Par Quds News Network, le 23 mars 2025
Washington - L'université de Columbia a accepté plusieurs exigences de l'administration Trump après que 400 millions de dollars de financement fédéral ont été bloqués en raison d'accusations de manquement à la lutte contre l'antisémitisme sur le campus.
L'administration Trump a remis à l'université une liste de neuf exigences à remplir avant de reconsidérer le financement de 400 millions de dollars.
Le 7 mars, l'administration a annoncé le gel de 400 millions de dollars destinés à l'université, l'annulation de subventions et de contrats en raison de ce que le gouvernement considère comme l'échec de l'université de l'Ivy League à réprimer l'antisémitisme sur le campus. Un groupe de travail fédéral a informé l'institution de l'Ivy League qu'il réalisera "un examen exhaustif" des contrats et subventions fédéraux de l'université dans le cadre de ses enquêtes en cours en vertu du titre VI de la loi sur les droits civils.
Quatre agences gouvernementales, dont le ministère de la Justice, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l'Éducation et l'Administration des services généraux des États-Unis, composent le "Groupe de travail fédéral de lutte contre l'antisémitisme", créé en février à la suite du décret de Trump "Mesures additionnelles pour combattre l'antisémitisme", signé fin janvier.
"Depuis le 7 octobre [2023], les étudiants juifs sont confrontés à une violence, à des intimidations et à un harcèlement antisémite incessants sur leurs campus, sans que ceux qui sont censés les protéger ne réagissent",
a déclaré la secrétaire à l'éducation Linda McMahon dans le communiqué de presse.
La déclaration avertit que l'annulation des subventions représente la première étape d'une action et que d'autres annulations devraient suivre.
L'université de l'Ivy League a été accusée de tolérer l'antisémitisme sur ses campus après une série de manifestations et de campements pro-palestiniens qui ont éclaté l'année dernière, déclenchés par la guerre d'Israël à Gaza. Après que les étudiants de Columbia ont organisé un campement, les universités de tout le pays ont emboîté le pas.
L'université a accepté une grande partie des exigences, mais l'administration Trump n'a pas encore répondu et la question du rétablissement du financement reste en suspens.
L'université de Columbia aurait déclaré que les masques utilisés dans le but de dissimuler l'identité ne sont plus autorisés et que toute personne participant à une manifestation doit, sur demande, présenter une pièce d'identité de l'université.
"Notre réponse aux agences gouvernementales souligne le travail de fond accompli au cours de la dernière année universitaire pour faire avancer notre mission, assurer la continuité des activités universitaires et garantir la sécurité et l'accueil de chaque étudiant, professeur et membre du personnel sur notre campus",
a déclaré la présidente par intérim Katrina Armstrong aux étudiants dans un courriel vendredi, a rapporté la BBC.
La réorganisation du département des études sur le Moyen-Orient, l'Asie du Sud et l'Afrique aura un impact sur les universitaires de Columbia. Un nouveau responsable dirigera désormais ce département.
"Le vice-recteur examinera les programmes éducatifs afin de s'assurer que l'offre pédagogique est exhaustive et équilibrée", indique la note de service.
L'université a déclaré que le vice-recteur
"procédera à un examen approfondi de l'ensemble des programmes dans les différentes disciplines de l'université, en s'intéressant dans un premier temps au Moyen-Orient".
L'université examinera également les procédures d'admission afin de "garantir l'impartialité des processus d'admission".
L'université de Columbia n'est pas la seule à avoir subi des coupes budgétaires. L'administration Trump a averti 60 universités que leur financement pourrait être annulé si les allégations d'antisémitisme sur les campus n'étaient pas traitées.
La décision de Trump de réduire de plusieurs millions de dollars le financement de l'université de Columbia est intervenue quelques jours après que des agents fédéraux de l'immigration ont arrêté Mahmoud Khalil, diplômé de Columbia, en raison de son activisme pro-palestinien. Il a joué le rôle de négociateur avec les responsables de l'université lors des manifestations en faveur de la Palestine au printemps 2024. L'administration Trump cherche à l'expulser.