Source: AP
Manifestation d'agriculteurs en Pologne le 19 mars 2024 (image d'illustration).
Depuis février, les agriculteurs bloquent les postes-frontières avec l'Ukraine pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une concurrence déloyale face à l'arrivée des marchandises en provenance de ce pays déchiré par la guerre.
Cette semaine, ils ont étendu leurs protestations à la frontière avec l'Allemagne. Les agriculteurs bloquent notamment les routes d'accès à Varsovie et à d'autres grandes villes, dont Cracovie, Wroclaw, Poznan ou Bydgoszcz.
«Plus de 580 manifestations sont prévues aujourd'hui dans toute la Pologne, auxquelles près de 70 000 personnes devraient participer», selon un communiqué de la police ce 20 mars.
«Nous n'abandonnerons pas tant que nos demandes ne seront pas pleinement satisfaites», ont assuré les organisateurs dans un communiqué. L'Ukraine a vu son secteur agricole et ses principales voies d'exportation par la mer Noire paralysés par l'invasion russe de 2022.
Afin d'aider Kiev sur le plan économique, Bruxelles a supprimé en 2022 les droits de douane sur les marchandises ukrainiennes transitant par l'UE. Toutefois, en raison de problèmes logistiques et de fraudes, une grande partie des exportations ukrainiennes destinées à des pays tiers sont restées en Pologne, au détriment des producteurs locaux.
L'UE maintient les exemptions sur les produits ukrainiens mais les plafonne
Dans la nuit du 19 au 20 mars, les pays de l'UE et le Parlement européen ont maintenu les exemptions de droits de douane, s'accordant toutefois pour plafonner certaines importations agricoles ukrainiennes - œufs, volailles, sucre, mais aussi avoine, maïs et miel. Ils n'ont toutefois pas inclus le blé et l'orge.
Les barrages frontaliers et les différends sur les céréales ont mis à rude épreuve les relations entre Varsovie et Kiev, même si la Pologne a fait preuve d'un soutien sans faille à son voisin depuis l'invasion russe.
Les manifestations des agriculteurs polonais s'inscrivent dans un large mouvement de manifestations de leurs collègues de plusieurs autres pays européens.
L'Union européenne a présenté des propositions visant à réformer certaines règles de la Politique agricole commune (PAC), afin d'apaiser les agriculteurs du continent.
Les modifications proposées pour la PAC doivent encore être négociées entre les États membres et le Parlement européen.