22/11/2025 reseauinternational.net  4min #296957

La France prévoit l'ouverture d'une quatrième base aérienne dans l'est du pays pour un escadron de rafale

Pour son programme furtif, la France dispose de 40 Rafale

par Faouzi Oki

Selon le ministère français de la Défense, les documents budgétaires français ont révélé que des commandes sont prévues pour l'achat de 61 nouveaux avions de combat Rafale pour l'armée de l'air, de l'espace et la marine, alors que le pays a considérablement augmenté ses dépenses de défense conformément aux tendances plus larges observées dans le monde occidental. Deux autres chasseurs pourraient être achetés pour remplacer les deux perdus dans un accident en vol en août 2024. L'acquisition prévue devrait faciliter le retrait progressif des anciens chasseurs Mirage 2000, tout en renforçant les forces nucléaires du pays avec un doublement du nombre de chasseurs à capacité nucléaire en service, et en modernisant l'unique escadre aérienne de porte-avions du pays avec des variantes plus modernes du Rafale.

En mars 2023, le président français Emmanuel Macron a annoncé l'ouverture prévue d'une quatrième base aérienne accueillant des avions de chasse à capacité nucléaire, à savoir la base aérienne de Luxeuil dans l'est de la France, avec un escadron de Rafale qui devrait arriver sur l'installation en 2032 et acquérir des capacités nucléaires l'année suivante, suivi d'un deuxième escadron opérationnel en 2036. L'armée de l'Air et de l'Espace dispose actuellement de 40 Rafale à capacité nucléaire, et de nouvelles acquisitions devraient permettre une augmentation significative de ces effectifs. La France reste l'un des quatre États dotés d'armes nucléaires à ne pas avoir commandé de chasseurs furtifs de cinquième génération, disposant que du quatrième.

Le Pakistan, l'Inde et la Corée du Nord vont tous passer des commandes de chasseurs de cinquième génération dans les années à venir. Le Rafale lui-même a vu ses perspectives d'exportation sérieusement compromises par son incapacité à rivaliser au même niveau que les chasseurs avancés de cinquième génération, l'avion perdant tous les appels d'offres auxquels il a participé face au F-35 américain. Le programme Rafale s'est donc fortement appuyé à la fois sur les commandes nationales et sur les ventes à des pays qui pour des raisons politiques que nous ne les connaissons pas ne peuvent pas envisager le F-35, comme l'Indonésie et l'Égypte.

Les perspectives d'exportation du Rafale ont été compromises en mai après son premier essai de combat de haute intensité, au cours duquel entre un et quatre des avions pilotés par l'armée de l'air indienne ont été neutralisés lors d'engagements avec les chasseurs J-10C de la génération 4+ de l'armée de l'air pakistanaise fournis par la Chine, qui comptent parmi les chasseurs bas de gamme chinois en production aujourd'hui.

Comme de nombreux États européens, la France a été confrontée à un obstacle entre soutenir l'industrie locale pour produire des chasseurs moins performants, ou faire des sacrifices pour acquérir des chasseurs F-35 beaucoup plus performants des États-Unis. Le Royaume-Uni, lui a choisi la dernière option mettant fin aux acquisitions d'Europfighter et investissant massivement dans le programme F-35, tandis que l'Allemagne s'est couverte entre les deux en augmentant les commandes de F-35 et d'Eurofighter. La réticence de la France à envisager l'acquisition de F-35 a sérieusement limité la puissance de sa flotte de chasseurs, laissant ses unités d'élite avec des capacités nettement inférieures à celles de toutes les autres grandes forces aériennes occidentales.

La décision d'augmenter les acquisitions de Rafale a probablement été influencée par la nécessité majeure du programme de chasseur de nouvelle génération du système de combat aérien futur (SCAF) dirigé par l'Allemagne et la France, qui a été confronté à des difficultés croissantes soulevant des questions quant à sa viabilité. Il a été rapporté en septembre que des responsables du ministère allemand de la Défense envisageaient des options pour quitter le programme. Le PDG de Dassault, Eric Trappier, ayant a souligné que «dès 2021, l'objectif de 2040 est déjà manqué, car nous sommes déjà au point mort, et les discussions sur la prochaine phase seront sûrement aussi longues. Nous visons donc plutôt les années 2050. En raison de ces retards, le Rafale devrait être utilisé dans les unités de chasse d'élite françaises pendant au moins deux décennies supplémentaires».

Le Rafale est déjà considéré comme de plus en plus obsolète face à la concurrence de haut niveau comme le F-35 et le J-20, un problème qui va s'aggraver lorsque la Chine mettra en service ses premiers chasseurs de sixième génération au début des années 2030 suivi de prés par les états unis avec le chasseur F-47.

 Faouzi Oki

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