26/04/2024 francais.rt.com  4min #247533

Élargissements de l'Otan : «Ce n'est pas nous, mais eux qui sont venus vers nous», souligne Choïgou


© Service de presse du ministère de la Défense russe

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, le 26 avril à Astana.

«Les troupes de l'Alliance se sont rapprochées des frontières russes et ont créé des menaces supplémentaires pour la sécurité militaire», a déclaré Sergueï Choïgou ce 26 avril lors d'une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana.

«Je tiens à souligner que ce n'est pas nous, mais eux qui sont venus vers nous», a-t-il poursuivi. Avant d'ajouter : «Cela montre une fois de plus qu'on ne peut pas faire confiance aux Occidentaux.»

«Six vagues d'expansion de l'OTAN ont eu lieu depuis 1999», a souligné le ministre russe, rappelant  les promesses faites à Moscou, à la fin de la Guerre froide, que l'OTAN ne s'avancerait pas d'avantages vers l'Est.

Derniers pays a avoir rejoint le bloc militaire piloté par Washington : la Finlande (avril 2023) ainsi que la Suède (mars 2024), qui n'ont  pas exclu d'héberger des armes nucléaires de l'Alliance. Pays partageant plus de 1 300 kilomètres avec la Russie, la Finlande a également signé un accord de coopération en matière de défense (DCA) avec les États-Unis.

«Nous n'avons ni intérêts géopolitiques ni militaires d'attaquer» l'OTAN, martèle Choïgou

Dans le cadre de cet accord bilatéral, qui selon la presse finlandaise «s'inscrit dans la continuité de l'adhésion de la Finlande à l'OTAN», Helsinki accorde aux Américains l'accès à 15 sites sur son territoire où ils pourront notamment stocker des armes et des munitions ainsi que déployer des forces.

«Nous n'avons ni intérêts géopolitiques ni militaires d'attaquer les États du bloc, nous protégeons simplement notre peuple sur nos territoires historiques», a insisté Sergueï Choïgou, balayant les accusations récurrentes de responsables occidentaux selon lesquelles la Russie pourrait s'en prendre à des pays de l'OTAN si elle n'était pas militairement arrêtée en Ukraine.

Le spectre d'une «attaque directe» de la Russie contre un pays de l'Alliance atlantique ? Une rhétorique  en vogue à Washington,  en particulier à la Maison Blanche où Joe Biden promeut l'aide militaire à l'Ukraine comme un « investissement intelligent» permettant de «garder les troupes américaines hors de danger».

La situation internationale «tend à s'aggraver», selon les ministres de la Défense de l'OCS

Auprès de ses homologues de l'OCS, le ministre de la Défense russe a déclaré partager leur constat quant à une situation internationale qui «reste complexe et tend à s'aggraver». «Les contradictions géopolitiques s'accentuent, les fondements fondamentaux de la stabilité stratégique sont détruits et le rôle des institutions internationales décline», a estimé Sergueï Choïgou, pointant du doigt «la volonté des États-Unis et de leurs alliés de maintenir leur domination mondiale par tous les moyens et d'imposer leurs diktats aux pays indépendants». «Pour atteindre ses objectifs, Washington exerce une pression sans précédent, y compris sur ses partenaires, les reléguant au rôle d'exécuteurs obéissants», a-t-il poursuivi.

L'Organisation de coopération de Shanghai a été créée en 2001 par les dirigeants de la Russie, de la Chine, du Kazakhstan, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et du Kirghizistan. En 2017, l'Inde et le Pakistan ont rejoint l'organisation, suivis de l'Iran en 2023. La Mongolie, la Biélorussie et l'Afghanistan en sont membres observateurs.

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