par Dominique Delawarde
Dans le système d'élection à un tour, les électeurs britanniques viennent de porter au pouvoir le parti travailliste en lui accordant près des deux tiers des sièges (412 sur 650). Les conservateurs de Sunak perdent 251 sièges et n'en gardent que 121, les autres partis se partageant le reste. Le futur gouvernement a une majorité, absolue au parlement et le pays va être gouverné dès aujourd'hui. La défaite des conservateurs est historique (sur deux siècles). Le Royaume-Uni passe, dans le calme, au chapitre suivant de son histoire.
On notera la percée, en nombre de suffrages, du nouveau parti : Reform UK de Nigel Farage avec plus de 4 millions de voix, la percée, en nombre de sièges du parti libéral-démocrate qui passe de 8 à 71 sièges et l'effondrement du parti nationaliste écossais qui passe de 46 à 9 sièges.
Il s'agit bien sûr, un peu comme en France, d'un vote sanction contre le Premier ministre Rishi Sunak et le parti conservateur (un peu trop néo-conservateur sans doute).
Il est toutefois peu probable que l'attitude russophobe et philosémite du parlement britannique change lorsqu'on sait que c'est, bien sûr, «The Lobby» qui fait et défait l'énorme majorité des élus des deux grands partis (conservateur et travailliste).
Aujourd'hui le groupe LFI (Labour Friends of Israel, et non La France Insoumise), directement animé et dirigé par l'ambassade d'Israël au Royaume-Uni, groupe qui comprend l'essentiel du parti travailliste (Labour) ouvre donc une nouvelle page du parlement britannique.
Liz Truss, ancienne Première ministre conservatrice, Grant Shapps, ministre de la Défense prévu pour remplacer Shunak comme leader des conservateurs ont perdu leur siège, Rishi Sunak a sauvé le sien.
Les positions des uns et des autres sur Gaza ont eu un effet incontestable sur le scrutin. Alors que son parti gagnait des voix partout, le futur Premier ministre travailliste Keir Starmer en a perdu 7000 dans sa circonscription sur sa position de soutien inconditionnel à Israël. Il va devoir modérer son discours.
Jeremy Corbyn, ancien leader du parti, viré du parti travailliste pour des positions propalestiniennes, donc présumées anti-sémites, a gardé son siège comme indépendant face à un candidat du parti travailliste, parti qui avait pourtant le vent en poupe. Jonathan Ashworth, travailliste influent prévu pour être ministre, a perdu son siège face à un candidat pro-palestinien.
En France, c'est un tout autre scénario qui s'annonce. Les manœuvres politiciennes d'entre deux tours visant à obtenir l'absence de majorité claire à l'issue du 2ème tour nous rappellent feue la 4ème République. Si ces manœuvres aboutissent, le président, les médias et la droite par ses divisions, mais aussi les électeurs français les plus naïfs, en porteront la responsabilité. La France étant alors ingouvernable, le désordre voire le chaos deviendront toujours plus la norme dans notre pays pour le plus grand malheur de tous. Le déclin, déjà bien entamé, se poursuivra.
Question : les Jeux Olympiques pourront-ils avoir lieu ?
Mais à chacun de se forger son opinion, bien sûr.