16/06/2024 reseauinternational.net  5min #250599

 Haaretz : «La dernière étape est la fin du sionisme»

Les 4 péchés capitaux d'Israël

par Issa Shuaibi

Une soif de vengeance frappant les vivants comme des morts, l'effacement de tout repère prouvant qu'un jour, sur cette étendue de terre, il y eut pulsion de vie, joies, peines, & des airs de musique.

L'expression «guerre génocidaire», largement répandue dans les médias, la diplomatie et le monde universitaire à la suite de l'opération «Al-Aqsa Flood», est peut-être la plus appropriée pour décrire le déroulement de l'opération sauvage qui frappe la bande de Gaza depuis plus de 250 jours. C'est le diagnostic le plus pertinent de la nature de cette tuerie, se perpétuant dans une férocité extrême, la réalité des actes criminels se confondant avec les définitions, dispositions, normes et dispositions juridiques en vigueur à la  Cour internationale de justice (CIJ), au Conseil des droits de l'homme, à l'ONU et dans d'autres organisations prestigieuses de défense des droits de l'homme. Par conséquent, cette désignation convenue ne peut être substituée par aucun autre terme jurisprudentiel, et ne peut se voir effacée de la conscience humaine, des archives historiques et de la mémoire collective.

Cependant, au cœur de cette folie guerrière génocidaire, et au fil de ses interminables trajectoires mortelles, plusieurs péchés capitaux ont éclaté au grand jour, sans équivalent dans les guerres contemporaines, au moins depuis la Seconde Guerre mondiale, commis par des forces d'occupation animées d'une soif de vengeance contre le peuple et la terre de Gaza, dans un excès systématique de souffrances, d'effusions de sang et de pertes humaines, d'une part, et de destruction et de dévastation totale, sapant les fondements de la vie humaine dans la bande de Gaza assiégée, d'autre part. Ces crimes viennent compléter une longue liste de crimes similaires dans leur forme et leur finalité, tous documentés par des preuves irréfutables, et dont certains ont été présentés devant des tribunaux internationaux. J'évoquerai quatre péchés majeurs, visibles à l'œil nu.

Tout d'abord, le processus consistant à exécuter la population, sur décision d'un commandement central et à la plus grande échelle possible, en particulier les enfants et les femmes, y compris les nourrissons, d'une manière systématique destinée à mettre fin à la reproduction et au renouvellement des générations. Il s'agit en fait d'une condamnation à mort massive de la population et d'un nettoyage ethnique total, c'est-à-dire d'un génocide, sans une once d'exagération. Les objectifs de cette guerre, aux racines confessionnelles, sont mis en œuvre conformément aux slogans et aux déclarations de ses dirigeants selon lesquels dans la Gaza densément peuplée, il n'y aurait pas ni innocents ni civils, et ses habitants ne seraient que « des animaux humains». Ces déclarations visent à justifier les massacres quotidiens, l'assassinat de dizaines de milliers de personnes sans la moindre once de culpabilité ou de remords. À cela s'ajoutent la famine et la privation d'eau, ainsi que la destruction des camps de réfugiés et de leur signification symbolique.

Ensuite, on assiste également à une exécution, mais cette fois à une éradication radicale de la zone, y compris des terres agricoles, des plantes, des rues, des allées, des tours, des réseaux d'eau, de l'électricité, des réseaux d'égouts, des écoles, des universités, des ambulances, et de tous les points de repère attestant de la présence humaine à cet endroit à un moment donné, du berceau d'une civilisation sur cette étroite bande côtière. C'est le pays pour lequel le défunt Premier ministre israélien  Yitzhak Rabin a prié pour «se réveiller un jour et découvrir que Gaza a sombré dans la mer», face à l'horreur subie par l'occupation et les colons, les pertes immenses et le sang versé sur cette terre.

Tertio, la guerre globale contre les hôpitaux, les médecins, l'équipement médical jusqu'aux patients sur leur lit délabré, ainsi que contre tout pôle médical dont le besoin urgent se fait sentir en temps de guerre. Un précédent criminel honteux qui révèle l'ampleur du mépris des pseudo chantres de la démocratie et du droit humanitaire international. Il révèle également la bassesse de ceux qui prétendent défendre la civilisation contre la barbarie et leur mépris pour la prétendue «éthique de guerre». Les assauts et le sabotage des hôpitaux témoignent également d'un vice propre aux descendants des gangs de la Haganah, du Stern et de l'Irgoun, comme les Netanyahou, Smotrich, Karhi, Ben-Gvir et autres illuminés qui rêvent d'effacer complètement Gaza et de restituer le Goush Katif.

Quant au quatrième péché majeur, dont Satan lui-même n'aurait osé rêver, cette mère de tous les péchés majeurs, dans toute son ignominie et sa malfaisance, remonte au jour où la chape de l'occupant a commencé à profaner  des tombes au bulldozer dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, un événement sans précédent dans l'histoire des guerres et des conflits entre les nations et les peuples. Cette opération n'a pour but que de nourrir la soif de vengeance de l'occupant, non seulement à l'égard des vivants, mais aussi des morts, et de parachever l'effacement de tout repère indiquant qu'un jour il y a eu, sur cette petite étendue de terre, une pulsion de vie, des joies, des peines, et des airs de musique. Ainsi, l'État d'occupation et ses criminels se sont livrés à une course contre eux-mêmes, entre ces sépultures, au fil d'un lourd passé de massacres depuis Josué, le fils de Nun (le protégé de Moïse), jusqu'à l'ère de tueurs malfaisants tels que Dayan, Begin et Sharon, sans oublier Netanyahou et Ben-Gvir.

source :  Middle East Monitor via  Spirit of Free Speech

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