Par The Cradle
L'armée israélienne a exécuté plus de 100 personnes dans l'hôpital Al-Shifa, & "menacé de bombarder le bâtiment ou de faire sortir personnel, malades & réfugiés pour les interroger, torturer & exécuter".
*
Alors qu'Israël poursuit son raid sur le complexe médical Al-Shifa dans la ville de Gaza pour le sixième jour consécutif, le 23 mars, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a été informé par le personnel médical et les personnes déplacées piégées à l'intérieur que l'armée les menace soit de détruire l'hôpital, soit de les interroger, de les torturer et de les exécuter.
Le bureau gouvernemental des médias a déclaré dans un communiqué :
"Des témoignages provenant de l'intérieur du complexe médical Al-Shifa indiquent que l'armée d'occupation a menacé le personnel médical à l'intérieur des bâtiments de l'hôpital et les personnes déplacées qu'elle bombarderait ces bâtiments et les détruirait avec eux à l'intérieur, ou qu'ils seraient contraints de sortir pour être interrogés, torturés et exécutés".
L'hôpital Al-Shifa était autrefois l'établissement médical le plus grand et le mieux équipé de Gaza. Aujourd'hui, il manque cruellement de moyens pour traiter les patients. Les infections se propagent parmi les patients piégés et les infirmières sont exécutées.
Cette invasion a été présentée comme une nouvelle "destruction" du Hamas par l'armée israélienne, qui affirme avoir arrêté au moins 500 combattants et en avoir tué 170. Israël maintient que des résistants seraient "retranchés" dans l'hôpital.
Dans une vidéo diffusée jeudi, le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que l'assaut se poursuivrait pendant "encore plusieurs jours". Il a affirmé que les forces israéliennes avaient arrêté plus de "500 suspects, dont 358 membres du Hamas et du Djihad islamique", et a distribué un montage de photos prétendant révéler leurs visages.
Toutefois, l'armée n'a fourni aucune preuve de l'identité des détenus, et certaines des images provenaient de documents d'identité de l'Autorité palestinienne.
L'armée a par la suite admis que le montage photographique incluait par erreur des personnes "qui n'ont pas encore été arrêtées".
Elle a déclaré qu'"en raison d'une erreur humaine, le document contient plusieurs photos de terroristes qui n'ont pas encore été capturés mais qui, selon les informations dont nous disposons, se trouvent dans la zone de l'hôpital et y sont retranchés".
"Lorsque l'opération sera terminée, les identités de tous les terroristes seront publiées", a affirmé l'armée.
Le 21 mars, un responsable de la sécurité du Hamas a déclaré à Al-Jazeera que les photos des détenus publiées par l'armée israélienne n'étaient pas authentiques, ajoutant que certains se trouvaient hors de Gaza, que d'autres étaient morts et que d'autres encore avaient déjà été libérés. Il a ajouté que l'affirmation selon laquelle des dizaines de chefs de la résistance avaient été arrêtés était fausse, et qu'il s'agit d'une guerre psychologique.
L'un des hommes figurant sur la photo est le docteur en pédiatrie Anwar Sheikh Khalil, doyen de la faculté de médecine de l'université IUG.
L'AFP a pu parler à des témoins oculaires à l'hôpital qui ont déclaré que "tous les hommes", y compris les malades et les handicapés physiques, ont été enlevés par l'armée israélienne.
Une femme nommée Mariam a déclaré :
"Ils nous ont demandé à l'aube, avec des haut-parleurs, de quitter l'hôpital, sans quoi ils allaient bombarder le bâtiment".
Un patient de 60 ans interrogé par l'AFP a déclaré que l'armée l'avait forcé à se déshabiller, qu'on lui avait bandé les yeux et qu'il avait été interrogé avant d'être relâché.
Le directeur général du bureau d'information du gouvernement, Ismail Al-Thawabta, a déclaré que les forces israéliennes ont tué plus de 100 personnes à l'intérieur du complexe Al-Shifa, dont certains membres du personnel médical exécutés dans l'hôpital.
Thawabta a indiqué que quatre patients ont été tués à l'intérieur de l'hôpital après que les forces israéliennes les aient empêchés d'être soignés.
Des détenus récemment libérés et des témoins oculaires ont déclaré à Euro-Med Human Rights Monitor en début de semaine que les forces israéliennes avaient exécuté des personnes enlevées dans l'hôpital.
Un survivant qui a demandé à être identifié seulement en tant que "M.K." a déclaré à l'Observatoire des droits :
"Les soldats m'ont détenu menotté dans la cour de l'hôpital. Je suis resté déshabillé pendant plus de neuf heures"."J'ai vu des soldats emmener des groupes de détenus – toujours au minimum trois personnes et jamais plus de dix – dans les bâtiments de l'hôpital, en particulier dans le bâtiment de la morgue où des corps avaient été précédemment conservés", a ajouté M.K. "Des coups de feu ont été entendus, et les soldats ont ensuite quitté le secteur pour emmener un autre groupe", a-t-il déclaré.
Lien vers l'article original :
Traduction : Spirit of Free Speech
Image en vedette : Capture d'écran. Des Palestiniens blessés lors de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza sont amenés à l'hôpital de Deir al Balah le 15 novembre 2023. (Crédit photo : Hatem Moussa / Associated Press)
La source originale de cet article est thecradle.co
Copyright © The Cradle, thecradle.co, 2024