par Top War
En raison de divisions politiques, de décisions d'approvisionnement douteuses et d'un sous-financement chronique, les forces armées canadiennes sont actuellement «au bord du gouffre». En particulier, le sort de la marine du pays a contraint son commandant à publier en ligne des images appelant à l'aide.
Le vice-amiral Angus Topshey [sous sanctions russes depuis mai 2022] met en garde contre un «état critique» endémique de la flotte. Les dépenses militaires du Canada par rapport au PIB sont les plus faibles de l'OTAN. Au même moment, le gouvernement dirigé par Justin Trudeau a décidé de les réduire d'un milliard de dollars canadiens [700 millions d'euros] au cours du prochain exercice financier.
«La Marine est actuellement confrontée à des défis très importants qui pourraient signifier que nous ne serons pas en mesure de respecter nos engagements en matière de préparation en 2024 et au-delà», a dit Topshi.
Le premier problème concerne les effectifs navals : dans certaines spécialités, le déficit atteint au moins 20%. Selon son commandant, la faute en revient au service du personnel du ministère de la Défense, qui n'a pas rempli ses tâches depuis 10 ans.
En conséquence, selon le militaire, un seul des quatre navires de patrouille arctiques de la classe Harry DeWolfe peut être équipé d'un équipage :
«Le manque de techniciens qualifiés limite la capacité d'entretenir et d'exploiter les navires, ce qui nous oblige à donner la priorité aux frégates de la classe Halifax plutôt qu'aux navires de défense côtière [dragueurs de mines] de la classe Kingston».
Comme l'explique le vice-amiral, le problème des 12 frégates Halifax n'est pas résolu, même si leur durée de vie est déjà terminée, car les projets de remplacement par 15 frégates du projet britannique Type 26 n'ont toujours pas été réalisés.
«Ceci est un sérieux problème. J'aurais aimé que ce ne soit pas le cas, mais j'ai bien peur qu'il n'y ait tout simplement pas d'autre choix», a expliqué l'armée.
Selon lui, cet état de fait entraînera de graves conséquences au niveau opérationnel :
«Actuellement, la Marine n'a pas la capacité de détecter les incursions dans ses eaux territoriales de la nouvelle flotte sous-marine russe».
Malgré leur modernisation, les sous-marins diesel-électriques de la classe Victoria [4 sous-marins achetés à la Grande-Bretagne pour 750 millions de dollars canadiens à la fin des années 1990, service continu] et les frégates Halifax n'ont pas de coque renforcée leur permettant de patrouiller dans les eaux arctiques. Dans le même temps, l'état de préparation au combat des sous-marins est proche de zéro, malgré d'importants investissements financiers pour les maintenir en état de fonctionnement. Par conséquent, selon le vice-amiral, 12 nouveaux sous-marins sont nécessaires de toute urgence.
source : Top War