CPI, 13 avril 2024. La police allemande a pris d'assaut le lieu de la Conférence sur la Palestine à Berlin vendredi, a interrompu sa diffusion en direct, puis a coupé l'électricité sur place.
Le compte-rendu de la conférence a confirmé dans un tweet sur X que c'était un triste jour pour la démocratie, alors que la police allemande a pris d'assaut le lieu de la conférence et l'a forcée à interrompre la diffusion en direct de l'événement.
Au moment où la police a coupé l'électricité, le survivant de la Nakba, le professeur Salman Abu Sitta (86 ans) s'exprimait en vidéo pré-enregistrée. Son intervention a été interrompue au bout de deux minutes. Note ISM-France.
De son côté, la police allemande a justifié sa position en affirmant qu'elle luttait contre l'antisémitisme et a arrêté au moins trois personnes sur le lieu de la conférence, dont deux militants pacifistes juifs.
La conférence était organisée par un groupe de militants de la société civile, comprenant des organisations palestiniennes et juives, et son slogan était : « Nous accusons » et « Nous vous poursuivrons en justice ». La conférence visait à faire la lumière sur le rôle de l'Allemagne dans le génocide israélien à Gaza.
Le lieu de l'événement pro-palestinien est resté secret pendant des semaines, et les organisateurs ont confirmé que « seules les personnes détenant un billet seront autorisées à entrer ».
Quelques instants après que les organisateurs de la Conférence sur la Palestine ont annoncé son emplacement à Berlin, des centaines de policiers allemands ont encerclé le lieu avant de le prendre d'assaut.
Dans le même contexte, les autorités allemandes ont décidé d'empêcher le chirurgien palestinien Ghassan Abu Sitta, récemment élu président de l'Université écossaise de Glasgow, d'entrer sur son territoire, dans le but de l'empêcher de participer à la conférence.
Abu Sitta a travaillé dans la bande de Gaza pendant la brutale agression israélienne pendant 43 jours à l'hôpital Al-Shifa et à l'hôpital baptiste Al-Ahly, et il a été témoin direct des horribles massacres israéliens contre le peuple palestinien, à travers des attaques directes contre des centres de santé.
La police a érigé des barrières autour du lieu de la conférence dans le quartier de Tempelhof et a empêché les gens d'entrer. Malgré cela, les organisateurs ont commencé à diffuser les activités sur la plateforme Vimeo, mais la police allemande a pris d'assaut le lieu et les a forcés à arrêter la diffusion.
Auparavant, des invitations à se rassembler pour la conférence avaient été distribuées sur les plateformes de médias sociaux, et certaines de ces annonces déclaraient : « Que nos voix résonnent haut en solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour la liberté et l'autodétermination. Ensemble, brisons le silence et condamnons publiquement l'Israël colonial ainsi que le soutien absolu et inconditionnel que lui apporte le gouvernement allemand et une grande partie de l'établissement politique allemand ».
Les organisateurs ont indiqué dans un communiqué à la fin de la conférence qu'un procès public figuratif au cours duquel ils poursuivront en justice le gouvernement allemand pour complicité dans le génocide à Gaza aura lieu.
Source : Centre Palestinien d'Information.