Par Al Akhbar
Al-Akhbar, 28 juillet 2025
La situation sur le terrain continue de contredire les affirmations des responsables israéliens et de plusieurs gouvernements occidentaux et arabes, qui affirment que l'aide humanitaire entre à Gaza pour lutter contre la famine. En réalité, seul un nombre limité de camions d'aide est entré dans la bande de Gaza, bien en deçà des besoins pour répondre à la faim catastrophique délibérément imposée par l'entité israélienne. Selon le ministère de la Santé de Gaza, 133 Palestiniens, dont 87 enfants, sont morts de faim.
Il y a deux jours, seuls 78 camions sont entrés à Gaza par le point de passage de Karam Abou Salem : 36 pour le Programme alimentaire mondial (PAM), 6 transportant du lait maternisé et des couches, et 5 pour World Central Kitchen (WCK). 47 autres camions sont entrés par le point de passage de Zikim, dont 20 transportant de la farine et 11 pour WCK, selon des sources onusiennes interrogées par Al-Akhbar. Les sources ont ajouté que « 200 camions devaient entrer hier par le poste frontière de Karam Abou Salem, en passant par le Croissant-Rouge égyptien, à destination du comité égyptien de Khan Younis. 105 camions supplémentaires de l'ONU sont attendus aujourd'hui ». Par ailleurs, 27 camions financés par les Émirats arabes unis doivent livrer du matériel logistique pour réparer la conduite d'eau reliant l'Égypte à Rafah, et 18 camions-citernes transportant 600.000 litres ont également été autorisés à entrer par l'entité israélienne. Ce carburant doit être distribué en fonction des besoins urgents par l'ONU, en coordination avec le ministère de la Santé, la Défense civile et l'Autorité des eaux de Gaza.
Néanmoins, l'entité israélienne continue de bloquer l'entrée du gaz de cuisine, totalement interrompue depuis le 2 mars. Elle impose également de strictes restrictions aux commerçants palestiniens, refusant l'entrée de marchandises susceptibles d'atténuer la crise humanitaire. Selon le Bureau des médias du gouvernement de Gaza, pas plus de 300 camions sont entrés au total, soit seulement un quart des besoins quotidiens pour assurer la sécurité alimentaire de base. « Gaza a besoin de 1.000 camions par jour, notamment de nourriture, de fournitures médicales et de services publics, ainsi que de carburant », a déclaré à al-Akhbar Ismail al-Thawabta, directeur du bureau. « Nos besoins hebdomadaires en farine s'élèvent à environ 400.000 sacs, alors que moins de 50.000 sont entrés jusqu'à présent.»
Malgré les affirmations israéliennes d'une trêve humanitaire pendant la distribution de l'aide, l'occupation a refusé de garantir un passage sûr. Le Rassemblement national des clans et tribus palestiniens de Gaza a annoncé avoir commencé à sécuriser les zones nord afin d'assurer la sécurité de l'acheminement de l'aide vers les entrepôts internationaux. Son chef, Alaa al-Din Al-Aklouk, a déclaré à al-Akhbar que « des arrangements similaires sont en cours dans le centre et le sud de Gaza, malgré les frappes israéliennes incessantes et l'absence de garanties de sécurité ». Les forces israéliennes ont déjà ciblé des civils, même dans des zones censées bénéficier d'une trêve humanitaire. L'occupation israélienne continue également d'empêcher l'UNRWA de recevoir et de distribuer de l'aide, malgré les affirmations de l'agence selon lesquelles elle dispose de stocks alimentaires suffisants pour trois mois. Al-Akhbar a appris que les forces israéliennes ont détruit environ 10.000 tonnes d'aide de l'UNRWA stockées au point de passage de Rafah, invoquant une date de péremption dépassée.
Par ailleurs, l'entité israélienne a autorisé des largages aériens d'aide, avec la participation des Émirats arabes unis et de la Jordanie. En réponse, les tribus palestiniennes ont publié un communiqué déclarant : « Nous en avons assez des bombes que l'occupation israélienne nous largue sur la tête.» Un récent largage aérien a causé de graves blessures lorsque des vivres sont tombés sur une tente dans le quartier d'al-Karama, au nord de Gaza.
Article original en anglais sur Al Akhbar / Traduction MR