20/06/2024  8min #250865

 En Direct : réunion du Conseil de Sécurité sur la crise ukrainienne

Analyse de la réunion du conseil de sécurité sur la crise ukrainienne (19 juin 2024)

Problèmes généraux (Réitération et mantras)

1- rappel du nombre de victimes
2- attaque d'infrastructures civiles / installations essentielles
3- zones sous occupation russe / principes fondamentaux de souveraineté et d'indépendance et de l'intégrité territoriale / la souveraineté de l'Ukraine qui doit être rétablie
4- négociation de bonne foi
5- paix juste et durable (pas de paix durable sans justice)
6- guerre brutale et non provoquée
7- escalade

Réponses aux mantras

1- question de comparaison
2- les objectifs de guerre visent spécifiquement à diminuer les capacités de guerre ; incluant la minimisation des dommages collatéraux
3- voir problème spécifique
4- Les propositions de paix, des Usa, de la Chine et de la Russie, sont toutes au format impératif. La "bonne foi" n'est pas de se soumettre à l'impératif des uns. Le terme "bonne foi" est utilisé de mauvaise foi.
5- voir problème principal
6- mensonge caractérisé faisant abstraction du déroulement historique. Voir "problème philosophique"

Problème principal

Dans une bouche de mauvaise foi, la "justesse" et la "durabilité" consistent à revenir à la situation antérieure. Or le voyage dans le temps n'est pas possible. Au début, la Russie, soumise aux dictats américains, se laissait berner par les mensonges. Ils auraient voulu que cela dure toujours. Mais non. Une vraie paix juste et durable se fera dans un nouveau cadre d'architecture de sécurité, tenant compte des nouvelles réalités "sur le terrain" telles que la reconnaissance du fait que la population a souhaité passer en Russie.

Problème philosophique

La posture (intrigante, menaçante, intransigeante) des délégués (mandataires de l'opinion factice de leurs pays respectifs) est comme des juges qui appliquent aveuglément la loi. C'est ce qui bloque toute discussion et à la fois fait perdre toute crédibilité à ces assemblées.

Au fond il est sain, et il devrait être généralisé, de ne mesurer que les conséquences des actes. Dans cette mesure, ces mêmes pays ne seraient plus là. L'intentionnalité ou les raisons explicites, y compris le droit à la légitime défense, ne devraient aucunement atténuer la valeur des crimes. Pourquoi serait-ce le cas pour la légitime défense et pas la prise en compte du contexte historique de provocation flagrante ?

Dans ce cas il n'y aurait aucun besoin de discussion. Les faits n'auraient qu'à être mesurés en taille et en nombre, et la loi appliquée de façon stricte et aveugle.

Mais ce n'est pas, malheureusement, comme ceci que les choses se font. Dès lors il s'opère deux distorsions de la valeur des crimes :
- l'euphémisation
- l'exagération

De ce fait les intervenant sont partiaux. Ils prônent leur partialité. Ils invitent même les autres à être partiaux, voire les insulte s'ils ne le sont pas. Et en même temps ils sont prompts à réclamer l'impartialité quand cela les arrange. C'est carrément scandaleux.

Le terme de "guerre brutale et non provoquée" est ouvertement mensonger. C'est une sorte de slogan de ralliement à une façon de pratiquer la justice.

"brutal" est suggestif, et "non-provoqué" laisse entendre qu'ils sont juste fous et dégénérés, qu'ils tirent dans tous les sens sans aucune raison. C'est précisément le mélange du suggestif et de l'objectif qui est la cause ontologique de l'induction d'erreurs de jugement. Ici cette induction est maîtrisée.

La question essentielle n'est plus que la suivante : a-t-on le droit dé réfléchir ?

Les discussions à haut niveau dont dépendent la vie des gens devraient être plus soigneusement menées. En particulier, se montrer ouverts, compréhensifs, humbles, et souples, est juste vital. Dès que ces qualités sont absentes, ce ne sont que des génocidaires.

problèmes spécifiques

- les plans de paix présentés à la veille du sommet ne trompent personne : sceller l'annexion de certains territoires est intolérable.
=> question de l'unilatéralité

- de torture [de prisonniers], de mauvais traitements, de façon systématique et généralisée y compris sexuelles.
=> question de comparaison

- 80% du commerce mondial se fait par mer, essentiel pour 1/4 du transport de céréales ; Il y a deux ans que l'invasion a commencé (..) La situation est moins stable et moins sure, et d'autres régions du monde commencent à en ressentir les effets économiques / répercussions négatives à l'international
=> question de l'influence sur le monde

- Le DHI interdit qu'une puissance occupante impose à la population du territoire occupé de lui prêter allégeance ; et ceci inclut le fait d'obliger une population à obtenir la citoyenneté de la puissance occupante.
=> question du contexte (voir Problème principal)

- recourt à la force militaire pour parvenir à des objectifs politiques
=> question de la justification (voir Problème principal)

- attaques massives par drones
=> question de comparaison

- 25000 enfants déplacés de force et toujours introuvables
=> question de l'apitoiement

Réponses spécifiques

Sur l'autodétermination
Le délégué russe apporte une information de première importance : "Le principe du respect et de l'intégrité territoriale s'applique aux états respectant dans les actions, le principe d'égalité et d'autodétermination des peuples". Cela change tout ! C'est ce en quoi l'opération spéciale - et non la guerre - a été menée en accord avec les résolutions de l'Onu. Alors comment d'autres résolutions peuvent-elles s'y opposer, si elles ne sont aps rendues caduques par cette disposition ?

En terme général, l'autodétermination est le principe le plus important de l'UNIVERS. C'est très spécifiquement grâce à ce fondement que les Brics apportent une concurrence légitime au systèmes de règles américaines (variables). C'est ce qui est prôné, et c'est ce qui est reproché à l'impérialisme américain. Les voir venir s'étouffer en clamant cela a quelque chose de tragique. Ils n'en ont pas compris la substance, la raison, la logique et la morale.

On ne peut d'un côté bafouer tout ce qui conduite à l'autodétermination et se plaindre ensuite qu'elle soit vaporisée, sauf une seconde avant de se rendre compte que c'est de leur propre faute.

Il en va de même pour la plupart des constats malheureux et mesurables de la guerre. La question, comme le dit le délégué russe, n'est pas de se plaindre et s'apitoyer sur le sort d'une petite fille qui a du mal à marcher (comme l'a fait le délégué britannique), mais de avoir à qui ces catastrophes vont être imputées, au regard de l'histoire, qui a une vue panoramique sur la séquence des événements.

Dès lors :

- L'unilatéralité est le produit d'une rigueur illogique

- Les question de "comparaison des crimes" découlent de la partialité. Jamais les crimes de la partie adverse sont cités, alors même qu'ils sont la cause de cette situation. C'est de l'hypocrisie.

- les questions de torture des prisonniers et mauvais traitements sexuels sont des effets secondaires des guerres, dont la provocation est la première à devoir être punie. C'est estomaquant de les voir s'empresser à mettre ces accusations sur la table au moment où israël, justement, a été  mis sur le banc des accusés pour cette même raison, à une toute autre échelle, numérique et temporelle.

- question de la justification : le "recourt à la force militaire pour parvenir à des objectifs politiques" est la négation de la conduite russe telle que déclarée au début de l'opération spéciale, qui est un dicton : "la guerre est la continuité de la politique". Et en particulier "s'il n'y a pas de solution politique, alors c'est la guerre". C'est donc "un peu fort" de reprocher cela, après avoir bloqué toute forme de discussion politique (y compris légalement).

- question de l'influence sur le monde : Les reproches qui sont faits visent, comme dans une assemblée médiatique, à faire de la propagande. La monde se porterait moins bien depuis l'interviention russe. Aurait-elle mieux fait de laisser mourir les gens du Donbass, et de laisser s'installer une arme nucléaire américaine à trois minutes de Moscou ? Les journaux (de la vraie presse, spécialisée) ne cessent titrer que la Russie, les Brics, leurs alliances, et en particulier la multipolarité qui a été instiguée, sont un  facteur de paix pour le monde. Ses perspectives sont bien meilleures. Les pays font de meilleures affaires. Il n'y a que les Usa et ses esclaves européens et "autres divers basanés" qui sont perdants. Il est clair que d'entendre tout le monde répéter que "la Russie c'est la paix" a irrité les belligérants, dont la stratégie a été bâclée, tant ils sont imbus d'eux-mêmes.

Stratégies

- La reconstruction couterait 486 milliard la prochaine décennie. Plus la guerre continue plus l'appel au soutien sera conséquent

Encore une fois, cette idée de faire que plus on attend, plus ça va coûter cher, est russe à l'origine. Sauf qu'eux ne parlent pas dans le vent. Les pré-requis initiaux étaient simples et politiques, et pouvaient raisonnablement augmenter avec le temps, ce qui s'est passé finalement.

C'est pourquoi le délégué russe affirme - comme toujours en disant le minimum - "De toute évidence la réalité sur le terrain va changer, et pas dans l'intérêt du régime de Kiev. Et les conditions du début des pourparlers vont changer".

Au début les revendications étaient :
- un statut neutre, en dehors de tout bloc ou alliance militaire, non nucléarisé de l'Ukraine
- sa démilitarisation
- sa dénazification
- le respect des libertés, des droits et intérêts des populations russophones en Ukraine

Puis ensuite se sont ajoutés :
- la du statut de la Crimée et de Sébastopol en tant que sujets de la fédération de Russie
puis :
- de la république de Donestk et de Louangsk
puis encore ensuite :
- de Zaporojie et de Kerson.

La prochaine salve de revendications légitimes interviendra lorsque la Russie se proposera, comme elle l'a déjà fait, de décharger les Usa de la reconstruction du pays. À ce moment-là l'ensemble du territoire ukrainien reviendra à la Russie. Et il n'y aura plus lieu de se plaindre et de s'apitoyer sur le sort de ces gens rendus heureux et riches... comme c'est le cas actuellement en Afrique.

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