Des Palestiniens sur le site d'une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 24 février 2024. (Atia Mohammed/Flash90)
Nouveau veto de Washington à la déclaration du Conseil de sécurité des NU condamnant Israël pour le "massacre de la farine".
Le 29 février, les États-Unis ont opposé leur veto à une déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) qui aurait condamné Israël pour le massacre de plus de 100 civils palestiniens qui attendaient la livraison d'une aide humanitaire dans la ville de Gaza.
"Nous ne disposons pas de tous les faits sur le terrain, c'est là le problème", a déclaré jeudi à la presse Robert Wood, ambassadeur adjoint des États-Unis auprès des Nations unies.
Il a ensuite affirmé qu'il existait des "rapports contradictoires" sur le dernier massacre perpétré par l'armée israélienne et a souligné que Washington s'efforçait de trouver "la formulation qui mette tout le monde d'accord".
C'est la cinquième fois que Washington bloque une déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies ou une résolution sur le cessez-le-feu qui rendrait Israël responsable des atrocités commises à Gaza.
Selon Riyad Mansour, l'ambassadeur palestinien à l'ONU, 14 des 15 membres du Conseil ont soutenu la déclaration proposée par l'Algérie.
Au moins 112 Palestiniens ont été tués et plus de 750 blessés après que les troupes israéliennes ont ouvert le feu à la mitrailleuse lourde et à l'artillerie sur des milliers de personnes qui attendaient de la nourriture dans la rue Al-Rashid à Gaza, dans ce qui constituait la première livraison de nourriture dans le nord de la bande de Gaza depuis plusieurs semaines.
"Après avoir ouvert le feu, les chars israéliens ont avancé et écrasé de nombreux cadavres et blessés", a rapporté Ismail al-Ghoul, de la chaîne Al Jazeera, sur place. "Nous étions venus ici pour recevoir de l'aide humanitaire. J'attends depuis hier midi. Vers 4h30 du matin, les camions ont commencé à arriver au compte-gouttes. Les Israéliens ont ouvert le feu sur nous comme si c'était un piège. Lorsque nous nous sommes approchés des camions d'aide, les chars et les avions militaires israéliens ont commencé à nous tirer dessus", a déclaré un témoin de la scène à Al Jazeera.
L'agression israélienne a déclenché une bousculade, aggravant le chaos.
"Nous allions ramener de la farine [...], puis des snipers israéliens nous ont tiré dessus", a déclaré une autre personne présente dans la zone au média qatari. "Ils m'ont tiré dans la jambe. Je ne peux plus me tenir debout", a-t-il ajouté.
Tel-Aviv a modifié sa version à plusieurs reprises jeudi, affirmant d'abord que la majorité des victimes avaient été tuées par la bousculade, puis que les soldats n'avaient ouvert le feu qu'après s'être sentis "menacés". Les autorités n'ont pas encore expliqué en quoi les foules de civils déplacés et sous-alimentés constituent une menace pour elles.
Par le comité de rédaction de The Cradle
Article original en anglais publié le 1er mars 2024 sur The Cradle.co