24/12/2025 elucid.media  2min #299874

L'Ue entre illusions, contradictions et dérive géopolitique : le chant du cygne européen

publié le 24/12/2025 Par  Éric Juillot

Alors que se dessine la perspective d'un élargissement de l'Union européenne en forme de fuite en avant irréfléchie, la volonté de la Commission de saisir les avoirs russes gelés pour soutenir l'Ukraine suscite à bon droit quelques résistances, tandis que l'Allemagne, dans l'espoir de restaurer un peu de sa compétitivité, porte atteinte au Marché unique en subventionnant massivement la consommation électrique de ses industriels. Dernières nouvelles de Bruxelles.

Ursula von der Leyen a fait de l'élargissement de l'Union européenne une priorité de ses deux mandats. Elle pousse l'intégration à l'UE du plus grand nombre d'États possible, puisque six d'entre eux, balkaniques, voient clairement s'approcher cette perspective, tandis que la candidature de l'Ukraine se profile à l'horizon.

Une fuite en avant mortifère

Si, dans les milieux européistes, on s'inquiète parfois des obstacles qui restent à surmonter avant un élargissement effectif, personne n'en conteste le principe. L'ouverture de l'Union européenne à de nouveaux États est spontanément perçue comme une preuve irréfutable de la vitalité du projet européiste à une époque où il est vital de se rassurer à ce sujet, tant les forces qui le contestent s'intensifient, tant l'idéologie qui le sous-tend s'essouffle. Tout converge donc pour pousser ses tenants dans une véritable cécité stratégique sur la question de l'élargissement.

Il faut pourtant constater que, loin de relancer la dynamique communautaire, le processus d'extension de l'UE a toute chance de précipiter son effondrement final.

Il y a plusieurs raisons à cela. En premier lieu, un nombre accru d'États rend plus problématique encore l'insoluble question de la gouvernabilité de l'UE. Au-delà même de sa complexité institutionnelle, du poids de la technocratie, du manque de légitimité du Parlement, les prises de décisions au sein du Conseil à 29 ou 31 États seront encore plus compliquées qu'à 27, même en cas d'extension des domaines concernés par la majorité qualifiée (en lieu et place de l'unanimité).

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