17/03/2024 francais.rt.com  4min #244983

 «Le président fait peur», «tissu de mensonges» : l'allocution d'Emmanuel Macron critiquée par les oppositions

Ukraine: «des opérations sur le terrain» seront peut-être nécessaires, répète Macron


Source: AFP

Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le 15 mars 2024.

«Peut-être qu'à un moment donné - je ne le souhaite pas, n'en prendrai pas l'initiative - il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contrer les forces russes», a-t-il déclaré dans cet entretien réalisé vendredi 15 mars et publié le 16 au soir, à son retour de Berlin où il a rencontré les dirigeants allemand et polonais. «La force de la France, c'est que nous pouvons le faire», est-il persuadé.

Dans la capitale allemande, Emmanuel Macron a rencontré le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Donald Tusk. Des tensions ont été remarquées depuis plusieurs semaines entre Berlin et Paris. La réunion devait refléter l'image d'une alliance resoudée.

Nouvelle opération rattrapage après les propos du 26 février

Les déclarations réitérées d'Emmanuel Macron, qui refuse d'exclure l'envoi de troupes au sol en Ukraine, ont en effet semé le trouble parmi les alliés de Paris, l'Allemagne en tête, et suscité la réprobation quasi-unanime des oppositions en France.

Dans son entretien au Parisien, le président a garanti l'absence de mésentente au sein du couple franco-allemand sur cette question. «J'ai voulu venir très vite en Allemagne pour ne pas que s'installe un débat sur des divergences stratégiques qui existeraient : elles n'existent pas», explique-t-il.

Le  Financial Times révélait le 16 janvier dernier que Bruxelles avait lancé un audit sur les quantités d'armements que les États membres avaient fourni à Kiev. Ce contrôle faisait suite aux récriminations de Berlin, estimant que certains pays auraient les moyens d'en faire plus, notamment la France et l'Italie. Depuis, Macron annoncé l'envoi de 40 missiles Scalp à Kiev et multiplié les déclarations sur l'envoi de troupes.

«Il n'y a jamais eu de fâcherie entre le chancelier et moi. Nous avons une très grande communauté de vues sur les objectifs et la situation. C'est la manière de les traduire qui est différente», poursuit-il. «L'Allemagne a une culture stratégique de grande prudence, de non-intervention, et elle se tient à distance du nucléaire», explique-t-il. «Un modèle très différent de celui de la France, dotée de l'arme nucléaire et ayant gardé et renforcé une armée de métier», dit-il encore.

Le président français ajoute qu'il a renoncé à un voyage à Kiev pour se rendre à Berlin vendredi et s'y entretenir avec Olaf Scholz et Donald Tusk. Il avait assuré qu'il irait rencontrer le président Volodymyr Zelensky en Ukraine avant la mi-mars, un déplacement qui avait déjà été programmé une première fois pour le mois de février puis reporté. Il affirme désormais que sa visite aura lieu dans les prochaines semaines.

Pour Macron, la Russie est une «puissance moyenne»

Il insiste également sur les complémentarités de l'aide que peuvent apporter la France et l'Allemagne. « L'Allemagne dépense plus que la France, a plus d'espace budgétaire, c'est une chance.

«La France peut faire des choses que l'Allemagne ne peut pas», a-t-il déclaré au Parisien, avant de relativiser la puissance de la Russie.

«Il ne faut pas se laisser intimider, nous n'avons pas face à nous une grande puissance. La Russie est une puissance moyenne dotée de l'arme nucléaire, mais dont le PIB est très inférieur à celui des Européens, inférieur à celui de l'Allemagne, de la France», a-t-il dit.

«Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices», a prévenu Poutine

Moscou, de son côté, dénonce depuis la mi-janvier, l'implication croissante de Paris en Ukraine.

La Russie n'aura pas de «lignes rouges» contre ceux qui n'en ont pas envers elle, a déclaré le 13 mars Vladimir Poutine. Ce jour-là, le président russe a également réagi pour la première fois personnellement aux propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine, estimant que cela ne changerait rien à la situation sur le champ de bataille et à l'issue du conflit. Et celui-ci de conclure : «Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices.»

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