France-Soir
Valentine Chapuis / AFP
Un peu partout en France, largement soutenue par la population française, la protestation des agriculteurs nous en fait voir de toutes les couleurs. Ce mardi 30 janvier, Gabriel Attal a tenté d'y répondre lors de son discours de politique générale, mais n'a convaincu personne.
Pacte vert européen, prix de l'essence, salaires trop bas, concurrence déloyale, normes bloquantes... Les agriculteurs n'en peuvent plus, et mènent depuis deux jours un important mouvement de protestation sur toutes les routes de France. Lentement, mais sûrement, ils avançaient vers Paris, Rungis, voire Bruxelles; cette nuit, beaucoup d'entre eux feront face aux blindés de la gendarmerie, notamment sur l'A6 et l'A10.
Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre a tenté de calmer le jeu en promettant le versement d'ici à la mi-mars de "toutes les aides de la PAC sur les comptes bancaires" des agriculteurs. Aussi, Gabriel Attal a appelé de ses vœux "une exception agricole française", sans que personne sache vraiment ce que cela signifie.
D'ailleurs, sur les routes, on parle plutôt de "normes exceptionnelles", "d'écologie punitive" ou de concurrences déloyales des autres pays.
Cela étant dit, à défaut d'être véritablement soutenus par le gouvernement, les agriculteurs sont majoritairement encouragés par la population française. Si bien que cela donne lieu à des images assez insolites. À Bergerac, en Dordogne, un prêtre s'est rendu sur la route pour bénir les agriculteurs (et leur tracteur) :
Reste à voir si ce soutien populaire suffira à pousser les agriculteurs jusqu'à la capitale dans les prochains jours, ou à provoquer une vraie réaction de la part des dirigeants. Si Gérald Darmanin a d'abord refusé d'opposer les forces de l'ordre à ceux qui nourrissent le pays, pas sûr que cette retenue reste une ligne de conduite longtemps.