par Ahmed Asmar
Netanyahou avait menacé d'annuler la visite de la délégation si les États-Unis n'opposaient pas leur veto à la résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annulé, lundi, la visite officielle d'une délégation de haut niveau à Washington, après l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Selon la société de radiodiffusion publique israélienne, KAN, Netanyahou a annulé la visite de la délégation après que les États-Unis se sont abstenus d'user de leur droit de veto pour contrer la résolution.
Le bureau de Netanyahou a déclaré que la décision des États-Unis d'autoriser l'adoption de la résolution constituait «un net recul par rapport à la position constante des États-Unis au sein du Conseil de sécurité depuis le début de la guerre».
Le premier ministre israélien avait auparavant menacé d'annuler la visite de la délégation, si Washington n'opposait pas son veto à la résolution de l'ONU.
La délégation israélienne devait se rendre à Washington pour entendre les propositions américaines concernant une augmentation de l'aide humanitaire à Gaza, ainsi que des alternatives à l'attaque au sol prévue par Israël contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
La visite a été annoncée à la suite d'un entretien téléphonique tenu, la semaine dernière, entre Netanyahou et le président américain Joe Biden.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, lundi, une résolution exigeant un cessez-le-feu à Gaza pendant le mois sacré du ramadan, qui a débuté le 11 mars et s'achèvera le 9 avril.
Quatorze pays ont voté en faveur de la résolution, présentée par dix membres élus du Conseil, tandis que les États-Unis se sont abstenus.
La résolution appelle à un «cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan, respecté par toutes les parties et conduisant à un cessez-le-feu durable».
Elle a également exigé «la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers, ainsi que la garantie d'un accès humanitaire pour leur permettre de recevoir des soins médicaux et répondre à d'autres besoins humanitaires».
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas.
Depuis lors, 32 333 Palestiniens ont été tués et quelque 74 694 autres blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires de la bande de Gaza.
La guerre israélienne a poussé 85% de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue par la CIJ, en janvier, a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la bande de Gaza.
source : Agence Anadolu