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La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, le 26 janvier 2024 (photo d'illustration).
Les pays de l'OTAN vont-ils se partager des parties de l'Ukraine, si Kiev continue à enchaîner les déconvenues militaires ? La réponse est clairement affirmative pour Maria Zakharova, qui revenait ce 13 mars sur les récents propos du président français concernant un éventuel envoi de troupes en Ukraine.
«Le fait est que les alliés de l'Ukraine ont commencé à la diviser», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, lors d' un point presse. La diplomate a alors évoqué la réunion du 7 mars, au Palais de l'Élysée, entre Emmanuel Macron et les chefs des partis représentés au Parlement.
Rencontre à l'issue de laquelle le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, avait déclaré à la presse que le président français avait notamment esquissé le scénario d'une avancée du front «vers Odessa ou vers Kiev», «ce qui pourrait engager une intervention», car «il ne faudrait en aucune manière laisser faire» la Russie. «La position de la France a changé : il n'y a plus de lignes rouges, il y a plus de limites» avait déploré le député du Nord, dépeignant un président français «prêt, demain, à s'engager dans une escalade guerrière qui peut être dangereuse».
«Et toutes ces déclarations faites par Macron et d'autres hommes politiques de l'OTAN concernant la possibilité d'introduire des contingents de troupes ou des unités paramilitaires sur le territoire de l'Ukraine sont précisément liées à la division, de leur point de vue, des restes de l'Ukraine», a commenté Maria Zakharova.
«La préparation morale de la population» a commencé, estime Zakharova
Autre élément qui, aux yeux de Maria Zakharova, présagerait des intentions des alliés de l'Ukraine de la partitionner serait la «réticence» des pays de l'OTAN à l'accepter «en tant que membre à part entière» de l'alliance.
L'inclusion de l'Ukraine dans l'OTAN «présuppose la reconnaissance de ses frontières par tous les membres de l'organisation», a estimé la diplomate russe. «Et tous les membres du bloc ne sont pas prêts à reconnaître les frontières de l'Ukraine» a-t-elle poursuivi, avant d'insister : «ils sont prêts à occuper l'Ukraine et à la diviser».
«En fait, la préparation morale de la population des pays de l'OTAN et des citoyens ukrainiens à de telles actions commence désormais», a estimé Maria Zakharova.
Le 26 février, Emmanuel Macron avait déclaré à l'issue d'une conférence de soutien à l'Ukraine que l'envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait «être exclu». Une déclaration qui avait provoqué un tollé, valant au président français d'être désavoué par la plupart de ses partenaires européens.
Depuis la mi-janvier et l'annonce de la livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron, Moscou dénonce l'implication croissante de Paris en Ukraine.