24/04/2025 francesoir.fr  2min #275932

Spotlight, fer de lance médiatique de l'Uer pour contrer la désinformation

France-Soir

Le 11 avril dernier, l'Union européenne de radio-télévision a lancé Spotlight, un réseau réunissant 18 médias publics européens pour contrer la désinformation numérique. Un projet qui se veut réponse au nouveau positionnement de Meta, plus distant sur le fact-checking. Mais qui doit décider de la vérité, et dans quel cadre ?

À l'heure où Meta abandonne la vérification des faits au profit de "notes communautaires", comme l'a fait X avant, l'Europe serre les rangs. Spotlight, nouveau réseau de fact-checking mené par l'Union européenne de radio-télévision (UER), entend opposer une "vérité professionnelle" à l'inflation des fake news. « Nous sommes confrontés à une crise croissante d'informations inexactes, fausses et synthétiques », résume Liz Corbin, de l'UER. En France, ce sont Radio France, France Télévisions, France Médias Monde, TV5 Monde et l'INA qui montent en première ligne, via l'Alliance pour les faits, créée dans le même but en février 2025.

Derrière l'ambition a priori louable de "garantir une information fiable", le projet ne manque pas de faire grincer des dents. Et pour cause ! Si Spotlight n'est pas directement lié aux institutions de l'UE, il intervient alors que Bruxelles brandit déjà son Digital Services Act (DSA) pour imposer des règles strictes de modération. Une main de fer que Mark Zuckerberg n'a pas hésité à qualifier de "censure". En plus de quoi l'Europe se parerait donc indirectement d'une équipe de médias publics chargés de vérifier l'exactitude des faits rapportés sur Internet, tout en se disant indépendants et appuyés sur de hautes normes éthiques. Ceintures, bretelles, et biais. Comme le rapporte The Epoch Times, l'indépendance d'un fact-checking orchestré par les médias publics reste une contradiction en soi pour beaucoup.

Le chercheur Norman Lewis, dans un rapport du MCC Brussels, alerte sur les dérives possibles de ce contrôle européen permanent. D'abord, "le problème, c'est que tout cela est opaque" et qu'on ne comprend que rarement pourquoi ceci ou cela a été supprimé. Il explique qu'il peut s'agir de contenus effectivement dangereux, "d'abus sexuels violents ou d'appels à la violence. Mais il peut aussi s'agir de contenus légitimes, par exemple l'opposition au Green Deal, aux politiques d'immigration de l'UE ou à l'identité de genre". Autrement dit, la frontière entre désinformation et opinion dissidente devient de plus en plus floue, et une question s'impose : peut-on confier la vérité à ceux que le pouvoir finance ?

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