L'Afrique du Sud rappelle son ambassadeur de Tel-Aviv et la Jordanie fait savoir que l'expulsion des Palestiniens serait une « déclaration de guerre ». Près d'un million de Palestiniens vivent toujours dans le nord de la bande de Gaza, où les combats se sont intensifiés entre les résistants et les forces israéliennes d'occupation.
Victimes :
- 10 328 Palestiniens tués, dont 4237 enfants, et 26 000 blessés à Gaza
- 163 Palestiniens tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, et plus de 2100 blessés
Principaux développements :
- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) indique que Gaza n'a reçu que 570 camions d'aide au cours du mois dernier, ce qui correspond à peu près à ce dont Gaza avait besoin quotidiennement avant le 7 octobre.
- Le ministère de l'intérieur de Gaza indique que près de 900 000 personnes se trouvent toujours dans le nord de la bande de Gaza, où se déroulent la plupart des affrontements armés entre les combattants de la résistance et les soldats israéliens.
- L'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu'Israël a mené 229 attaques contre des hôpitaux et des centres de soins de santé, qui ont entraîné la mort de 509 patients et membres du personnel médical et blessé 447 personnes.
- Israël détruit les panneaux solaires sur le toit de l'hôpital Shifa, le plus grand centre médical de la bande de Gaza, qui continue de fonctionner malgré le manque de personnel et de carburant pour faire fonctionner les générateurs d'électricité.
- Près de 70 % de la population de Gaza est déplacée à l'intérieur du pays, 710 000 d'entre eux étant hébergés dans des installations de l'UNRWA.
- Au moins 163 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et à Jérusalem. Quatre prisonniers palestiniens arrêtés après le 7 octobre sont morts sous la torture en détention israélienne.
- Des centaines de Libanais participent au cortège funèbre de trois fillettes et de leur grand-mère dans le village de Blida, mardi matin.
- L'armée israélienne d'occuption affirme avoir riposté à des tirs contre des sites du Hezbollah au Liban et avoir intercepté deux drones en Haute Galilée.
- Les États-Unis déploient un sous-marin nucléaire en mer Rouge dimanche, dernière démonstration de force en date dans la région.
Gaza devient un cimetière pour les enfants
La guerre d'Israël contre la bande de Gaza est entrée mardi dans son deuxième mois. Au moins 10 500 Palestiniens ont été tués et 24 000 blessés dans les frappes aériennes et les bombardements terrestres, qui ont visé des maisons, des écoles, des hôpitaux, des réservoirs d'eau, des panneaux solaires, des routes, des mosquées et des universités.
En moins d'un mois, on estime que 25 000 tonnes d'explosifs ont été larguées sur la bande de Gaza, une zone de 365 kilomètres carrés où vivent 2,3 millions de Palestiniens, dont la majorité sont des réfugiés dont les familles ont été expulsées ou ont fui leurs villes pendant la guerre de 1948, ou Nakba.
Le bombardement israélien de Gaza n'a laissé aucun endroit de Gaza sûr pour les Palestiniens. Le mois dernier, toutes les communications et l'internet ont été coupés à Gaza, et les Palestiniens manquent toujours d'eau potable et de nourriture, tandis que les hôpitaux locaux continuent de souffrir d'une pénurie de carburant et de fournitures médicales.
Avant la guerre, Gaza avait besoin de 500 camions d'aide humanitaire par jour pour atténuer la crise et aider les hôpitaux à fonctionner. Un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré à Al-Jazeera que Gaza n'avait reçu que 570 camions d'aide au cours du mois dernier. Le dernier convoi humanitaire à être entré dans l'enclave était composé de 92 camions, ce lundi.
Au cours des dernières 24 heures, Israël a bombardé la maison de la famille Astal à Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza, massacrant 12 personnes et en blessant 29 autres, a rapporté l'agence de presse Wafa. Les bâtiments voisins ont également été endommagés et des dizaines de personnes sont portées disparues sous les décombres.
Une autre maison, appartenant à la famille Asref dans la zone de Maan, à l'est de Khan Yunis, a été touchée par une frappe aérienne, tuant huit personnes des familles Jarghun et Barham.
La dévastation de Gaza par Israël a contraint les Palestiniens dont les maisons ont été détruites à s'abriter chez des parents ou des voisins, ce qui a été le cas des Jarghun et des Barham. Cela ne les a pas empêchés d'être à nouveau bombardés.
Mardi matin, la maison de la famille Muqbel à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, a été attaquée, au moins 25 personnes étant tuées. Des dizaines de personnes ont également été blessées lorsqu'une série de raids aériens israéliens ont attaqué cinq maisons à Rafah.
Israël a également bombardé lourdement le quartier d'Al-Zaytoun, au sud de la ville de Gaza, et a détruit la mosquée Salah Din [qui remonte au 11e siècle]. Al-Zaytoun est d'une importance stratégique pour l'armée israélienne car il permettrait aux forces israéliennes d'atteindre le bord de mer de Gaza à l'ouest, divisant ainsi la bande de Gaza en deux parties, le nord et le sud.
