Lauriane Bernard, France-Soir
Le mouvement des agriculteurs se poursuivait en Allemagne ce 11 janvier, notamment à Francfort.
Kirill Kudryavtsev / AFP
MONDE - Mardi 9 janvier, les agriculteurs français du canton de Seltz-Lauterbourg ont rejoint les manifestations allemandes de l'autre côté de la frontière. Charles Wollenschlaeger, président cantonal de la FDSEA 67, revient sur cette journée de mobilisation.
Dans la matinée, les paysans haut-rhinois avaient rendez-vous près d'un rond-point à la frontière allemande, près du barrage d'Iffezheim. Treize tracteurs ont ensuite rejoint la centaine de véhicules agricoles rassemblés au-delà de la frontière.
"Les manifestations se sont très bien passées. On a été très bien accueilli. Ça leur a fait chaud au cœur qu'on participe. Nous avons manifesté avec eux et quand nous sommes retournés en France, vingt tracteurs allemands nous ont suivi jusqu'au rond-point côté français pour ralentir la circulation. On a fait plusieurs allers-retours comme ça", nous déclare Charles Wollenschlaeger.
"Tous les agriculteurs de l'Union européenne sont dans le même bateau"
Après avoir échangé avec ses voisins, le président cantonal de la FDSEA 67 constate qu'ils sont en premier lieu concernés par la fin des avantages fiscaux sur gazole non routier (GNR) annoncée par Berlin en décembre dernier. "Ils veulent tout simplement conserver les aides octroyées depuis des années par leur gouvernement. Il y a aussi la subvention PAC qui se réduit tous les ans. Ils aimeraient que l'Etat allemand compense. Et puis bien sûr, il y a aussi les contraintes environnementales et écologiques, et toute la paperasse administrative que l'Europe leur impose de remplir, comme nous ".
Outre la question financière, il remarque que tous les agriculteurs européens ressentent un manque de considération. "Eux aussi aimeraient qu'on reconnaisse mieux leur travail. On en est tous là. Chaque pays garde encore sa spécificité, mais tous les agriculteurs de l'Union européenne sont dans le même bateau ".
C'est pour cela que M. Wollenschlaeger déplore qu'il n'y ait pas plus d'agriculteurs français qui se joignent aux allemands. Son syndicat l'a en effet autorisé à manifester une journée outre-Rhin, mais d'après lui, ils ont été les seuls, pour l'instant, à participer au mouvement de leurs voisins. A noter que de l'autre côté du Rhin, la manifestation à laquelle il a participé, et qui se poursuit, n'a pas été organisée par un syndicat. Toujours selon M. Wollenschlaeger, d'autres agriculteurs frontaliers, venant d'Autriche et de Hongrie, auraient aussi rejoint les manifestants allemands.