© ATTA KENARE Source: AFP
Un système de défense antiaérienne à moyenne portée iranien exposé sur une route à l'occasion de la « Semaine de la défense » de la République islamique, sur la place Baharestan à Téhéran, le 27 septembre 2023 (photo d'illustration).
Tôt, ce 19 avril, l'agence de presse Fars a rapporté trois «fortes explosions» survenues près d'une base militaire dans la province d'Ispahan, dans le centre du pays. Cité par l'agence Irna, le commandement miliaire iranien a fait état de tirs de la défense aérienne «sur un objet suspect» au nord-est d'Ispahan. Dans la foulée, l'Iran a fermé son espace aérien dans l'ouest du pays et au-dessus de la capitale. Les vols commerciaux ont finalement repris en début de matinée.
Selon plusieurs médias américains, il s'agirait d'une attaque israélienne. La chaine FoxNews a ainsi titré sur des frappes israéliennes « limitées». Citant un haut responsable américain, ABC a évoqué «des missiles» lancés en riposte à la frappe menée par l'Iran. Selon l'agence Bloomberg, qui a également cité des responsables américains, les Israéliens avaient notifié le 18 avril les États-Unis de leur intention de frapper l'Iran dans les prochaines 24-48 heures.
Dans la nuit du 13 au 14 avril, l'Iran avait lancé une série de frappes contre Israël à l'aide de plusieurs centaines de drones et de missiles. Une première, pour la République islamique. Tsahal avait annoncé au matin avoir «déjoué» l'attaque. En plus de ses moyens de défense, Israël a bénéficié de l'aide américaine, britannique, française, jordanienne pour abattre les aéronefs iraniens, ainsi que des renseignements saoudiens et émiratis.
Pas de commentaire côté israélien, panique sur les marchés asiatiques
Suite à cette attaque, Israël avait promis de riposter et Téhéran avait mis en garde l'État hébreu que toute initiative militaire de sa part entrainerait une réponse iranienne de plus grande envergure. Un avertissement réitéré le 18 avril par le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, qui a déclaré à CNN qu'une attaque israélienne entrainerait une réponse de Téhéran «immédiate et au niveau maximum».
En Israël, Tsahal n'a pour l'heure fait aucune déclaration sur les évènements de cette nuit. «Nous n'avons pas de commentaire pour le moment», a déclaré dans la nuit à l'AFP un porte-parole de l'armée israélienne.
Si ces frappes venaient à être confirmées par l'État hébreu, elles ne constitueraient pas une première. Dans un article d'opinion, publié fin 2023 dans le Wall Street Journal, l'ancien Premier ministre Naftali Bennett avait déclaré que les forces israéliennes avaient mené sous ses ordres des attaques contre l'Iran, détruisant une base de drones «sur le sol iranien», à la suite de «deux attaques manquées de drones contre Israël en février 2022».
La région où ont eu lieu les explosions abrite plusieurs sites nucléaires iraniens. Les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan sont «totalement en sécurité», a indiqué l'agence Tasnim. Il n'y a «aucun dégât» sur les sites nucléaires, a également déclaré l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Suite à l'annonce de ces explosions en Iran, le cours du pétrole a bondi de plus de 3% sur les marchés asiatiques. À la bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a dévissé de 3,5%.