Par The Cradle
De nouveaux éléments ont été révélés sur le rôle des États-Unis dans la collecte de renseignements en vue du massacre et de l'opération de sauvetage des captifs par Israël dans le camp de réfugiés de Nuseirat, à Gaza, samedi.
Des rapports publiés le 10 juin par Ynet et Ronen Bergman, journaliste au New York Times (NYT), détaillent la coopération d'Israël avec les États-Unis et le Royaume-Uni en matière de renseignement dans le cadre de l'opération, qui a massacré 274 Palestiniens et libéré quatre captifs israéliens.
Le succès de l'opération n'areposé que sur un bombardement à grande échelle, de secteurs où s'abritaient des civils palestiniens, ainsi que sur l'exécution de sang-froid de civils palestiniens à leur domicile, la plupart du temps dans des logements où aucun otage n'était détenu.
Selon les rapports de Ynet et du NYT, les responsables israéliens et américains – militaires et du renseignement – ont mis en place une cellule commune pour travailler de concert et partager des images de drones et de photos satellites, ainsi que la surveillance des communications et toute autre information susceptible d'aider à identifier les lieux où se trouvaient les captifs.
Au cours de l'opération "Al-Aqsa Flood", le 7 octobre, le Hamas a capturé 253 soldats et civils israéliens afin de les échanger contre certains des milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Les rapports indiquent que dès que l'emplacement d'un prisonnier est clairement identifié, une planification accélérée des opérations de sauvetage est mise en place.
Un haut fonctionnaire israélien a déclaré qu'au début de la guerre, les drones américains et britanniques se sont joints aux drones israéliens afin de surveiller Gaza pendant des périodes plus longues et sur un territoire plus étendu.
Au début de la guerre, les services de renseignement ont estimé que la plupart des prisonniers étaient détenus dans des tunnels. Toutefois, il s'est avéré par la suite qu'il était plus simple de détenir les otages dans des appartements situés dans divers lieux de la bande de Gaza.
Au fil du temps, et avec l'aide de spécialistes américains et britanniques, les renseignements israéliens sur les captifs se sont affinés. Dans le même temps, des responsables israéliens et américains ont déclaré qu'en raison des attaques israéliennes dans la bande de Gaza, les zones où le Hamas était en mesure de cacher des otages se sont réduites, augmentant la probabilité de les localiser.
Les bombardements israéliens ont détruit de larges pans des villes et des terres agricoles de Gaza, rendant de nombreuses zones inhabitables. Ces attaques ont entraîné le déplacement de 80 % de la population, souvent à plusieurs reprises.
Les rapports affirment que, selon des responsables israéliens, les dirigeants du Hamas auraient ordonné aux gardiens des captifs d'abattre ces derniers s'ils estimaient que les forces israéliennes s'approchaient.
Toutefois, le rapport ajoute que les dirigeants du Hamas ont au contraire tout fait pour protéger les otages, sachant qu'ils constituent la meilleure monnaie d'échange dont il dispose dans les négociations en vue d'un accord de cessez-le-feu.
Le rapport du NYT indique que 43 des 253 Israéliens détenus par le Hamas depuis le 7 octobre sont morts en captivité, mais ne mentionne pas qui les a probablement tués, suggérant que le Hamas en serait responsable.
Cependant, les otages israéliens libérés ont déclaré que leur plus grande crainte était de mourir sous les bombardements israéliens, et que les membres du Hamas se sont donné beaucoup de mal pour les protéger.
Le Hamas affirme que trois otages israéliens ont été tués au cours de l'opération de sauvetage de samedi, marquée par de violents bombardements.
Bien que les dirigeants israéliens et américains aient célébré le sauvetage des quatre Israéliens – et ignoré la mort de centaines de Palestiniens – lors de l'opération, il est peu probable que cette opération modifie la dynamique du conflit par la suite.
Le lieutenant-colonel (réserviste) Avi Kalo, ancien chef de la division des prisonniers et des personnes disparues au sein de l'unité de renseignement de l'armée israélienne, a fait remarquer dans ses rapports
qu'"il ne faut pas perdre de vue que la libération des quatre otages est en fin de compte une réussite tactique qui ne modifie en rien l'aspect stratégique. Le Hamas détient encore des dizaines d'otages, dont la grande majorité, sinon la totalité, ne pourront être libérés dans le cadre d'opérations de sauvetage, mais uniquement dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu".
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Traduction : Spirit of Free Speech
Image en vedette : Capture d'écran. Un drone de surveillance israélien Hermes 900 (Crédit photo : Elbit Systems)
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