Massacre by Design et par l'analyse spatiale de 2025 de Poole & al. :

Les centres de traumatologie, la circulation des ambulances et les médecins sont systématiquement pris pour cible.

La complicité des États-Unis n'est même plus feinte

Les États-Unis n'ont pas seulement relayé les mensonges israéliens, ils ont contribué à élaborer une version officielle. Au Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis ont exercé une ingérence diplomatique. Ils ont détourné l'attention. Ils ont accusé le Hamas. Ils ont effacé le massacre.

Soyons clairs :

  • Ce n'est pas de la neutralité. C'est une alliance.
  • Ce n'est pas de la négligence. C'est planifié.

C'est un iatrocide

Ce qui s'est passé à Rafah s'inscrit dans une stratégie génocidaire plus large : rendre toute guérison impossible, criminaliser les soins, punir ceux qui sauvent des vies. Gaza est en train de se métamorphoser en une zone où les ambulances sont des cibles de guerre, les médecins des ennemis et la survie elle-même est présentée comme de la Résistance.

Les premiers intervenants ne devraient jamais être attaqués.

Leur meurtre est une ligne rouge.

Mais à Gaza, toutes les lignes rouges ont été franchies,

brûlées, enterrées et bafouées.

Ceci n'a jamais été une tragédie. C'était une doctrine.

C'est un génocide. C'est un iatrocide. C'est de l'extermination médicale.

Et cela se passe à Gaza, sous nos yeux, au grand jour.

Les médecins avaient allumé leurs phares. Ils ont suivi les "règles". Et ils ont quand même été exécutés.

Alors, arrêtons de fuir. Arrêtons les euphémismes. Appelons un crime un crime.

Et exigeons justice

pour chaque Palestinien massacré, jeune ou âgé, pour chaque ambulance, hôpital, mosquée, école, tente, etc, pour chaque vie qui aurait pu être sauvée,

si le monde avait eu le courage d'agir.

Marginalia Subversiva

They Had Their Lights On

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