Le ministère de l'intérieur de Gaza a déclaré que près de 900 000 personnes se trouvaient toujours dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza, malgré les bombardements intensifs et les menaces israéliennes de voir tous les habitants fuir vers le sud.
La plupart des affrontements armés entre les combattants de la résistance et les soldats israéliens ont lieu à Sheikh Radwan, dans la rue Rashid, à Beit Lahia, à Al-Zaytoun et dans les zones situées au nord de la ville de Gaza [voir les deux vidéos ci-dessous].
Selon Al-Mayadeen, les troupes israéliennes se sont retirées de la zone qu'elles tentaient d'envahir à l'est du quartier de Zaitun, à la périphérie nord du camp d'Al-Shati' et à l'est de Beit Hanoun. Elles restent confinées dans les espaces ouverts qu'elles avaient occupés au cours des premiers jours de l'incursion terrestre.
Wafa rapporte que des maisons, des appartements, des jardins d'enfants, des routes et des infrastructures dans le quartier de Tal al-Hawa, au sud de la ville de Gaza, ont également été bombardés dans la nuit de lundi à mardi.
Le ministère de la santé de Gaza a indiqué que le nombre de morts dans la bande de Gaza s'élevait à 10 328 mardi après-midi. 4237 d'entre eux sont des enfants et 2 800 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres.
Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré que 48 journalistes avaient été tués depuis le 7 octobre, dont le journaliste de Wafa Muhammad Abu Hasira et le reporter de Palestine TV Muhammad Abu Hattab, qui a été tué avec 11 membres de sa famille lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur maison à Khan Yunis la semaine dernière.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Israël a mené 229 attaques contre des hôpitaux et des centres de soins, qui ont entraîné la mort de 509 patients et membres du personnel médical et blessé 447 personnes.
Lundi, Israël a détruit les panneaux solaires sur le toit de l'hôpital Shifa, le plus grand centre médical de la bande de Gaza, qui continue de fonctionner malgré le manque de personnel et de carburant pour faire fonctionner les générateurs d'électricité.
Ghassan Abu Sitta, un médecin palestino-britannique de Médecins sans frontières, a 𝕏 écrit sur X : « Israël vient de frapper les panneaux solaires sur le toit de l'hôpital Shifa. Shifa DOIT s'éteindre. La nécropolitique israélienne signifie qu'elle a besoin de déclarer sa victoire sur un hôpital ».
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré lundi que l'hôpital Al-Quds, qu'il gère, a été contraint de fermer après qu'Israël a détruit 12 ambulances et que les routes menant à l'hôpital ont été coupées par des raids aériens. Il a également averti que l'hôpital Al-Quds pourrait cesser de fonctionner dans les 24 heures si les réservoirs de carburant se vident définitivement
Martin Griffiths, secrétaire général adjoint des Nations unies et coordinateur des secours d'urgence, a écrit sur X : « Nous avons besoin d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Cela fait 30 jours. Trop c'est trop. Cela doit cesser maintenant. »
Mardi, M. Griffiths a déclaré que l'assassinat de 10 000 Palestiniens en un mois « défie l'humanité ».
Près de 70 % de la population de Gaza est déplacée à l'intérieur du pays. 710 000 d'entre eux sont actuellement hébergés dans les locaux de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens ( UNRWA).
L'UNRWA a indiqué dans un rapport publié lundi qu'elle avait perdu 79 membres de son personnel dans la guerre et 48 de ses bâtiments, dont des écoles, qui ont été endommagés par les bombardements israéliens.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré lundi que « le cauchemar de Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité. »
« Gaza est en train de devenir un cimetière pour les enfants. Des centaines de filles et de garçons sont tués ou blessés chaque jour. En quatre semaines, plus de journalistes auront été tués que dans n'importe quel conflit depuis au moins trente ans. Plus de travailleurs humanitaires des Nations Unies ont été tués qu'au cours de n'importe quelle période comparable dans l'histoire de notre organisation », a déclaré António Guterres.
Le secrétaire général de l'ONU a également averti que la Cisjordanie et Jérusalem occupées sont « à un point d'ébullition ».
Le nombre de morts en Cisjordanie atteint 163 alors qu'Israël poursuit sa campagne de kidnappings
Lundi soir, sept Palestiniens ont été assassinés en Cisjordanie occupée, dont quatre dans la ville de Tulkarem.
Il s'agit d'Izz al-Din Awad, membre des Brigades Qassam, de Jihad Maharaj Shehadeh, chef du bataillon de réaction rapide à Tulkarm, de Qasim Rajab et de Moamen Balawi. Une force militaire israélienne a fait une incursion à Tulkarm tôt lundi et les a abattus alors qu'ils se trouvaient à l'intérieur d'un véhicule.
