« A force de tout voir on finit par tout supporter… A force de tout supporter on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer on finit par tout accepter… A force de tout accepter on finit par tout approuver»
Augustin d'Hippone
Un rare séisme moral qui restera dans l'histoire comme un tournant de la transgression au nom de la liberté individuelle on peut porter atteinte au sacré des milliards de croyantes et croyants au nom de la diversité et de l'inclusion. A juste titre une controverse majeure nous est donnée par le tableau, représentant une scène de la Cène avec des drag queens autour de la table, une parodie sacrilège du dernier repas de Jésus-Christ avec ses apôtres.
Naturellement les concepteurs de ces jeux ne se sentent pas concernés. Ils le disent avec une rare arrogance au nom de la liberté dont ils découvrent qu'elles leurs donnent le droit de porter atteinte en toute impunité puisque la France est le chantre de la liberté de tout faire sans tenir compte des autres. Ces jeux ont vu aussi l'outrance à l'œuvre, à telle enseigne que beaucoup de pays même parmi les pays occidentaux ont du censurer des scènes qui défient la morale. Allant toujours plus loin plus frot et plus haut dans le détricotage moral, ces artistes avec la bénédiction des pouvoirs, s'en sont pris aussi au propre récit national français avec la scène de Marie Antoinette, décapitée et qui tient sa tête entre ses mains.
Voilà, donc, des apprentis sorciers d'une nouvelle conception de la vie des rapports humains ; bref une liberté décomplexée qui fait voler en éclats des us et coutumes et des crédos qui sont des raisons de vivre pour des millions d'individus. Naturellement les pouvoirs publics jouent la montre et pensent que la kabbale va s'essouffler et on passera à autre chose ; sauf que les dégâts occasionnés sont les premiers coups de boutoir de la déconstruction irréversible de l'humanité telle que nous l'avons connue depuis dix mille ans. Au nom de l'inclusion des drag quenns, il ya exclusion de milliards de personnes ; Cette politique de tentative de déconstruction par pans entiers du credo du Christ est un signe des temps celui de la perdition morale. Il est donc normal que le monde musulman s'érige en dernier rempart du message originel du Christ
Un sacrilège inadmissible
D u côté de l'Eglise les réactions sont violentes. Nous lisons :
«Ce soir, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, France Télévision a commis un outrage sans précédent en diffusant une reconstitution de la Cène qui, pour tout catholique véritable, est un blasphème absolu et une profanation. La Cène, dernier repas de Jésus-Christ avec ses disciples, est au cœur de la foi catholique. Il est inconcevable qu'une chaîne de service public, financée par les contribuables français, puisse permettre une telle profanation. Ce spectacle odieux constitue une attaque frontale contre la sacralité des rites catholiques et un affront à notre dignité religieuse (…) Leur manque de respect est non seulement inacceptable mais constitue une grave offense à notre religion. Il est impératif que les responsables rendent des comptes. Que Dieu nous accorde la force de défendre notre foi contre ces attaques insidieuses et de préserver la dignité des rites sacrés de notre Église. Notre foi ne sera pas un terrain de jeu pour les provocateurs en quête de scandale. Que les répercussions de cette nuit de blasphème soient une leçon sévère pour quiconque envisagerait de réduire notre foi à un objet de mépris» (1).
La polémique n'a pas tardé à traverser les frontières, suscitant des réactions indignées de la part de divers leaders politiques. En Russie, Viatcheslav Volodin, président de la Douma, écrit : « Ayant humilié le monde chrétien, tout entier, les organisateurs des JO, avec Macron à leur tête, se sont d'abord discrédités, piétinant la mémoire de leurs ancêtres, qui ont beaucoup fait pour que la France puisse exister»
La réaction des profanateurs : Il est interdit d'interdire !
Une solidarité mal venue et une bravade d'un autre temps qui permettent aux profanateurs de se cacher derrière la loi et en proclamant, comme en 1968 : Il est interdit d'interdire
« Cène sur la Seine. Et voilà que certains en font une scène. Seulement voilà. Les principaux personnages du chef-d'œuvre du peintre italien étaient, cette fois, incarnés en chair et en os par des drag-queens, un mannequin transgenre et sur la table, sous une cloche géante, Philippe Katerine en Dionysos quasiment nu. L'un des moments les plus spectaculaires de la soirée pour les uns. L'un des plus choquants pour les autres. Thomas Jolly assume ses intentions de départ. « Cette cérémonie est politique, nous avec les idées républicaines d'inclusion, de générosité, de solidarité en France, on a le droit de s'aimer comme on veut, en France on a le droit de croire ou ne pas croire. L'idée était de faire transparaître ces valeurs-là.»
Les Réactions internationales et politiques
Le CIO a compris rapidement que cette affaire pouvait aller loin. Il rétropédale. Le CIO s'excuse et bloque le replay dans certains pays, tandis que la société C Spire retire toutes ses publicités des JO 2024 :
« Le CIO présente ses excuses après la parodie de la cène, lors de la cérémonie d'ouverture. À la suite de vives réactions de la part de communautés religieuses et politiques internationales, le Comité International Olympique (CIO) a présenté ses excuses pour la parodie de la Cène de Léonard de Vinci, la cérémonie visait à célébrer la diversité et non à offenser quelque croyance que ce soit. Le CIO a ensuite bloqué le replay dans plusieurs pays, tandis que la société de télécommunications C Spire a retiré toutes ses publicités. Le sixième fournisseur de services sans fil aux États-Unis se retire du plus grand événement sportif mondial, en signe de protestation. Dieu ne sera pas ridiculisé. L'Occident et sa vision du monde : Inclusif mais sélectif ? Alors que l'Occident continue de célébrer sa vision inclusive et anti-chrétienne, cette dernière semble être rejetée par une grande partie du monde : Russie, Inde, Chine, Afrique, pays musulmans une liste qui s'allonge à mesure que la « tolérance » occidentale tente de s'imposer» (3)
Même Marie Antoinette, post mortemn reprend du service.
Faisant fi de tout symbolisme, la reine Marie Antoinette même décapitée, elle représente le récit national français qui est de ce fait démonétisé problématisant l'identité nationale qui est arrimé à la Révolution de 1789. Cest l'un des moments les plus honteux comme le regrette le Prince Charles Philippe descendant des rois de France : « qui pleure de honte pour la France. Pour ce qui est de la cène, credo de 2,4 milliards de chrétiens, religion la plus pratiquée à l'échelle mondiale », elle « est offensante et blasphématoire ». (4)
France, Fille aînée de l'Eglise?
Le ver de la décadence morale était dans le fruit. A tort la France se donne le monopole-un de plus- celui de la protection du christianisme, l'aventure ayant démarré d'après le général de Gaulle avec Clovis roi des francs, ensuite avec Saint Louis le protecteur des Chrétiens d'Orient. puis ce sera le sacre des rois de France avec le mythe de Jeanne d'Arc. Tout ceci est à mettre dans la balance de la liberté des drag queer qui, à leur façon, déconstruisent la cellule familiale et les repères traditionnels qui segmentent le vécu des familles
Souvenons-nous de Jean Paul 2 qui déclarait, lors de sa visite en 1980, en France:
«Comment en est-on arrivé la? L'homme en marche vers le progrès n'a-t-il pas pris un seul chemin, le plus facile L'homme d'aujourd'hui a beaucoup augmenté son pouvoir sur la terre, il pense même à son expansion au-delà de notre planète. En abandonnant l'alliance avec la sagesse éternelle, il sait, de moins en moins, se gouverner lui-même (…) France, Fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?» (5)
Blasphème des Jeux Olympiques. Il fallait être naïf pour ne pas le voir venir
« La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques restera gravée comme une marque indélébile du mépris blasphématoire envers la foi chrétienne. Ce n'était pas simplement une erreur de jugement, mais plutôt le premier acte d'une dictature déicide qui cherche à imposer un militantisme radical sous couvert d'art, de culture et d'inclusion. Les organisateurs savaient, très bien, ce qu'ils faisaient. L'ouverture des Jeux a ainsi servi de plate-forme pour la propagande sur le genre, l'avortement et d'autres éléments de la sous-culture woke, plutôt que d'être une véritable célébration sportive. Cette devise est désormais utilisée comme un prétexte pour introduire, tel un cheval de Troie, une cohorte de wokistes et autres agents destructeurs, sous une apparence de noblesse olympique. L'impunité avec laquelle certains attaquent Dieu et sa Sainte Église est inacceptable. Le temps est venu pour les chrétiens de se réveiller et de comprendre que le combat pour la vérité est de chaque instant. » (6)
