22/06/2024 ismfrance.org  6min #250990

 Proche-Orient : Nasrallah menace Israël d'une attaque «par la terre, par la mer et par les airs»

'Israël' a six choix « difficiles » face au Hezbollah, sans garantie

Al Mayadeen, 21 juin 2024. Dans un long article paru dans le journal israélien Haaretz, l'ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale Chuck Freilich a évoqué les risques importants auxquels 'Israël' serait confronté en cas de guerre à grande échelle avec le Liban, soulignant qu'elle pourrait conduire à une guerre sur plusieurs fronts.

L'ancien responsable israélien a déclaré que la capacité du Hamas à résister à l'agression israélienne massive, ainsi que  la détérioration de la position stratégique d"Israël au niveau régional, ont renforcé la confiance de l'Axe de la Résistance, augmentant probablement leur volonté de prendre de plus grands risques. Il a souligné que l'Axe croit pouvoir résister à la supériorité conventionnelle d''Israël' et même la vaincre.

L'avertissement de Freilich intervient dans le contexte de la présentation des principales options disponibles pour 'Israël' dans sa confrontation en cours avec le Hezbollah. Il a souligné six options : poursuivre le cap actuel, un cessez-le-feu unilatéral, une diplomatie coercitive, une initiative diplomatique, une opération limitée et une opération majeure.

Chaque option, a-t-il ajouté, doit être évaluée en fonction de sa probabilité de succès militaire et diplomatique et de ses ramifications locales. La question la plus importante est de savoir si cette option est susceptible de conduire à une amélioration tangible de la position stratégique globale d''Israël' ou si « nous paierons un lourd tribut et finirons par  revenir à la case départ ».

Six options « difficiles », sans résultat certain

L'article approfondit les détails des six options « difficiles » pour 'Israël' dans toute confrontation à venir avec le Hezbollah :

Poursuite du cap actuel : Freilich a déclaré que, jusqu'à présent, 'Israël' et le Hezbollah ont pris soin de rester en dessous du « seuil de l'escalade ». Il a ajouté que « les dégâts causés aux villes, aux villages et aux kibboutzim du nord d'Israël sont importants (photo ci-dessus) et s'aggravent, avec environ 60.000 personnes évacuées incapables de rentrer chez elles pendant plus de huit mois ».

Il convient de noter que selon les médias israéliens, le nombre de personnes évacuées dépasse les 250.000 dans le nord d"Israël'.

Freilich a en outre souligné que « l'équilibre de la terreur » avec le Hezbollah, « après la guerre de 2006, s'est maintenu pendant 16 années complètes. Si un retour à ce type de politique est susceptible de conduire à un cessez-le-feu à long terme, il ne devrait pas être complètement exclu. »

Cessez-le-feu unilatéral : il a déclaré que cela serait fait dans l'espoir « d'isoler le Hezbollah » et de le forcer à cessez-le-feu tout en renforçant la légitimité internationale d'une opération militaire israélienne si nécessaire. Il a toutefois noté qu'un cessez-le-feu israélien serait considéré comme un signe de faiblesse et serait politiquement difficile à mettre en œuvre, en particulier pendant la guerre à Gaza.

Diplomatie coercitive : à la suite d'un cessez-le-feu unilatéral, 'Israël' adresserait un avertissement au Hezbollah lui demandant de cesser ses attaques dans un certain délai, sinon 'Israël' frapperait. Cette option a l'avantage de renforcer la légitimité internationale, mais l'administration Biden s'y opposerait, surtout à l'approche des élections. Le Hezbollah et l'Axe de la Résistance le rejetteront probablement, ce qui fera perdre à 'Israël' l'élément de surprise et augmentera le risque d'une guerre à grande échelle.

Initiative diplomatique : selon Freilich, c'est la meilleure option, mais la probabilité de parvenir et de maintenir un accord au fil du temps  n'est pas élevée. Il a également mentionné qu'un tel arrangement exigerait qu"Israël' fasse « des concessions territoriales le long de la frontière ».

Opération limitée : l'objectif de cette option serait de « restaurer la dissuasion israélienne », obligeant le Hezbollah à « accepter un cessez-le-feu et à s'éloigner de la frontière afin que les résidents du nord puissent rentrer chez eux ».

Cependant, Freilich a noté qu'il n'y a « aucune garantie qu'une opération limitée le restera ou qu'Israël atteindra ses objectifs militaires. Il a souligné que tous les négociations avec le Hezbollah depuis les années 1990, limitées ou non, se sont terminées de manière décevante pour Israël, l'opinion publique étant lasse de promesses répétées d'opérations limitées améliorant la situation.

Opération majeure : Freilich a déclaré que le but de cette importante démonstration de force serait de provoquer un changement radical de la situation. Cependant, cette option comporte de grands risques et pourrait conduire à une guerre sur plusieurs fronts. Il a souligné que « le front intérieur, l'économie et les capacités militaires vitales d'Israël subiraient de graves coups ». La guerre à Gaza semblerait « pâle » en comparaison, alors qu''Israël' n'a pas encore atteint ses objectifs militaires là-bas.

Il a noté qu'une telle guerre entraînerait une montée du sentiment anti-'Israël' aux États-Unis et dans le monde, ce qui pourrait affecter le résultat serré des élections présidentielles américaines. De plus, beaucoup soupçonneraient que les actions d' 'Israël' étaient motivées par le besoin de Netanyahu de poursuivre les hostilités pour retarder les élections et sa chute politique, quelle qu'en soit la raison objective. La crise politique interne israélienne actuelle rendrait la gestion de la guerre particulièrement difficile.

Freilich a conclu en soulignant l'échec d"Israël à empêcher  l'accumulation de capacités du Hezbollah. Il a ajouté que le désir de porter un coup fort maintenant est tout à fait compréhensible, mais que « la politique israélienne doit être soigneusement calculée, reflétant un mélange de ces six options ».

Il a souligné que « la guerre reportée pourrait être celle qui ne se concrétisera jamais sur le terrain, ce qui est la meilleure des guerres ». Par conséquent, les colons israéliens doivent vivre avec la réalité actuelle, une « issue douloureuse », en particulier pour les colons du nord qui « devront choisir entre retourner chez eux sous une menace constante ou déménager ailleurs ».

Article original sur  Al-Mayadeen / Traduction MR

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traduction alternative :  reseauinternational.net