par Danielle Bleitrach
En souvenir d'un film britannique comique de 1959. Effectivement avec ces élections européennes, nous allons faire le yoyo de la médiocrité, nous sommes dans un film de série B derrière un président «la souris qui rugit» avec un personnel politique qui a renoncé à traduire l'opinion populaire et ne se préoccupe que de la logique médiatique.
«La Souris qui rugissait» (The Mouse That Roared) est un film britannique réalisé par Jack Arnold, sorti en 1959. Peter Sellers joue trois rôles, Jane Seberg est l'héroine, le cinéaste est un spécialiste très honorable des films de série B (la créature du lac noir, l'homme qui rétrécit). La France, si l'on en croit cettte référence de COMAGUER serait-elle devenue le Duché du Grand Fenwick ? un minuscule État des Alpes, dirigé par la Grande-Duchesse Gloriana. La situation économique devenant désastreuse, le gouvernement décide de déclarer la guerre aux États-Unis pour la perdre aussitôt et obtenir une aide économique pour le développement du pays (dans la logique du plan Marshall). Une pitoyable armée d'archers moyenâgeux est envoyée en Amérique, dirigée par Tully Bascombe. Effectivement Macron chassé de l'Afrique a décidé on ne sait pourquoi peut-être par pur ressentiment face à ces raclées africaines, de déclarer la guerre. Simplement c'est à la Russie que notre grande duchesse a décidé de livrer bataille pour bénéficier des libéralités des USA, même pas, mais qui croit encore à un nouveau plan Marshall, il n'y aura pas cette fois la moindre fiction de libéralité, ce sera à nos frais que l'on nous enverra faire la guerre à la Russie et d'ailleurs on y est déjà avec l'assentiment de toute la représentation nationale, les deux qui ont voté contre visiblement s'étaient repentis
Face à la France souris qui rugit, y a-t-il aujourd'hui une force politique digne de ce nom : on l'a vu au premier débat où les deux «repentis» du vote NON à l'Assemblée nationale semblaient avoir à cœur de servir la soupe à Glucksmann le représentant enthousiaste de la CIA, soutien des tortionnaires en Géorgie, et Thierry Mariani qui a raflé la mise des Français qui ne veulent pas la guerre. Cette colère à l'idée de la guerre, sincère et vraie qui faisait oublier l'aspect faiblard de la démonstration de Roussel avait totalement disparu... La France en était réduite à la réussite relative de l'opération Macron rognée par Glucksmann avec sa surenchère dans la haine et le mensonge et le Rassemblement National devenu le moins pire en bellicisme et seul opposant.
Macron récidive, pourquoi se gênerait-il ?
Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé, dans un entretien publié ce samedi 16 mars au soir par le Parisien, que des opérations au sol en Ukraine par les Occidentaux seraient peut-être nécessaires «à un moment donné». «Peut-être qu'à un moment donné - je ne le souhaite pas, n'en prendrai pas l'initiative -, il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contrer les forces russes», a-t-il déclaré dans cet entretien réalisé vendredi, à son retour de Berlin où il a rencontré les dirigeants allemand et polonais. «La force de la France, c'est que nous pouvons le faire», a-t-il ajouté. La souris qui rugit peut être considéré comme un pitre par la planète. La France mérite-t-elle d'avoir ce président, si ce n'est la France, le monde politico-médiatique et ses «intellectuels» ? De toute manière ce mégalomane dangereux ne cache même plus la présence des mercenaires et de «conseillers» en Ukraine... Alors que les Ukrainiens n'en peuvent plus et sont de moins en moins derrière Zelensky le jusqu'auboutiste, Macron peut se livrer à cette comédie infame et dangereuse... Qu'est-ce qui l'y autorise en dehors du soutien US ? Ce qui se prépare c'est la présidentielle française et il risque de n'y avoir pas la moindre force politique capable de restituer un contexte réel et donc de chercher les voies de la paix... La France est un pays logique : si Poutine est un infame dictateur qui envahit sans la moindre raison ses voisins gentils démocrates amoureux de l'Europe et de nos valeurs, pourquoi le laisserait-on faire ? j'ai connu le temps où l'on prétendait faire peur avec les chars soviétiques à Paris mais à l'époque il existait des communistes qui étaient capable d'affronter les inventions de l'OTAN, qui avaient le courage de revendiquer la sortie de l'OTAN...
