30/01/2012 voltairenet.org  5min #62847

 Cachez cette vérité que je ne saurais voir !

Le Ccg et la Turquie se tournent vers l’otan

Le Conseil de sécurité s'est réuni vendredi soir à la demande de la Ligue arabe pour tirer les conclusions du rapport des observateurs. Cependant, le texte du rapport n'ayant pas été distribué par la Ligue, la séance s'est focalisée sur une proposition de résolution présentée par le Maroc bien qu'écrite par les Européens. Elle a été rejetée par la Russie.

Samedi, les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe se sont réunis à Istanbul avec leur homologue turc pour étudier une possible reconnaissance diplomatique du Conseil national syrien suivi d'une intervention militaire arabo-turque. Dimanche soir, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Abdul Latif Al-Zayani, est arrivé à Bruxelles pour rencontre son homologue de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen.

L'armée syrienne a poursuivi ses opérations pour libérer les villes encore aux mains de la Légion wahhabite.

Le secrétaire général de la Ligue arabe a décidé de son propre chef de geler la mission des observateurs (qui vient d'être reconduite pour un mois par le Comité des ministres ad hoc de la Ligue avec l'accord de la Syrie). Nabil Al-Arabi a en effet considéré que ses observateurs étaient en danger après que le chef spirituel des salafistes syriens, cheikh Adnan Al-Arour ait déclaré sur les ondes d'Al-Arabiya qu'il était licite d'assassiner les observateurs arabes.

La presse occidentale et du Golfe fait l'impasse complète sur la non-présentation du rapport des observateurs de la Ligue arabe au Conseil de sécurité, sur les préparatifs de guerre arabo-turcs, et sur l'appel au meurtre du cheikh Adnan Al-Arour. Elle présente la position russe au Conseil de sécurité comme une posture anti-américaine de Vladimir Poutine en campagne électorale. Elle présente le gel de la mission des observateurs comme une mesure de protection non vis-à-vis des salafistes, mais des troupes loyalistes. Surtout, elle concentre son attention sur le massacre survenu à Homs jeudi dernier et qu'elle n'avait pas couvert alors. Se fiant à un témoignage loufoque, elle attribue ce massacre aux forces loyalistes alors qu'il est intervenu dans un quartier contrôlé par les rebelles. Il s'agit avant tout, pour les services de communication occidentaux, de présenter le conflit comme une lutte entre un Etat et des enfants. Pour renforcer cette image, certains articles sont illustrés par des photos d'enfants protestataires avec des armes à la main.

- Le photojournaliste Mani rapporte dans Le Monde le témoignage d'un habitant d'Homs. Il déclare avoir compris qu'un massacre était en cours rue Al-Ansar et avoir « décidé de rejoindre la maison visée en perçant des trous dans les murs des maisons contiguës. Il assure avoir pu voir, à travers des ouvertures pratiquées dans les murs, le massacre des enfants. Il déclare que les assaillants étaient sept hommes en uniforme militaire appartenant aux forces loyalistes » (sic).

- La correspondante au Caire du Monde, Claire Talon, présente la capitale égyptienne comme le nouveau sanctuaire des opposants syriens. Elle cite quatre personnalités : Mahmoud Hamad (qui avait déclaré sur Al-Jazeera avoir vu, de ses yeux vu, l'aviation syrienne bombarder Damas), l'actrice Louise Abdelkrim (qui décrit ses nuits sans sommeil à Damas peuplés des hurlements des hauts parleurs scandant le prénom du président), Imad Ghalioun (le cousin du président du CNS), et Helen Al-Dayem (qui évalue à 50 000 le nombre de Syriens récemment tués par le régime).

- Le chroniqueur du Figaro René Girard met en garde contre un renversement de Bachar el-Assad qui provoquerait une situation à l'irakienne. Les Syriens n'ont rien à gagner à un changement de régime, indique t-il, car l'anarchie serait pire que la dictature.

- Gudrun Harrer -qui doit ignorer la situation des droits de l'homme au Qatar- explique dans Der Standard (Autriche) que la Ligue arabe est devenue une organisation progressiste active sous l'influence de l'émir éclairé de Qatar.

- Le patriarche orthodoxe de Syrie, Ignacio IV, explique dans ABC (Espagne) que les chrétiens de Syrie ne soutiennent pas Bachar el-Assad par peur des salafistes, mais de leur projet. Les chrétiens veulent continuer à vivre parmi les musulmans et pensent qu'el-Assad est le meilleur président de la région.

- Ce week-end, l'ex-observateur Anouar Malek s'exprimait dans la presse espagnole, laquelle n'est pas plus curieuse que ses consoeurs occidentales sur son passé et sa personnalité.

- Le reporter du Financial Times Europe, Michael Peel, a constaté qu'il n'y avait que quelques douzaines de manifestants anti-gouvernement à Alep, mais que l'économie était fortement touchée : coupures d'électricité et pénurie d'essence.

- Colum Lynch analyse dans le Washington Post le veto russe comme une « putinisation » de la politique étrangère russe. L'auteur n'examine pas les arguments de Moscou qui ne lui semblent pas dignes d'intérêt, mais s'interroge sur ce qui lui paraît être une stratégie de Poutine pour accroître son influence.

- The Daily Star (Liban) note que le nombre de réfugiés syriens enregistrés par les Nations Unies au Liban atteint désormais 6 290. Cependant, le journal ne relève pas que nombre de ces personnes vivaient au Liban depuis longtemps et se sont faits enregistrer comme « réfugiés » pour bénéficier d'une aide matérielle. Dans le même article, le journal rapporte que cheikh Zakaria Masri a organisé une manifestation à Tripoli (nord du Liban) contre la Russie, la Chine et le Hezbollah, au cours de laquelle il a stigmatisé Bachar el-Assad comme croyant à l'athéisme et cherchant à l'imposer.

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