par Mikhail Gamandiy-Egorov
Dans le cas du colonialisme occidental, et notamment hexagonal, toujours vivant bien que subissant en pleine face le retour des flammes, il est aujourd'hui nécessaire de faire quelques réflexions. Des réflexions qui traduisent une nouvelle fois tous les doubles, voire les triples, standards du régime hexagonal, comme d'ailleurs de l'ensemble de la minorité planétaire occidentale.
La résistance au colonialisme hexagonal en Nouvelle-Calédonie se poursuit. La population de souche kanak refuse jusqu'à présent de faire marche arrière dans ce qui n'est autre qu'une arnaque, dans tous les sens du terme, du régime hexagonal macronien. Dans cette mobilisation sans précédent d'un peuple qui pourrait être complètement marginalisé sur ses propres terres ancestrales, nombre de réflexions s'imposent.
Lorsque les arrogants représentants hexagonaux et occidentaux, de même que leur propagande affiliée, «conseillent» par exemple aux partisans de la multipolarité, y compris parmi leurs propres citoyens ou les étrangers vivant en Hexagone, à partir vivre en Russie et en Chine, jouant sur le mythe du «grand pays d'accueil» pour les étrangers que serait la France, les mêmes personnages oublient bien souvent de mentionner que l'État russe accueille déjà des millions de ressortissants étrangers de plus que le sol de la métropole hexagonale. Tout comme le fait que la Russie accueille sur son territoire plus de citoyens étrangers que les Royaume-Uni, Canada, Espagne ou Australie, et d'autres encore. Parfois il suffit juste d'étudier les statistiques internationales sur la question.
Mais ce discours du chantage migratoire à l'hexagonal préfère par la même occasion omettre de rappeler comment les colons au départ de la métropole s'installent depuis des dizaines d'années dans les territoires toujours colonisés par l'Hexagone. Y compris d'ailleurs en Nouvelle-Calédonie. En parlant justement de la Nouvelle-Calédonie, territoire se trouvant à plus de 16 500 kilomètres de Paris, l'arnaque en cours à l'encontre de la population de souche - les Kanaks - n'a évidemment pas commencé hier. Sinon comment expliquer que suite à l'Accord de Nouméa, signé en 1998 entre les partisans de l'indépendance et le gouvernement hexagonal, ce n'est qu'en 2018, soit 20 ans plus tard que ne sera organisé le premier référendum sur la question de l'indépendance de ce territoire colonisé ?
La raison est évidemment simple. Le régime hexagonal avait besoin de temps pour asseoir encore plus sa domination sur le territoire colonisé et d'y ramener encore plus de ressortissants en provenance de l'Hexagone. Pour ensuite, comme c'est le cas en ce moment, pouvoir légitimer leur participation en qualité de participants «à part entière» des événements et des décisions en rapport avec le territoire. En d'autres termes, une immigration largement occidentale pour imposer définitivement le colonialisme sur cette terre. Des siècles passent, le colonialisme occidental, dans le fond, ne change aucunement. À la seule différence d'utiliser le sourire hypocrite et moqueur à la place du fouet et des tortures.
En ce qui concerne justement la question des référendums. Lorsque le référendum était organisé en Crimée en 2014 sur le rattachement à la Russie, avec une mobilisation sans précédent des habitants de la péninsule, les régimes occidentaux, dont celui de Paris, n'avaient pas manqué de condamner et de le déclarer «contraire» au droit international. Pour autant, l'État russe n'a pas eu besoin d'attendre des dizaines d'années en vue d'apporter massivement de nouveaux arrivants en provenance du reste de la Russie pour organiser ledit référendum. Et en ce sens, tous les habitants criméens sans exception, Russes, Ukrainiens, Tatars de Crimée, Karaïmes, Grecs, Bulgares, Allemands, Turcs, et d'autres groupes ethniques, ont pu librement exprimer leur choix. L'Occident rétorque, cela se déroulait avec la présence de l'armée russe. Oui, pour la sécurité des Criméens qui avaient massivement rejeté le coup d'État armé du Maïdan à Kiev de la même année 2014. Des Criméens qui étaient d'ailleurs ouvertement menacés de représailles par les arrivistes extrémistes, ayant pris le pouvoir en Ukraine, avec le soutien des régimes occidentaux.
En parlant d'ailleurs de présence armée, en Nouvelle-Calédonie depuis toutes les dernières dizaines d'années, n'y avait-il pas de présence armée envoyée depuis l'Hexagone ? Tout le monde connait la réponse à cette question. Et enfin, dernier point du moment. Des armements occidentaux, y compris hexagonaux, sont utilisés par l'effectif armé otano-kiévien lors de frappes visant les territoires russes. Le régime hexagonal ne pense-t-il pas qu'un jour les Kanaks, à l'instar d'autres peuples encore colonisés par le colonialisme français et occidental, puissent obtenir les moyens techniques nécessaires en vue de pouvoir arracher leur liberté et indépendance, car refusant l'arnaque pure et simple émise depuis la métropole coloniale ?
Toutes ces réflexions doivent surtout rappeler que l'Occident est entré dans de telles contradictions, et plus seulement vis-à-vis de la majorité mondiale, mais également vis-à-vis de lui-même, que le retour des flammes contemporain est largement mérité. La rage occidentale peut se poursuivre autant que souhaitée par les concernés, cela ne changera pas radicalement les processus historiques du monde moderne. Multipolaire et certainement aussi à l'avenir, résolument post-occidental.
source : Observateur Continental