Source: AFP
Une deuxième visite surprise après celle de Moscou la semaine passée : Viktor Orban, dont le pays a pris pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne (UE), a été reçu ce 8 juillet par le président chinois Xi Jinping. Les deux dirigeants entretiennent d'excellentes relations, Xi Jinping s'étant rendu à Budapest en mai dernier.
Les positions de Pékin et Budapest semblent alignées face à la crise ukrainienne, «partageant» les mêmes idées, a fait savoir Xi Jinping ce 8 juillet.
Le président chinois a appelé à «créer les conditions» pour un «dialogue direct» entre l'Ukraine et la Russie en guerre, selon CCTV. «Ce n'est que lorsque les grandes puissances feront montre d'énergie positive, au lieu d'énergie négative, que ce conflit pourra voir apparaître, au plus vite, la lueur d'espoir d'un cessez-le-feu», a-t-il souligné. Avant d'ajouter : «Il est également important de ne pas renverser le théâtre de la guerre et de ne pas jeter de l'huile sur le feu des deux côtés.»
La Chine et la Hongrie sont toutes deux vivement critiquées par les alliés occidentaux de Kiev pour leurs positions diplomatiques en faveur d'une paix en Ukraine et leur maintien d'échanges avec le Kremlin.
Budapest veut avant tout un cessez-le-feu
Sur X (ex-Twitter), Viktor Orban a annoncé une «mission de paix 3.0». Le dirigeant hongrois, pourtant en froid avec Volodymyr Zelensky en raison de son refus de soutenir l'Ukraine, et notamment de ses retards délibérés pour valider les plans d'aide, a fait le déplacement le 2 juillet dernier à Kiev pour appeler à un «cessez-le-feu». Un appel ayant reçu une fin de non-recevoir de Volodymyr Zelensky.
Peace mission 3.0 #Beijing pic.twitter.com/DZZFv4qAEH
- Orbán Viktor (@PM_ViktorOrban)
«La Chine est une puissance clé dans la création des conditions de la paix dans la guerre Russie-Ukraine. C'est pourquoi je suis venu rencontrer le président Xi à Pékin, deux mois seulement après sa visite officielle à Budapest», a encore expliqué Viktor Orban, qualifiant son voyage de «mission de paix».
«Nous n'avons pas de plan de paix spécifique, nous sommes sûrs qu'il ne peut être élaboré qu'avec les parties au conflit, mais nous sommes également sûrs que le dialogue nécessite un cessez-le-feu, car avant cela, il est irréaliste de mener des négociations efficaces, a précisé Gergely Guillas, chef de cabinet du Premier ministre hongrois.
Orban en faiseur de paix inattendu ?
L'Ukraine maintient pour l'heure ses positions, exigeant un retrait total des troupes russes, y compris de la péninsule de Crimée, rattachée par référendum à la Fédération de Russie en 2014, et le paiement des dommages causés par le conflit depuis 2022.
Œuvrer à la paix sera la mission «la plus importante» de la présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne, a néanmoins assuré Viktor Orban trois jours plus tard à Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine estime de son côté que le retrait des troupes ukrainiennes des quatre régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporojié, est la condition préalable à une paix en Ukraine.