Mahmoud Taqatqa, 18 ans, a été tué lundi soir d'une balle dans la tête à Beit Fajjar, au sud de Bethléem. Les forces israéliennes ont tiré des balles réelles, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur des manifestants à Beit Fajjar, blessant trois personnes.
Au moins ">163 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et à Jérusalem depuis le 7 octobre.
Mardi matin, des centaines de Palestiniens ont participé au cortège funéraire de Saad Nimr Al-Froukh, âgé de 24 ans, dans la ville de Sair, au nord-est d'Hébron.
Selon Wafa, Nimr Al-Froukh a été abattu par les forces israéliennes qui ont pris d'assaut la ville de Sair le matin (7 novembre), et a blessé deux autres personnes. Son frère Mujahid Nimr Al-Froukh, âgé de 31 ans, a été tué il y a trois jours par des colons israéliens.
Le ministère de la santé de l'Autorité palestinienne (AP) a déclaré que depuis janvier, 371 personnes ont été tuées par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie.
Lundi soir, Israël a annoncé la mort d'un officier de la police militaire, une unité de l'armée israélienne, après qu'elle a été poignardée par un Palestinien âgé de 16 ans. Un autre officier israélien a été blessé lors de l'attaque à l'arme blanche au poste de police situé à l'extérieur de la vieille ville de Jérusalem.
Selon Wafa, Israël a kidnappé 2200 Palestiniens en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Au cours des dernières 24 heures, 56 Palestiniens ont été arrêtés, dont 11 dans les villages de Ramallah d'Al-Mughayir, Kufr Ni'ma, Al-Bireh et Beitunia.
Quinze personnes ont été arrêtées dans la partie occupée de Jérusalem et 22 dans les villes de Bani Na'im, Dura et Al-Samu' à Hébron.
La Commission des prisonniers et le Club des prisonniers de l'Autorité palestinienne ont signalé que quatre personnes arrêtées après le 7 octobre étaient mortes en détention. Elle a accusé Israël de mener une « opération d'assassinat systématique et préméditée contre les prisonniers ».
Majed Ahmad Zaqoul, 32 ans, originaire de la bande de Gaza, est mort à la prison militaire d'Ofer. Les forces israéliennes l'avaient arrêté en même temps que des milliers de travailleurs de Gaza qui se trouvaient en Israël et en Cisjordanie lorsque la guerre a éclaté le 7 octobre.
Zakul avait quitté la bande de Gaza pour s'installer en Cisjordanie il y a trois ans et travaillait en Israël depuis six mois. La Commission et le Club des prisonniers ont indiqué qu'un quatrième Palestinien est mort dans le camp d'Antot, mais son identité n'a pas encore été identifiée.
Il y a 7000 Palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 62 femmes. En outre, 2070 de ces prisonniers purgent des peines de détention administrative, une politique utilisée par Israël pour détenir indéfiniment des Palestiniens sans inculpation ni procès.
Bisher al-Khasawneh, le Premier ministre jordanien, a mis en garde contre la poursuite des bombardements sur la bande de Gaza et les tentatives d'expulsion des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
Il a déclaré qu'un tel acte de la part d'Israël serait considéré comme une « déclaration de guerre ».
Combats intenses à la frontière nord de la Palestine occupée
Des centaines de Libanais ont suivi le cortège funéraire de trois fillettes et de leur grand-mère dans le village de Blida, mardi matin.
Samira Abdel Hussein Ayoub et ses petits-enfants Remas, Talin et Layan Shor ont été tués dimanche lors d'un raid israélien alors qu'ils tentaient de fuir à bord d'une voiture civile les bombardements sur le sud du Liban.
Depuis le 8 octobre, les combattants du Hezbollah et les forces israéliennes d'occupation échangent des tirs le long de la frontière du nord de la Palestine occupée. Le Hezbollah a attaqué des radars et des bases militaires israéliens [voir la vidéo ci-dessous], tandis qu'Israël a lancé des raids aériens et des tirs d'artillerie sur le Liban.
Lundi soir, l'armée israélienne d'occupation a déclaré que des sirènes avaient retenti dans les colonies de Shtula, Shlomi, Ras al-Naqoura, Akka et Nahariyya après avoir été la cible d'obus et de roquettes en provenance du Liban. Elle a indiqué avoir recensé 14 attaques sur des sites situés au nord de la Palestine occupée.
Lundi, l'intensité des combats le long de la frontière libanaise a commencé à augmenter. Il a été conseillé aux derniers habitants de Kiryat Shmona d'e décamper d'urgence.
Le Hezbollah a annoncé l'attaque de radars, de caméras de télévision en circuit fermé et de tours satellites dans les régions d'Al-Raheb, d'Al-Malikia et de Jall ed Deir.
La branche libanaise du Hamas a déclaré avoir visé Nahariyya et le sud de Haïfa avec 16 roquettes.