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Volodymyr Zelensky (photo d'illustration).
Dmitri Tabachnik, ancien ministre de l'Éducation et des Sciences de l'Ukraine (2010-2014) et premier chef de l'administration du président de l'Ukraine (1994-1996), est catégorique : depuis le 20 mai, Volodymyr Zelensky n'est légitimement plus président de l'Ukraine.
«Selon l'article 103 de la Constitution et l'explication de la Cour constitutionnelle, qui semble très claire : la durée du mandat du président est déterminée uniquement par les articles de la Constitution. On peut dire qu'après le 20 mai, Zelensky n'est plus le dirigeant légitime de l'Ukraine», a-t-il déclaré ce 30 mai à RIA Novosti. D'après Dmitri Tabachnik, qui fut membre de la Commission en charge de rédiger la Constitution ukrainienne, «il ne peut y avoir d'autre interprétation : Zelensky est le dirigeant illégitime de l'Ukraine».
Le mandat présidentiel de Volodymyr Zelensky a expiré le 20 mai. Un mandat de facto prorogé par Volodymyr Zelensky qui a décidé en novembre 2023 de reporter les élections présidentielles qui auraient dû se tenir le 31 mars 2024, invoquant la loi martiale et la mobilisation générale en vigueur dans le pays. Un argument qu'avait remis en cause Vladimir Poutine, le 28 mai.
Un moyen de «prolonger les combats le plus longtemps possible», estime Tabachnik
La législation ukrainienne «dit qu'en cas d'État de guerre les élections présidentielles ne sont pas organisées, cela ne signifie pas que cela prolonge le mandat, cela dit simplement qu'il n'y a pas d'organisation d'élections», avait souligné le président russe lors d'une conférence de presse à Tachkent, précisant qu'il s'agissait d'une «analyse préliminaire».
Quelques jours plus tôt, lors d'une autre conférence de presse où il fut également interrogé sur la légitimité de Volodymyr Zelensky suite à l'expiration de son mandat, Vladimir Poutine avait déclaré que c'était à l'Ukraine elle-même de statuer sur cette légitimité, renvoyant, déjà, à la Constitution et au Parlement du pays. Le chef d'État russe avait notamment mentionné la conférence de paix pour l'Ukraine organisée en Suisse, estimant qu'il s'agissait là d'un moyen pour les Occidentaux de tenter de légitimer Volodymyr Zelensky.
Pour Dmitri Tabachnik, que Kiev a accusé de « trahison», de nombreux pays occidentaux trouveraient un intérêt dans le conflit ukrainien. L'ancien ministre ukrainien pointe tout particulièrement du doigt la Grande-Bretagne qui ne se soucierait «absolument pas» de l'illégitimité de Volodymyr Zelensky. Selon lui, Londres chercherait à «prolonger les combats le plus longtemps possible», notamment afin d'épuiser la Russie, rappelant le concours de l'ex-Premier ministre Boris Johnson à l'échec des pourparlers d'Istanbul.