Source: AFP
Chasseur-bombardier de l'armée israélienne se dirigeant vers le Liban, le 27 mars 2024.
Le front nord entre l'armée israélienne et le Hezbollah voit une intensification des affrontements. Les raids de Tsahal ont fait plus de 18 morts en deux jours.
L'aviation israélienne a frappé à deux reprises le 27 mars. Le premier raid a visé le village frontalier de Tayr Harfa. Cette attaque a provoqué la mort de deux secouristes (affiliés au Hezbollah) et trois combattants du parti chiite, selon le média de l'organisation pro-iranienne.
La deuxième frappe a visé un café dans la ville septentrionale de Naqoura. Cette offensive israélienne a tué deux membres du mouvement Amal, un membre du Hezbollah et un civil, tous originaires de la localité du sud du pays.
Tsahal déterminé à repousser le Hezbollah
«Le territoire libanais en profondeur se transforme en zone de guerre», a martelé le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari, dans des propos cités par L'Orient-Le Jour. Même son de cloche pour le chef du commandement nord de l'armée israélienne, Ori Gordin. «Nous continuerons et serons agressifs, afin de faire mal et repousser le Hezbollah de manière significative», a-t-il affirmé.
De son côté, le porte-parole arabophone de Tsahal Avychay Adraee a indiqué dans un 𝕏 message sur la plateforme X (ex-Twitter) que l'aviation israélienne avait «éliminé une cellule terroriste située à l'intérieur d'un bâtiment militaire du Hezbollah dans la région de Tayr Harfa» et «attaqué une autre cellule terroriste dans la région de Naqoura». Il a également insisté sur le fait que «le peuple libanais, en particulier les habitants du sud», était clairement opposé au fait que le Hezbollah «s'empare de ses régions et s'y réfugie pour mener ses attaques terroristes contre l'État d'Israël». Des échauffourées ont notamment eu lieu entre des miliciens du Hezbollah et des habitants du village chrétien de Rmeich en raison du lancement de certaines roquettes depuis cette localité.
Ces deux attaques israéliennes font suite à la salve de roquettes lancée par le Hezbollah sur Kyriat Shmona, qui avait fait un mort civil dans la matinée du 27 mars. Le parti chiite avait riposté en réponse au raid meurtrier dans la nuit du 26 mars contre Hebbariyé au cours duquel sept secouristes du mouvement Amal avait été tués. Dans la journée du 26 mars, Tsahal avait lancé un raid à Baalbek et à Hermel, tuant deux nouveaux miliciens du Hezbollah.
Des négociations au point mort
Depuis le 8 octobre, les deux ennemis frontaliers s'affrontent quasi-quotidiennement, via des attaques de drones, des frappes ciblées contre des postes d'observation et sur des infrastructures militaires. Les combats se limitaient à un rayon de cinq kilomètres de la frontière avant de s'étendre peu à peu. L'aviation de Tsahal a mené plusieurs raids dans des provinces reculées, à Baalbek notamment, une ville qui se situe à plus de 100 kilomètres de la frontière israélienne, mais également à Nabatiyé, à Saïda ou sur Tyr. Les zones limitrophes ont de surcroît été en partie vidées de leurs habitants.
Du côté des négociations, les pourparlers sont au point mort, malgré l'adoption de la résolution onusienne sur un cessez-le-feu à Gaza. Depuis Washington, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a averti qu'en cas de trêve dans l'enclave gazaouie, le Hezbollah pourrait lancer une opération terrestre sur le nord d'Israël. Malgré les pressions diplomatiques, américaines et françaises, pour imposer un retrait des forces du Hezbollah à plusieurs kilomètres de la frontière, le parti chiite n'entend pas y répondre favorablement. D'ailleurs, selon un article d' Ici Beyrouth du 27 mars citant des sources diplomatiques françaises, l'organisation pro-iranienne s'opposerait à la proposition française «en raison de son parti pris en faveur d'Israël».
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah doit à ce propos prendre la parole prochainement pour évoquer la situation du front face à Israël et les questions concernant les négociations pour arriver à un cessez-le-feu.