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Bombardement israélien sur l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas le 1er avril 2024.
L'attaque contre l'ambassade iranienne qui a fait sept morts parmi les Gardiens de la révolution le 1er avril a été condamnée par plusieurs pays et les organisations affiliées à Téhéran, faisant peser la crainte d'une escalade
Le porte-parole du gouvernement iranien Nasser Kanaani a dénoncé «l'attaque du régime sioniste contre le bâtiment consulaire de l'ambassade d'Iran à Damas», la qualifiant de «violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961», selon des propos rapportés par Tasnim News. Téhéran «se réserve le droit de prendre des contre-mesures contre l'attaque et prendra une décision sur la manière de punir l'agresseur», indique la même source.
«Ce crime lâche ne restera pas sans réponse», a prévenu le président iranien Ebrahim Raïssi. Il n'a pas donné de précision sur la nature de cette riposte, mais des «décisions nécessaires» ont été prises dans la nuit au cours d'une réunion d'urgence du Conseil suprême de sécurité nationale iranien en sa présence.
Israël «sera puni» par l'Iran, a quant à lui menacé l'ayatollah Khamenei.
Dans un post publié sur la plateforme X (ex-Twitter), le chef de la diplomatie iranienne a tenu à préciser qu'un 𝕏 message avait été passé aux États-Unis via l'ambassade suisse pour avertir que Téhéran tenait également pour «responsable» Washington dans cette attaque.
Pour leur part, les Etats-Unis ont indiqué à l'Iran qu'ils n'étaient pas impliqués, selon un responsable américain cité par le site Axios.
Les Kataeb Hezbollah disposent de 12 000 hommes en Jordanie
Pour l'heure, le pays des Mollahs peut compter sur le soutien de ses alliés régionaux. Peu de temps après l'attaque du bâtiment adjacent à celui de l'ambassade iranienne à Damas, dans un communiqué publié sur Al-Manar, le Hezbollah a pleuré la mort des différents défunts. Cela «se traduira par une plus grande détermination à résister et à affronter cet ennemi arrogant et assoiffé de sang», a-t-il affirmé. Le parti chiite rend notamment hommage à Mohammad Reza Zahedi, qui était l'un des architectes de la politique iranienne en Syrie depuis le début de la guerre en 2011.
La brigade des Kataeb Hezbollah en Irak, par l'intermédiaire de son porte-parole Abu Ali Al-Askari, a martelé dans un communiqué publié sur Telegram que la Résistance islamique d'Irak était «prête à équiper 12 000 combattants de la Résistance islamique en Jordanie d'armes légères et moyennes, de lanceurs antichars, de missiles, de millions de balles et de tonnes d'explosifs, afin de couper les routes terrestres menant à Israël».
Du côté des Houthis, le porte-parole Muhammad Abdel Salam a vivement condamné dans 𝕏 un message sur la plateforme X «une violation de la souveraineté syrienne et une agression flagrante contre deux pays frères pour leurs positions en faveur de la Palestine».
Israël, «le symbole du terrorisme dans le monde», selon Damas
Les mouvements palestiniens, à l'instar du Hamas, du Jihad islamique, du Front populaire de libération de la Palestine et le Fatah, ont eux aussi dénoncé l'attaque israélienne contre le bâtiment diplomatique iranien.
L'Iran a reçu le soutien de la Syrie. Par l'intermédiaire du ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Al-Miqdad, Damas rappelle que l'État hébreu «ne peut pas affecter les relations entre la République arabe syrienne et la République islamique d'Iran», tout en critiquant Israël comme étant «le symbole du terrorisme dans le monde».
D'autres capitales ont également condamné l'attaque de l'ambassade iranienne à Damas. Riyad, qui a enterré la hache de guerre avec Téhéran en mars dernier, a indiqué dans 𝕏 un communiqué le rejet catégorique de «prendre pour cible les installations diplomatiques pour quelque raison que ce soit et sous quelque prétexte que ce soit», avant de qualifier cet acte de «violation des lois diplomatiques internationales et des règles de l'immunité diplomatique». Les Émirats arabes unis, le Pakistan, Oman, le Qatar ou encore la Russie et la Chine ont ouvertement condamné le bombardement de l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas.