04/11/2025 lesakerfrancophone.fr  6min #295349

Vers la paix, en rampant

Zelensky a reçu un ultimatum russe via Trump. Acceptez les conditions de la Russie ou faites face à une destruction totale. − SiriusReport sur « X »

Par James Howard Kunstler - Le 20 octobre 2025 - Source  Clusterfuck Nation

Eh bien, « No Kings » est arrivé et reparti. Les costumes gonflables d'animaux ont fait un tabac pendant une semaine. Les vieux baby-boomers ont eu un espace social pour revivre leur nostalgie de l'ère du Verseau. Ils ont résisté... à quelque chose. (Principalement à toute forme d'autorité, un fantasme adolescent attardé.) Et maintenant, ils sont de retour chez Rachel Maddow pour recevoir de nouvelles instructions. La République continue de fonctionner, malgré la fermeture du gouvernement.

Avez-vous oublié l'Ukraine ? Oui, la guerre y fait toujours rage et c'est une plaie purulente pour la civilisation occidentale, qui pourrait conduire à une septicémie mortelle. Les néoconservateurs américains ont préparé le terrain en 2014 avec la révolution colorée du Maïdan, afin de détruire puis de piller la Russie. Puis, pendant huit ans, l'Ukraine a harcelé le Donbass avec des missiles et de l'artillerie fournis par les États-Unis. La Russie en a eu assez en 2022 et s'est aventurée à y mettre fin. Pour « Joe Biden », la guerre était un bon écran de fumée pour couvrir ses opérations frauduleuses de longue date en Ukraine. Le club européen s'est bêtement laissé entraîner dans cette aventure.

Tout cela n'a été qu'un gâchis tragique et inutile. M. Trump veut y mettre fin, mais la civilisation occidentale dans son ensemble est dans un tel état de désordre stratégique qu'il a dû prétendre que les États-Unis soutenaient l'Ukraine. M. Zelensky ne pourrait pas poursuivre ses agissements sans les armes américaines et les sommes colossales versées par les contribuables américains. Pourtant, les Russes avancent inexorablement sur le terrain. Ils finiront par « gagner » cette guerre, ce qui signifie que les États-Unis et l'Europe perdront, et tout le monde le sait.

Ce serait bien si la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni étaient encore des nations stables, prospères et rationnelles, mais ce n'est pas le cas. Elles sont entrés dans une spirale d'effondrement, en grande partie à cause de leurs choix extrêmement mauvais, et leurs dirigeants sont fous. Macron, Merz, Starmer... ce sont les trois compères de notre époque, et l'effondrement de l'Europe a dégénéré en une farce morbide et masochiste, alors que leurs usines ferment et que les djihadistes violent leurs femmes et leurs filles. Vous pensez que ce n'est pas le cas ?

M. Trump se rend certainement compte qu'il doit sortir les États-Unis de ce spectacle de clowns maléfiques. Le fait qu'ils soient nos alliés de l'OTAN complique les choses, mais en réalité, la bande européenne est impuissante et l'OTAN est devenue un anachronisme sans importance. Ils n'ont aucune puissance militaire effective. Leurs économies s'effondrent. Ils ont abandonné leur culture à une secte sauvage. Leurs populations sont démoralisées, émasculées, asservies aux viragos ménopausées de leurs conseils et ministères. Ils savent très bien que l'Ukraine se trouve dans la sphère d'influence de la Russie - une réalité vieille de plusieurs siècles - et que cela ne les concerne pas. Pourtant, Macron, Merz et Starmer continuent de propager le fantasme selon lequel la Russie cherche à les envahir, et qu'ils doivent donc frapper la Russie avant que cela ne se produise... tout cela n'est qu'une pure illusion.

On peut supposer que M. Poutine souhaite une paix négociée plutôt que de poursuivre la longue guerre sur le terrain, avec toutes ses victimes et ses dépenses. Une telle paix négociée reviendrait en fait à ce que les États-Unis cessent de soutenir l'effort de guerre de Zelensky. Bien sûr, la folie de la vie politique américaine est telle que beaucoup de membres de notre gouvernement prétendent que nous avons des intérêts en Ukraine et que nous devons en conserver un certain contrôle.

M. Trump doit savoir que c'est insensé et contraire aux intérêts des États-Unis. Il sait que l'Ukraine se trouve historiquement dans la sphère d'influence de la Russie - tout comme le Venezuela se trouve dans la nôtre - et que le meilleur dénouement de cette situation chaotique serait que l'Ukraine retrouve son statut antérieur de frontière inoffensive entre la Russie et l'Europe occidentale - comme c'était le cas depuis 1945 - en se consacrant humblement à la culture du blé pour l'exportation. Nous n'avons pas besoin que l'Ukraine soit le problème de qui que ce soit, malgré les aspirations insensées des néoconservateurs, des fabricants d'armes et des globalistes imprudents de l'UE, qui veulent en faire le problème de tout le monde.

D'où le dilemme de M. Trump : comment se dissocier de cette proposition perdante et en sortir gagnant, en sauvant l'Europe de devenir un cendrier fumant, en endiguant le flux d'argent des contribuables américains et d'armes fabriquées aux États-Unis vers ce trou noir, et en forgeant des relations amicales avec une Russie qui n'est plus notre ennemie idéologique depuis des décennies ? Les intérêts des États-Unis et de la Russie sont alignés sur le plan géopolitique, même si personne dans l'arène n'est prêt à l'admettre. La Russie a beaucoup plus à craindre de la Chine, aux portes de la Sibérie, que des États-Unis, tout comme les États-Unis ont beaucoup plus à craindre de la Chine, qui militarise l'intelligence artificielle, s'installe dans l'espace et lorgne avec convoitise les ressources des États-Unis, de l'Australie, de l'Afrique et de son voisin immédiat, la Russie.

Ce sont là les questions que les présidents Trump et Poutine doivent aborder lors de leurs longues conversations téléphoniques de deux heures et demie. Pendant ce temps, M. Trump doit monter un spectacle de vaudeville pour ses adversaires américains, évoquant la possibilité de fournir des missiles Tomahawk à l'Ukraine... non, peut-être pas... et tout le reste pour donner l'impression que nous sommes encore en quelque sorte du côté de l'Ukraine, alors qu'en réalité, nous ne le sommes pas du tout.

Les deux présidents se rendent donc à Budapest où, si les services secrets européens ne tentent pas de les éliminer, ils pourraient parvenir à l'accord nécessaire pour mettre fin à la guerre, car les États-Unis ne la soutiennent plus, même pas pour la forme. Le président hongrois Viktor Orban, que M. Trump respecte, sera présent pour apporter son soutien moral. Attendez-vous à quelques fanfaronnades de la part de DJT, juste pour déstabiliser les fous de MSNBC. Des idiots voyous tels que les sénateurs Blumenthal et Schiff s'indigneront en disant que « Trump a perdu l'Ukraine », mais les plus de 50 % d'Américains qui ne sont pas fous comprendront ce qui s'est réellement passé.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d'abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu'au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 lesakerfrancophone.fr