23/03/2024 euro-synergies.hautetfort.com  3min #245371

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L'énigme Scholz, chancelier par hasard

L'énigme Scholz, chancelier par hasard

Andrea Marcigliano

Source:  electomagazine.it

Olaf Scholz. Ou comment devenir chancelier de la Grande Allemagne par hasard. Tout en se comportant comme un touriste lors de toute visite occasionnelle à Berlin.

Ce n'est pas de la méchanceté. Il s'agit simplement d'une constatation. Le bon Olaf est le personnage le plus terne et le moins impressionnant qui ait jamais résidé à la chancellerie allemande. Un obscur avocat spécialisé dans le droit du travail, originaire de Hambourg. Militant dans sa jeunesse, ne méritant ni infamie ni éloge, au sein des Jusos. Les jeunes sociaux-démocrates les plus radicaux. D'inspiration clairement marxiste.

Mais bientôt, Olaf commença son pèlerinage vers le centre. Vers le marais, pour reprendre un terme cher à Danton.

Et il devint un protégé de Schröder. Ce qui lui vaudra, au fil des ans, le poste de maire de sa chère ville de Hambourg. Et son ascension dans le parti.

Mais il ne tarde pas à abandonner son protecteur. Et de se rapprocher du centre. Du marais des modérés. C'est-à-dire sans position définie. Il prend donc plusieurs positions dans les gouvernements de coalition - compromis historique à la sauce choucroute - menés par la CDU d'Angela Merkel. Et lorsqu'elle se retire enfin, il est là. Personne ne l'aime particulièrement. À l'intérieur comme à l'extérieur du SPD. Mais il n'est pas non plus détesté. Il n'a pas de véritables amis, mais pas d'ennemis jurés non plus. Et c'est ce qui compte.

C'est ainsi que, sans aucune perspicacité ni mérite particulier, il se retrouve chancelier à Berlin. À la tête d'une coalition composée de la SPD, de la FDP et des Grünen.

Diriger, enfin, en quelque sorte. Boris Pistorius, le ministre social-démocrate de la défense, et Annalena Baerbock, la ministre verte des affaires étrangères dont le grand-père fut un hiérarque hitlérien (ce qui n'est pas un défaut, bien sûr !) font et défont à eux seuls la politique allemande sur la scène internationale.

Tandis que lui, Olaf, fait ce qu'il fait le mieux. Il s'éclipse lui-même. Il joue le rôle du poisson dans le tonneau.

On l'a vu lors de l'épidémie de COVID. Chaque fois qu'il devait prendre une décision difficile, il manquait sa visite. Il s'est fait porter pâle. Atteint du COVID, bien sûr.

Et c'est ainsi que les choses se poursuivent. Hormis une première tentative insipide de faire négocier Poutine et Zelenski - dans le but de sauver le Nord Stream 2 - c'est le silence total. Juste quelques balbutiements pour revendiquer sa loyauté envers l'OTAN. L'étoffe d'une marionnette de ventriloque. Ou pour prendre encore plus de distance avec son ancien mentor Schröder, jugé trop proche de Moscou.

"Maintenant, le chancelier, c'est moi", avait-il déclaré à l'époque.

Personne ne l'a écouté, sinon on aurait été pris d'un fou rire.

De temps en temps, pour être honnête, il jette un coup d'œil hors de Berlin. Pour exprimer des craintes voilées d'un conflit direct avec la Russie. Et pour souhaiter, comme un curé de campagne, la paix. Cela rappelle peut-être vaguement les idées marxistes de sa jeunesse.

Mais c'est comme s'il ne parlait pas. Pistorius envoie les Panzerdivisionen à la frontière russo-polonaise. Et le Bundestag se prépare à fournir des missiles Taurus à Kiev.

Comparez cela avec son prédécesseur - et même avec Merkel que je n'aimais pas du tout - dans le cas de la guerre du Golfe ou dans les rapports avec la Russie.

Et vous comprendrez que c'est aussi le problème de l'Europe.

Une Allemagne sans chef implique nécessairement une UE sans leadership politique.

Et donc la domination d'un bureaucrate hétéro-dirigé comme l'est von der Leyen.

Je me demande ce qu'en pensent les ombres fantômatiques des anciens chanceliers qui s'agitaient dans les palais de Berlin....

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