Est-ce que l'on eut se contenter d'avoir des communistes qui exercent en priorité leur franc parler face à la chine communiste, qui serait l'obstacle à notre réindustrialisation, les mêmes n'auront jamais un mot antiimpérialiste de peur de perdre un électeur à Bécon les Bruyères... Est-ce qu'on peut se contenter d'un PCF dont les cadres et les militants n'ont jamais lu de Marx et Lénine que des «citations» tronquées, des dirigeants qui ne s'intéressent pas au parti, à son organisation sur le terrain et font tout pour que celle-ci ne soit jamais à l'ordre du jour, seulement les listes électorales et les jeux entre notables, sont en train de gagner du terrain dans la liquidation... et ils le font derrière la difficulté à remonter trente ans d'abandon dans une campagne électorale sur le terrain le plus pourri d'adhésion à l'OTAN qui se puisse imaginer...
Un parti qui accepte d'avoir sa presse dirigée par un vendu officiel à l'OTAN et aux opérations terroristes en Russie peut-il faire autre chose que se taire quand le pitre Macron propose d'envoyer ses petits gars à Odessa ? Que l'on ne prétende pas remonter une telle dérive en si peu de temps, trente ans de liquidation on peut le comprendre mais que l'on se condamne à la régression en nourrissant les mêmes, en faisant taire tout ce qui aspire au renouveau, à la vérité dite au peuple français dans un monde en pleine transformation, c'est une fin assurée... Que l'on ne soit même pas capable de défendre la paix et dénoncer l'argent consacré à l'armement tant on est pétrifié à l'idée de rétablir les faits, les faits rien que les faits est désormais le butoir devant lequel se joue l'utilité d'un parti communiste français. Le score du candidat n'est pas l'enjeu, le véritable enjeu qui est en train d'être sacrifié est la reconstruction d'un parti capable de résister au choc qui est déjà là.
Encore faudrait-il qu'il se trouve une force politique capable de remettre en cause le postulat accepté par toute la France derrière les rugissements de la souris : la Russie est un nain, incapable de battre la vaillante Ukraine mais elle menace Paris, ses chars sont déjà à Aubervilliers...
Il faut sans doute renoncer à suivre les tristes sketchs des débats de campagne et conserver le cap sur un fondamental qui ne concerne visiblement pas les têtes de liste en train de patiner sur un consensus devenu terrain de boue... Histoire et société se mêlera le moins possible des «événements», autant vaudrait suivre les affaires de cul des Windsor... suivant les tabloïds de la presse britannique... c'est du même niveau derrière Macron, Attal et ceux qui dans son propre camp briguent la succession...
*
Le site Russia Today (RT) a publié hier ce communiqué :
Le Kremlin répond aux commentaires de Macron sur «l'adversaire» russe 15 mars 2024, 14:42
La France semble vouloir accroître son implication dans le conflit ukrainien, a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov
Le président français Emmanuel Macron a raison de qualifier Moscou d'«adversaire» car Paris est déjà indirectement impliqué dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Dans une interview accordée jeudi aux chaînes TF1 et France 2, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que la France «ne fait pas la guerre à la Russie» en soutenant Kiev, mais a déclaré que son gouvernement faisait tout son possible pour assurer une victoire ukrainienne. Il a décrit Moscou comme un «adversaire» de la France, mais a refusé de la qualifier d'«ennemi».
Répondant vendredi, Peskov a déclaré que les autorités russes suivaient la récente rhétorique du dirigeant français.
«Oui, il est évident que la Russie est un adversaire de la France parce que la France est déjà impliquée dans la guerre en Ukraine ; elle participe indirectement à cette guerre», a déclaré Peskov aux journalistes.
«Mais, à en juger par la déclaration du président [français], cela ne le dérangera pas d'augmenter le degré de son implication [dans le conflit]», a ajouté le porte-parole du Kremlin.
Lors de son interview à la télévision française, Macron a été invité à clarifier ses récentes remarques sur la possibilité de déployer des troupes occidentales en Ukraine. Ces commentaires ont suscité une vague de dénégations de la part des dirigeants des autres États membres de l'OTAN, qui ont insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de tels plans.
Macron a toutefois refusé de donner des détails jeudi, affirmant qu'il voulait maintenir une «ambiguïté stratégique» et qu'il avait «des raisons de ne pas être précis».
Il a insisté sur le fait que la France ne lancerait pas d'offensive contre Moscou, mais a ajouté que «si la situation devait se détériorer [pour l'Ukraine], nous serions prêts à faire en sorte que la Russie ne gagne jamais cette guerre».
Macron a également affirmé que quiconque dans l'UE appelle à des «limites» à l'aide à l'Ukraine «choisit la défaite» et que la victoire de la Russie «réduirait la crédibilité de l'Europe à zéro».
La France a fourni à l'Ukraine une aide d'une valeur de 3,8 milliards d'euros (4,1 milliards de dollars) depuis le début du conflit avec la Russie en février 2022. Les livraisons d'aide létale ont induit des canons automoteurs César, des missiles à longue portée SCALP et d'autres matériels.
Le président russe Vladimir Poutine a souligné mercredi lors d'une interview avec les médias nationaux que Moscou traiterait les troupes des États-Unis ou d'autres pays de l'OTAN comme des «interventionnistes» si elles étaient déployées en Ukraine, et réagirait en conséquence.
Les militaires occidentaux sont déjà présents en Ukraine «à la fois directement et sous la forme de conseillers, ils sont présents sous la forme de mercenaires étrangers et subissent des pertes», a déclaré le dirigeant russe. La situation sur le champ de bataille ne changera pas, même si cela dégénère en contingents militaires étrangers officiels, a insisté Poutine.
*
Remarques COMAGUER
• Il n'aura pas échappé au lecteur que Bruno Lemaire vient de restreindre les crédits budgétaires votés dans la loi de Finances 2024 de 10 milliards € mais que le budget des Armées n'est pas touché et il a bien pris les 3,8 milliards € pour l'Ukraine mentionnés par le Kremlin quelque part. À bien lire les commentaires qui filtrent de l'intérieur de l'armée et qui contredisent les affirmations des officiers ou experts télévisés ce budget est insuffisant car il ne s'accorde pas avec l'inquiétante démesure des projets présidentiels qui rêve d'une France «puissance des 3 océans» (Atlantique, Indien et Pacifique oui vous avez bien lu). L'inadéquation des moyens avec de telles ambitions est totale. D'où notre titre. Par ailleurs les recettes budgétaires ne risquent guère de dépasser les prévisions puisque la croissance du PIB prise en compte à 1,3% dans le projet de budget 2024 a été revue à la baisse à 1% par le ministre. L'OCDE plus neutre limite ce chiffre à 0,6%.
• Il n'aura pas non plus échappé au lecteur que la très grande majorité des députés a émis un avis favorable à la politique belliciste irresponsable du gouvernement en Ukraine en se moquant comme d'une guigne de l'état des finances du pays et de l'état réel de son armée. L'irresponsabilité de l'exécutif s'étend maintenant au Parlement et affecte la très grande majorité de la représentation nationale qui du PS au RN (dont l'abstention est purement tacticienne puisque ses voix n'étaient pas nécessaires pour atteindre la majorité) marche au son du fifre.
• D'après les recensements effectués sur le terrain par l'armée russe le nombre de mercenaires français morts au combat en Ukraine s'élève à 147 sur près de 400 en opération. Les mercenaires étrangers proviennent en majorité de Pologne et de Géorgie mais il y a aussi des Colombiens et des Canadiens.
source : Histoire et Société