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Une étude suédoise publiée en juillet dans The International Journal of Cancer pointe un lien statistique préoccupant entre l'accouchement par césarienne et un risque accru de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), forme la plus fréquente de cancer infantile. Menée par le Karolinska Institutet, cette recherche s'appuie sur l'analyse de plus de 2,4 millions de naissances recensées entre 1988 et 2020 en Suède.
La force de cette étude réside dans la précision chirurgicale de sa méthodologie. En distinguant les césariennes pratiquées en urgence de celles programmées avant le début du travail, les chercheurs ont isolé un facteur souvent noyé dans les statistiques : l'absence de stress physiologique et d'exposition au microbiote maternel. « Ce que nous remettons en question, ce sont les césariennes de convenance, pratiquées sans nécessité clinique », affirme Christina-Evmorfia Kampitsi, l'une des autrices de l'étude. Relayée par Science et Vie, l'enquête établit un sur-risque de 29 % pour les cas de LAL-B. Si ce chiffre reste faible à l'échelle individuelle, il devient significatif à l'échelle d'une population.
Les hypothèses avancées sont biologiquement plausibles : absence d'exposition aux bactéries maternelles lors de l'accouchement, maturation immunitaire entravée par un stress physiologique non vécu, et dérèglement potentiel du système de défense du nourrisson. Autant de facteurs pouvant favoriser une dérive cellulaire. Le professeur Giorgio Tettamanti, co-auteur de l'étude, résume l'enjeu : « Il faut plusieurs centaines de milliers de césariennes pour observer une élévation statistiquement significative. » Un chiffre qui invite à la réflexion, à défaut de l'alarme.