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Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, le 6 juin 2024 à Saint-Pétersbourg (photo d'illustration).
Les déclarations du président français sur un accroissement de son soutien militaire à Kiev montrent que la France est «prête à participer directement au conflit», a déclaré ce 7 juin Dmitri Peskov, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).
«Disons que monsieur Macron démontre un soutien absolu au régime ukrainien et déclare que la République française est prête à participer directement au conflit militaire», a déclaré le porte-parole du Kremlin. «Considérant que la France est membre de l'OTAN, membre de l'UE, un grand État européen, nous considérons ces déclarations comme extrêmement provocatrices, accroissant les tensions sur le continent et ne conduisant à rien de positif», a-t-il ajouté.
Alors que son homologue ukrainien est en France, à l'occasion des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces le 6 juin concernant le soutien militaire à Kiev.
Macron nie toute escalade
Niant tout désir d'escalade, affirmant que la France voulait «la paix, mais pas la capitulation de l'Ukraine», le président français a annoncé lors d'une interview télévisée que Paris fournirait à Kiev des Mirage 2000-5. Un avion de combat dont la France dispose d'une quarantaine d'exemplaires, et dont les pilotes ukrainiens seraient formés en France. Emmanuel Macron a également annoncé son intention de faire former et d'équiper une brigade de 4 500 soldats ukrainiens, directement sur place.
«Pourquoi voulez-vous que cela soit en soi un facteur d'escalade», a répondu le président français, interrogé sur le risque que les instructeurs français puissent être «ciblés et tués» par l'armée russe.
Depuis plusieurs mois, le président français s'est illustré dans la hausse des tensions entre la Russie et les alliés occidentaux de l'Ukraine, déclarant à de multiples reprises «ne pas exclure» l'envoi de troupes en Ukraine. Des propos qui ont provoqué l'ire de Moscou, qui a averti à plusieurs reprises que tout militaire français sur le sol ukrainien constituerait une «cible légitime» de ses forces armées.
Le 6 juin au matin, le Premier ministre français Gabriel Attal a écarté l'envoi de soldats français en Ukraine, indiquant qu'il n'y avait «pas de projet de ce genre», avant de se montrer plus évasif sur l'envoi de formateurs militaires, répétant qu'une telle question n'était pas «taboue».