08/07/2024 francais.rt.com  2min #252149

 Alliance des États du Sahel : le premier sommet des chefs d'État annoncé pour ce 6 juillet

Vers une «désintégration» de la Cedeao? L'organisation menacée par la Confédération des États du Sahel

© Kola Sulaimon / AFP

Réunion de la Cédéao à Abuja le 7 juillet.

L'officialisation de la création de la Confédération des États du Sahel par le Burkina Faso, le Mali et le Niger était au cœur des discussions du 65e sommet de la Cédéao, le 7 juillet à Abuja, capitale du Nigeria.

La séance a commencé à huis clos et a duré moins de deux heures. Les 12 chefs d'État des pays membres ont notamment discuté du départ de la Cédéao des trois pays, qui ont créé la veille, le 6 juillet, la Confédération des États du Sahel.

D'après des informations de RFI, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a assisté à son premier sommet régional, a évoqué les risques d'une désintégration de l'organisation en raison du départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Le chef d'État du Sénégal a d'ailleurs insisté sur le fait que la Cédéao devait devenir plus souveraine et moins soumise aux ingérences étrangères.

Malgré la rupture, toujours selon la même source, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest a néanmoins laissé la porte entrouverte à un possible retour des trois anciens pays membres.

Une région en pleine recomposition

Le 6 juillet, le dirigeant nigérien Adbourahamane Tiani avait exhorté à la construction d'une «communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères», ajoutant que son pays, avec ses alliés du Burkina Faso et du Mali, avait «irrévocablement tourné le dos» à la Cédéao. Une annonce faite en présence du capitaine burkinabé Ibrahim Traoré et du colonel malien Assimi Goïta.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger avaient pris leurs distances avec l'organisation régionale en juillet 2023, après le renversement du président Mohamed Bazoum au Niger. La Cédéao avait alors menacé d'intervenir militairement et imposé des sanctions contre Niamey. Les trois pays sahéliens avaient officiellement décidé de quitter l'organisation en janvier dernier, accusant celle-ci d'être inféodée à Paris, sur fond d'échec français à vaincre le djihadisme dans la zone. En mars, ils ont annoncé la création d'une force conjointe antidjihadiste.

La région entière semble ainsi se recomposer. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont chassé les soldats français de leur sol et se sont tournés vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie, la Turquie, l'Iran et la Chine, qu'ils qualifient régulièrement de «partenaires sincères». Le Niger a également provoqué le départ de la présence militaire américaine, tandis que le Mali a poussé vers la sortie la Minusma de l'ONU.

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