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Sergueï Lavrov au Conseil de la Fédération de Russie, le 13 mai 2024.
«Si l'Occident veut se battre, comme ils disent, "sur le champ de bataille", je vous en prie...», a déclaré ce 13 mai Sergueï Lavrov.
Le chef de la diplomatie russe intervenait au Conseil de la Fédération du pays, qui étudie actuellement sa reconduction au poste de ministre des Affaires étrangères sur proposition du président Vladimir Poutine. Les sénateurs l'ont interrogé sur l'organisation les 15 et 16 mai prochains d'une conférence en Suisse sur la question ukrainienne, à laquelle la Russie n'a pas été conviée.
Les méthodes diplomatiques occidentales «reviennent à formuler un ultimatum à la Russie», a dénoncé Lavrov, regrettant d'avance que les discussions en Suisse tourneraient autour de la «formule Zelensky».
L'impasse de la «formule Zelensky»
Présentée par Kiev à l'été 2023, cette dernière comporte notamment la réaffirmation des frontières de l'Ukraine datant de 1991, le retrait total des troupes russes, l'instauration d'un tribunal pénal international pour juger des «crimes de guerre russes», incluant des réparations, et la déclaration de la fin de la guerre. Des exigences inconcevables selon Moscou, celles-ci étant synonyme de capitulation totale. Il est nécessaire de tenir compte des «nouvelles réalités» et des exigences sécuritaires de la Russie, a maintes fois répété Moscou, qui continue de se déclarer ouvert aux négociations d'égal à égal.
«S'ils veulent [aller] sur le champ de bataille, alors ce sera sur le champ de bataille», a encore conclu Lavrov. Avant de sous-entendre qu'une telle confrontation ne pencherait pas en faveur des Occidentaux: «Regardez comme ils se "lamentent" désormais sur le développement durable et généralisé de nos forces armées ».
Ces propos interviennent alors que les troupes ukrainiennes sont à la peine sur le front, subissant la pression des forces russes, et alors que les alliés occidentaux de Kiev multiplient les déclarations aux accents bellicistes.
Déclarations belliqueuses de Paris et Londres
Le 11 mai, Emmanuel Macron affirmait dans une vidéo que les Européens devaient «être prêts à agir» afin «de dissuader la Russie de continuer à avancer». Le président français a plus d'une fois affirmé ne pas exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine, afin «que la Russie ne puisse jamais gagner en Ukraine». Des propos déjà tenus publiquement une première fois le 26 février.
Le 2 mai, depuis Kiev, c'est le chef de la diplomatie britannique David Cameron qui déclarait son soutien à des frappes que les forces ukrainiennes pourraient mener sur le sol russe avec des armes britanniques, tranchant avec les positions antérieures des capitales occidentales par crainte d'une escalade.