Source: AP
L'icône de l'application de partage de vidéos TikTok
Face à la prolifération de contenus jugés inappropriés, voire nuisibles, sur les réseaux sociaux, la plateforme TikTok est désormais dans le viseur des autorités algériennes qui œuvrent notamment à renforcer les mécanismes de contrôle et de régulation.
Entre dérives morales, désinformation et influence sur les jeunes, les critiques se font de plus en plus virulentes, alimentant un débat national sur TikTok, l'application chinoise, très prisée par la jeunesse algérienne où plus de 7 millions d'utilisateurs sont actifs en 2024, majoritairement âgés de 13 à 25 ans.
Dans une lettre écrite adressée au chef gouvernement Nadir Larbaoui, le député Abdelbasset Bouhali a plaidé pour l'interdiction de TikTok, rapportent des médias algériens.
Dans son message, il a qualifié les contenus publiés sur cette application « d'immoraux et de dangereux », notamment en ce qui concerne les défis viraux qui mettent en péril la stabilité sociale et favorisent des comportements à risque auprès des adolescents.
D'ailleurs, cette vigilance s'est manifestée par des actions concrètes : les forces de sécurité ont démantelé des réseaux criminels utilisant TikTok, tandis que plusieurs influenceurs ont été poursuivis pour des contenus jugés offensants, immoraux ou dangereux.
La polémique sur l'usage de TikTok en Algérie n'est pas nouvelle. En effet, en 2019, les autorités ont exprimé leurs préoccupations face aux menaces que représentent plateforme sur les jeunes. A cet égard, le ministère de l'Éducation a mis en garde contre son utilisation dans les établissements scolaires, tandis que le ministère de la Justice a appelé à poursuivre les utilisateurs qui diffusent des contenus jugés contraires à la morale ou susceptibles de porter atteinte à l'ordre public.
Appel à la vigilance
Face à l'essor de TikTok, des experts ont appelé à éviter les sanctions brutales, préconisant plutôt une régulation intelligente : éducation numérique, responsabilisation des utilisateurs et promotion de contenus locaux. Le gouvernement semble s'y engager avec l'instauration d'un code d'activité pour les influenceurs.
TikTok, de son côté, s'efforce de modérer les contenus en combinant l'intelligence artificielle et des équipes humaines réparties à travers le monde, permettant ainsi de détecter et de supprimer rapidement les contenus violents, illégaux ou inappropriés. Cependant, l'absence de centres de modération locaux en Algérie pose un problème : les modérateurs basés à l'étranger peuvent avoir des difficultés à saisir les spécificités culturelles, sociales et politiques propres au contexte algérien.