« L'inclusion» par l'exclusion et les blasphèmes.. tel est le monde que l'«élite» libérale, européiste et postmoderne préconise que vous acceptiez, au nom d'une « tolérance » qui s'autorise le plus grand mépris de tout ce qui est noble, saint, intelligent, édifiant et authentiquement grand : celui du spectacle démoniaque des Olympiades wokiste de Paris en 2024. Des « élites » à l'avant-garde du « capitalisme éveillé » et qui signent leurs œuvres prônant la débauche et la fétidité contre nature, sans s'apercevoir qu'ils ne font que préparer et répéter les errements post-civilisationnels qui ont amené les effondrements des empires du passé. La guerre que nous menons est à la fois cognitive et spirituelle, le champ de bataille étant celui de nos esprits et de nos âmes (…)» (7)
« Les jeux 2024 ont été une chambre d'échos mondiale avec tout un parterre d'acteurs véhiculant tout ce qui représente l'interdit. La France, fille ainée de l'église a pu constater que le président a validé la caricature du Christ avec une obèse représentant Lucifer. Le chanteur Philippe Katrine, incarnant Dionysos et la débauche, a cédé aux sirènes de la transgression de l'argent facile comme le font les péripatéticiennes. La transgression est une nécessité du nouvel ordre, accomplir ce qui nous est interdit sera une libération, et l'acceptation de ce changement devait s'accomplir à travers la mythologie pour créer une nouvelle civilisation.Si franchir les limites devient la norme, c'est aussi le point de basculement pour autoriser ce qui était impensable ». (8)
Le monde musulman s'érige en dernier rempart pour protéger le Christ
Curieusement, l'Eglise a protesté mollement. Il n'est que de lire le journal La Croix dont l'article est tout en nuance donnant l'impression de sympathiser outre mesure pour les artistes, qui ont outrepassés les limites de la morale malgré leur dénégation Quand au Papa il oppose un silence de cathédrale Reste le monde musulman qui revendique la sainteté du Christ d'une façon Franche. Le Christ a une place à part dans le Coran.
Comme l'écrit Mohamed Taleb :
« Loin d'être ignorée, la figure de Jésus est très considérée dans l'islam : les musulmans le voient comme l'un des plus grands prophètes de leur religion. Pour autant, ils estiment que les chrétiens se sont mépris sur sa véritable nature : « Jésus est un des prophètes dont le nom – Issa ou Aissa en arabe – est le plus fréquemment cité dans le Coran, puisqu'il se trouve mentionné à 93 reprises. Il y a plus de cinquante ans, l'islamologue algérien Ali Merad rappelait, à propos de la perception islamique de la figure de Jésus : « Le climat, d'abord merveilleux, puis tragique, dans lequel baigne l'image coranique du Christ, arrache le musulman à la foi tranquille avec laquelle il considère les autres prophètes évoqués dans le Livre. Le Christ n'est pas de ces "Envoyés de Dieu" dont on puisse se contenter de mentionner le nom avec une pieuse invocation. Ce nom est chargé à la fois de splendeur et de mystère. En effet, à la radieuse évocation de l'Enfant-Jésus, fruit d'une conception miraculeuse dans le sein virginal d'une jeune fille de Palestine, Marie, au souvenir de ses miracles, marqués du signe de la toute-puissance divine, s'ajoute le tableau des terribles événements qui précédèrent sa fin terrestre, puis la vision glorieuse de son Elévation au Ciel. » (9)
Il est donc, tout à fait normal et naturel que les musulmans « défendent » le Christ de plus ne plus orphelin. Ainsi Al-Azhar Al-Sharif la plus grande institution religieuse d'Égypte a estimé :
qu' « insulter le Christ ou l'un des prophètes relève de l'extrémisme et d'une barbarie irréfléchie » Elle a condamné les « scènes insultantes » pour le Christ. Al-Azhar « condamner ces scènes et susciter une colère mondiale généralisée ». Ces scènes « représentent le Christ, que la paix soit sur lui, sous un jour qui porte atteinte à sa noble personne et au statut de la prophétie, et ce d'une manière barbare et irréfléchie, qui ne respecte pas les convictions des croyants en matière de religion, de morale et de valeurs humaines ». Il a ajouté que « les musulmans considèrent qu'insulter Jésus, que la paix soit sur lui, ou tout autre prophète, que la paix soit sur eux, est une honte pour les auteurs de cette insulte odieuse pour ceux qui l'acceptent ». (10)
Toujours dans le monde musulman Beaucoup de pays ont supprimé la séquence controversée.
« Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné mardi « l'immoralité commise contre le monde chrétien » lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Paris. : « J'appellerai le pape à la première occasion pour partager avec lui l'immoralité commise contre le monde chrétien et contre tous les chrétiens. Les Jeux olympiques ont été utilisés comme un outil de perversion qui corrompt la nature humaine », a réagi le chef de l'Etat turc devant une réunion de son parti. « Le respect de #JesusChrist est un sujet indiscutable (…) pour les musulmans. Nous condamnons ces insultes dirigées contre les saintes figures des religions divines », écrit aussi le compte officiel du guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, sur X » (11)
Même « les fidèles chrétiens de Mossoul, en Irak, ont été appelés, lundi 29 juillet, à jeûner par Younan Hano, l'archevêque syriaque catholique de la ville, en réaction à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris du 26 juillet, qualifiée d'« insulte à la religion mais aussi à l'humanité». « Nous n'avons rien d'autre à offrir que la prière et le jeûne pour que Dieu pardonne cette grande insulte» (12)
Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a critiqué la parodie moquant la Cène.
« Je n'ai pas aimé la moquerie sur la Cène chrétienne, dernier repas du Christ et de ses disciples, « à quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical !» Nous parlions au monde ce soir-là. Dans le milliard de chrétiens du monde, combien de braves et honnêtes personnes à qui la foi donne de l'aide pour vivre et savoir participer à la vie de tous, sans gêner personne ?».
Même Donald Trump a été plus direct sur Fox News. Il a ainsi qualifié la cérémonie d'ouverture, et notamment la séquence des drag-queens à table, de « honte». « Je suis très ouvert d'esprit, mais j'ai trouvé que ce qu'ils ont fait, c'était une honte», A juste titre, l'Occident décadent a perdu ses repères moraux.
Le vice-Premier ministre de Serbie a déclaré que les Jeux Olympiques de Paris et les Jeux des BRICS ont montré la différence entre les civilisations :
«S'il y a un événement qui doit expliquer la différence et la raison du choc entre la civilisation du nouvel Occident et la civilisation du nouvel Orient, c'est bien l'ouverture des Jeux Olympiques, à Paris et l'ouverture des Jeux des BRICS à Kazan. A Paris, Marie-Antoinette chante en tenant sa tête coupée ensanglantée. Le « Veau d'or » est celui qui l'adore, et le malade qui a mis tout cela en scène présente la « Cène » comme une scène de film porno. À Kazan, les athlètes volaient sous leurs drapeaux nationaux, il y avait des jeux folkloriques sans symboles sataniques, il n'y avait pas de têtes coupées, il n'y avait pas de visions malades. Serbes, à quelle civilisation appartenez-vous?»(13)
Conclusion
Ces jeux resteront dans l'histoire comme ceux de la transgression. Nous avons beau avoir l'esprit ouvert et tourné vers la modernité, l'attaque des symboles du Christ (à séparer de l'Eglise) tel que rapporté dans le Coran, nous interpelle et il est bien venue que Al Azhar s'insurge de cette attaque du sacré. Nous aurions, cependant, vu à l'époque avec respect et reconnaissance l'appui des autres spiritualités quand des journaux européens, en mal de finance, comme se sont engouffrés, sans risque, dans l'attaque frontale de l'Islam avec les caricatures du prophète.
Dans ce siècle nous constatons la déconstruction inexorable des crédos religieux des sociétés qui ont mis des siècles, voire des millénaires à trouver le juste milieu d'une espérance qui leur permet de traverser la vie. Si Dieu est mort alors tout est permis disait Dostoïevski
Non Dieu n'est pas mort ! la France qui se veut fille aînée de l'Eglise donne le La de l'accélération du déclin des sociétés européennes et plus largement occidentales. Il serait salvateur qu'un coup d'arrêt soit donné pour définir la frontière entre le sacré et le profane.
Les Musulmans par la force des choses, ne cesseront pas de défendre le sacerdoce du Christ, indépendamment des stratégies de l'Eglise qui tient la canne par le milieu, c'est-à-dire elle veut être de son temps celui de la déconstruction transgressive tout eu tenant au fond de commerce de l'Eglise . Les Chrétiens devraient comprendre que l'humanité risque d'être détricotée au nom de la liberté ouvrant la boite de Pandore du trans humanisme combinée) l'intelligence artificielle dont les gourous nous promettent qui promet à l'homme l'éternité dans vingt ans.
Professeur Chems Chitour
Notes:
(4) Nicolas Fontaine histoiresroyales.fr
(5) Xavier Ravier infocatho.fr
(7) Sébastien Renault reseauinternational.net
(9) Mohammed Taleb lemonde.fr
(10) Ibrahim Al-Khazen 29.07.2024 aa.com.tr
(12) lorientlejour.com 28 juillet.
Article de référence : Chems Eddine Chitour lequotidien-oran.com
*
Chems Chitour est professeur émérite à l'École Polytechnique Alger.
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2024